Comment bien réussir sa « detox » numérique ?

Digital minimalism

En mai dernier, je suis tombée sur un article passionnant du New Yorker, qui présentait 2 livres – différents dans leur approche – sur une meilleure utilisation des réseaux sociaux, emails, et de tout ce qu’on peut consommer via Internet. Il ne s’agissait pas tant de trouver des astuces pour réduire drastiquement sa consommation de téléphone et d’internet en général, mais plutôt de repenser une philosophie de vie, rien que ça, pour mieux intégrer le numérique dans notre quotidien.

L’article s’intitule en anglais What it take to put your phone away.

Ca m’intéressait beaucoup car le nombre d’emails/messages/sollicitations d’internet sont non seulement une source de stress pour moi, et une utilisation de mon temps pas intéressante – en gros, ça draine mon énergie pour quelque chose de secondaire par rapport au travail « réel ». Je suis toujours en recherche d’améliorer ma façon de travailler et d’occuper mon temps de façon efficace et enrissante, en trouvant un équilibre entre travail/vie sociale/hobbie au sens large.

J’ai donc lu les 2 livres recommandés dans cet article, et j’ai une nette préférence pour celui de Cal Newport, Digital Minimalism et j’ai beaucoup moins aimé celui de Jenny Odell How to do nothing, que j’ai d’ailleurs laissé tomber en cours de route – même si je l’ai entendu citer à d’innombrables reprises ces derniers mois dans la presse et les podcasts, il m’a beaucoup moins parlé.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, cet article du New Yorker a été écrit par Jia Tolentino, dont j’ai lu cet été la collection d’essais Trick Mirror, et selon moi, c’est elle qui pige le mieux l’usage des réseaux sociaux et d’internet en général sur notre génération, en quelque sorte une interprétation contemporaine de comment se crée-t-on une identité. Mais ce serait un autre sujet de parler de son livre.

Ca fait des lustres que l’envie d’écrire un récap des livres de Cal Newport me trotte dans la tête, car après avoir lu le livre dont il est question dans l’article du New Yorker, j’ai lu un autre de ses bouquins, Deep Work. Voici donc le premier volet de cette série en deux temps, je commence par un récap commenté de ma lecture de Digitial Minimalism.

En mai dernier, je devais impérativement me reposer pour me remettre d’une opération au cerveau, ce qui semblait difficilement compatible avec la poursuite, dans les meilleures conditions, de mon activité professionnelle qui se passe en partie, comme pour bon nombre d’entre nous, via Internet. J’avais aussi envie de réduire mon usage personnel, ne tolérant plus les écrans. Adieu films, musique, podcasts, etc. toute stimulation par écran pendant trop longtemps était pénible. Je devais me reposer coûte que coûte, et binge watcher la nouvelle saison de Broad City, aussi géniale soit-elle devait être remis à plus tard.

Mais bon, pas besoin d’une opération au cerveau pour revoir sa consommation d’Internet. Comme je l’ai dit plus haut, je trouve ça souvent trop prenant et drainant pour finalement accomplir par grand chose.

L’objectif de Digital Minimalism est de devenir un minimaliste numérique, autrement dit d’utiliser les nouvelles technologies pour le strict nécessaire, s’en libérer pour avoir du temps pour les choses qui comptent vraiment. On pourrait croire qu’il suffit de s’en faire la promesse, comme on se fait la promesse de réduire sa consommation de sucre et de faire un peu plus de sport, mais bon, soyons réaliste : Internet et les M&M’s sont là pour rester. Il faut mettre une véritable stratégie en place pour faire avec.

Je vous propose une revue chapitre par chapitre du livre de Cal Newport, une sorte de fiche de lecture commentée.

Devenir minimaliste numérique, comment ça marche ?

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Le premier chapitre fait un état des lieux du positif apporté par les nouvelles technologies, mais il s’attarde surtout sur le côté négatif : l’addiction que créé les apps, le besoin d’approbation sociale de la part des « followers » par les innombrables « likes ». Cal Newport part du principe qu’on a été forcé d’utiliser ces nouveaux outils, qu’on nous les a présentés comme utiles et indispensables, ce qui nous a rendu complètement dépendants. C’est son constat de départ. On ne peut pas pour autant s’en débarrasser, ils sont là pour rester, c’est notre usage qu’il faut revoir.

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Le deuxième chapitre établit le coeur de son propos : la définition de sa philosophie et les grandes principes derrière celle-ci. Il définit le minimalisme numérique comme « une philosophie d’usage des technologies dans laquelle on concentre son temps en ligne sur un petit nombre d’activités choisies avec soin qui soutiennent les choses qui ont de la valeur pour nous, et qu’on laisse joyeusement tomber tout le reste ».

A l’opposé, un maximaliste est le mode souvent par défaut dans lequel on prend tout ce qui vient, en supposant en tirer un avantage futur… qu’on ne voit pas nécessairement maintenant. L’auteur donne l’exemple de Facebook qu’il n’utilise pas, et quand on lui dit qu’il faudrait qu’il l’utilise, la raison invoquée est « on ne sait jamais ce que tu pourrais en tirer ». Pour lui, c’est un avantage futur potentiel vague, qui ne vaut pas le coup d’y investir autant de temps.

De mon côté, j’ai définitivement quitté Twitter en janvier 2019, bien avant de lire ce livre d’ailleurs. Est-ce que ça me manque ? non… ou parfois, quand j’aimerais lire des avis sur une série populaire, ou en savoir plus sur quelqu’un. Est-ce que je risque de passer à côté d’un article, d’une idée, d’une rencontre ? Peut-être. Mais est-ce que ça vaut le coup d’y passer des heures et des heures cumulées par an, sur ce service ? Qui plus est de se stresser pour le mettre à jour, pour répondre aux demandes qui surviennent à n’importe quand, etc. Non, absolument pas.

Digital Minimalists see new technologies as tools to be used to support things they deeply value – not as sources of values themselves.

Cal newport digital declutter
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Le troisième chapitre est la mise en pratique de cette philosophie minimaliste, qui passe par ce qu’il appelle le « digital declutter », le ménage numérique, ce qu’on appelle communément la détox. C’est là que, pour le lecteur, le boulot commence, en 3 temps :

  • 30 jours au cours desquels on fait un break de toutes les technologies optionnelles (il ne s’agit pas d’arrêter d’utiliser ses emails professionnels, ou de ne plus répondre au téléphone)
  • pendant ces 30 jours, explorer et redécouvrir des activités et des comportements qui ont du sens
  • à la fin de cette coupure, réintroduire les technologies optionnelles, en se demandant pour chacune quelle valeur elle apporte et comment l’utiliser au mieux pour maximiser sa valeur

Les 30 jours de détox : J’ai suivi cette détox numérique de début mai à début juin (sans l’annoncer sur les réseaux sociaux, comme le recommande Cal Newport), j’avais fait une liste des règles que je souhaitais m’imposer pour ne conserver que le strict nécessaire (la liste de mes règles est ci-contre).

Sur le nombre important de règles à se donner : elles sont flexibles, et c’est à chacun de fixer les siennes. On peut par exemple supprimer certaines apps complètement, ou en limiter l’usage à certains horaires ou selon certaines conditions.
Sur l’importance des règles, j’en discutais avec un copain qui suit un enseignement bouddhiste dans lequel la liberté ne survient qu’en suivant un grand nombre de règles et de restrictions, ce qui peut sembler contre-intuitif au premier abord. La liberté, c’est faire ce qu’on veut non ? En suivant les nombreuses règles de ce ménage numérique, je me suis sentie plus libre dès le départ, car c’était clair ce que je pouvais faire ou ne pas faire.

Petites astuces vs méthode radicale. Ca fait des années que je n’utilise pas mon téléphone dans ma chambre, pas de lecture de téléphone dans le lit, pas d’excuse pour avoir le téléphone sur la table de chevet parce que « c’est mon réveil ». J’ai acheté un petit réveil matin chez Muji pour ne plus avoir à utiliser mon téléphone comme réveil. Ca m’a permis de ne plus terminer et commencer ma journée en scrollant Instagram (est-ce que je veux vraiment solliciter mon esprit comme ça dès le matin ?) Je ne reçois aucune notification pour des mises à jours, des news, des statuts, etc. Pas de petits bips qui viennent me déranger. Seulement pour des textos et des appels. Mais ces petites astuces ne sont que des trucs, et Cal Newport cherche à aller plus loin en proposant une philosophie, ce qui permet de savoir à tout moment pourquoi on fait les choses, et ne pas utiliser seulement des astuces.

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Le chapitre 4 s’intitule Passer du temps seul, dans le but de retrouver de l’espace mental, dans lequel se concentrer sur ses pensées et son expérience. Plutôt que de dégainer son téléphone à la première seconde dans une file d’attente, rester juste avec soi-même. Pas facile quand on a été habitué à « checker » son téléphone « juste deux secondes ! »

Cal Newport est très pragmatique dans son approche et propose plusieurs voies pour retrouver des moments de solitude.

En suivant l’une de ses propositions, je suis par exemple sortie plusieurs fois  sans prendre mon téléphone… et c’était un vrai défi ! Se promener sans écouter de musique, de podcasts, ou prévoir de prendre une photo à texter immédiatement à mes 3 contacts les plus fréquents. Etre seule avec soi-même, sans aucune sollicitation extérieure, je crois que je n’avais pas éprouvé cette sensation depuis très longtemps.

Le but de tout cela pour l’auteur est que de la solitude peut naitre des pensées créatives et originales. Et ça, j’en suis convaincue – que ce soit dans des longues randonnées, ou en vélo dans les rues de Boston, c’est en me promenant concentrée sur mon environnement et moi même que surgissent les idées, ou en tout cas un début d’idée à creuser par la suite.

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Le chapitre 5 s’intitule « Don’t click Like », ne cliquez pas sur « J’aime ». C’est un court chapitre sur le fait que les réseaux sociaux nous ont rendu paresseux et presque anti-sociaux, malgré leur but original : on clique like sur la photo d’un anniversaire, d’un nouveau-né, d’une bonne ou d’une mauvaise nouvelle, et on passe à autre chose, plutôt que d’entretenir de véritables relations. Il suggère d’ailleurs de distinguer 2 concepts : connection et conversation, le premier se résumant au simple like, le second était plus profond et authentique. On se sent parfois ami avec quelqu’un sur les réseaux sociaux ou par écran interposé, mais rien ne remplace un café, un dîner, une conversation en personne (je le vois personnellement avec les lecteurs du blog qui ont l’impression de me connaître, c’est adorable, mais on sait bien que c’est une illusion, non ?)

You cannot expect an app dreamed up in a dorm room, or among the Ping-Pong tables of a Silicon Valley incubator, to successfully replace the types of rich interactions to which we’ve painstakingly adapted over millenia.

Nous sommes des êtres sociaux, et mieux vaut ne pas résumer notre sociabilité à 2-3 likes sur des photos. J’avoue avoir trouvé cette règle assez compliquée à mettre en place tant elle est déjà ancrée en nous : que va penser mon ami.e si je ne like pas sa photo ? (écoutez à ce sujet l’épisode Status Update, de This American Life, sur l’importance de constamment commenter les statuts des uns des autres).

« Au lieu de voir dans ces clics faciles une façon marrante de faire coucou à un ami, considérez-les comme du poison dans votre tentative de cultiver une vie sociale qui a du sens. Bref, arrêtez de les utiliser. Ne cliquez pas sur J’aime. Jamais. Et tant que vous y êtes, arrêtez de laisser des commentaires sur les réseaux sociaux. Pas de « trop mignon » ou « super cool ». Rester silencieux. » C’est radical et exigeant, mais finalement, n’a-t-il pas raison ? J’évite parfois des conversations avec des amis et me contente d’un Like sous une photo : est-ce qu’on veut vraiment ça comme relations ?

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Le chapitre 6 s’intitule Retrouver des loisirs. Il commence par citer Aristote dans son Ethique « comment vivre une bonne vie » – le type a des bases sérieuses ! Pour Cal Newport – par l’intermédiaire d’Aristote : avoir un meilleur usage des technologies sert à avoir plus de temps pour des activités intéressantes, des loisirs de qualité. A chacun de trouver ce que c’est, selon ses valeurs.

Clairement c’est un parti-pris, Cal trouverait sans doute que 2h par jour à faire du Candy Crush, c’est gâcher du temps, et qu’il faut viser des activités intellectuelles ou créatives. Il est assez extrême dans ses exemples, et évite tout ce qui est consommation passive de loisirs (télé, etc.), qu’il n’exclut pas, mais il les considère comme secondaires et à programmer pour un temps limité seulement.

Sur ce point des loisirs, je pense que la culture américaine est très différente de la culture française. Ici, les loisirs purement de détente sont vus comme un luxe suprême, on encourage à tout rentabiliser, les gens passent beaucoup de temps à travailler (sans pour autant être plus productifs, mais c’est un autre sujet), il y a peu de vacances. Bref, les loisirs sont peu valorisés. Je doute qu’un chapitre sur comment avoir de bons loisirs aurait été écrit par un.e auteur.e française, mais ça vaut toujours le coup de lire un bon rappel. Cal Newport donne des exemples précis – réparer des choses chez soi, programmer son temps de loisir de mauvaise qualité (comme regarder la télé), s’inscrire à un groupe, avoir des objectifs créatifs précis (jouer un album des Beatles à la guitare, etc.). Il encourage des activités qui demandent la maîtrise d’un savoir-faire dans le monde physique (faites des meubles, cultivez des plantes, apprenez un instrument…) et  des activités sociales structurées – du CrossFit par exemple, rejoindre une association, etc.

Cal newport digital minimalisme book maathiildee

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Le dernier chapitre de ce livre s’intitule « Rejoindre la résistance de l’attention« , et c’est finalement tout le but du livre : à quoi voulons-nous accorder notre attention ?

Vendredi dernier, dans un cours de sport, une des filles du groupe faisait l’exercice en lisant son téléphone. J’étais choquée et blasée – et, par la même occasion, je ne faisais pas attention moi non plus au cours. On croise sans cesse des gens qui marchent en étant bloqués sur leur téléphone, j’ai une copine qui s’est cassé le pied en descendant les escaliers car elle lisait son téléphone. Bref : est-ce qu’on a besoin de donner autant de notre attention… à quoi exactement ? Que faites-vous quand vous avez 5 minutes à attendre ? On peut se poser la question si on veut vraiment accorder son attention à des memes de chats ; parfois la réponse peut être oui ! mais parfois, on s’enfonce dans un gouffre intersidéral de vacuité qui ferait peur au plus noir des trous noirs : why ?

Dans la conclusion, Cal Newport revient sur ce qui anime son propos : l’idée de donner de la valeur à nos activités et à notre temps, et de retrouver de l’autonomie par rapport à ces outils numérique, qui sont certes sensés nous rendre service, mais qui se mettent à handicapper voire polluer nos relations.

Ca vaut le coup de se le rappeler : la majorité de ces apps vendent notre temps d’attention à des publicitaires ou des messages politiques (ça me rappelle le précepte que si un produit est gratuit, c’est que vous êtes le produit).

Ce que je retiens de ce livre :

  • Ce reset de ma consommation, et la réévaluation de mon usage du téléphone est tombé à pic pour moi, je devais de toute façon limiter mon usage des écrans en pleine convalescence d’un cerveau fatigué ; ce livre ainsi que Deep Work ont eu un impact positif sur ma réflexion sur la concentration et le temps de travail, comme sur la communication avec les amis.
  • Quand j’ai acheté ce livre, on m’a demandé pourquoi je ne m’étais pas contentée de lire l’article du New Yorker qui présentait en substance le propos de l’auteur ; lire l’intégralité du livre ne m’a pas semblé superflu, c’est agréable à lire, sans trois tonnes de répétitions ni des introductions à rallonge comme dans beaucoup de livres de développement personnel qui promettent une grande révélation transformatrice qui n’arrive jamais, ou qui retombe comme un soufflé une fois présentée.
  • Cal Newport est radical et très exigeant dans son approche. Il laisse peu de place à l’improvisation. A chacun d’adapter ce qu’il propose.
  • Ce que j’aime dans son approche, c’est qu’il parle de valeurs et d’intentionnalité : Est-ce qu’une amie préférera que je like sa photo d’anniversaire… ou un coup de fil pour lui souhaiter ? Est-ce que mon temps ne serait pas mieux employer avec quelqu’un autour d’un verre plutôt que de débattre à l’infini dans des commentaires sur twitter ? Est-ce que je veux vraiment commencer ma journée sur Instagram ?
  • J’ai grandi dans une maison où mes parents avaient plein de hobbies : mon père par exemple faisait de la ferronnerie, mes deux parents lisaient tous les deux beaucoup, et j’ai toujours fait plein d’activités physiques et manuelles. J’ai trouvé ça fou en lisant le chapitre sur les loisirs de lire un chapitre sur mettre en place de bons loisirs. 
  • Après cette lecture, je me suis demandée si ça valait le coup encore de partager des liens d’articles dans les Monday Mornings : est-ce que cette attention est bien nécessaire ? edit du 30/10 suite aux commentaires : c’est une question rhétorique, non, cette attention n’est pas nécessaire. 
  • Le seul bémol que je mettrai à cette lecture, c’est que tout semble matière à s’améliorer avec Cal Newport. Tout est à optimiser. La solitude dont il vante les mérites, à raison, par exemple : il la présente comme un outil pour faire émerger des idées, pas pour la santé mentale par exemple.
  • Il me faudrait sans doute quelques piqures de rappel au fil de l’année, mais j’ai trouvé l’expérience des 30 jours de détox enrichissante. Je suis retombée dans certains des petits travers au fil des semaines, et j’ai encore beaucoup tendance à juger les gens constamment sur leurs téléphones, mais promis, je fais attention. Je ne suis pas encore devenue une minimaliste numérique, mais j’y compte bien.

Pour aller plus loin :

  • A écouter : l’interview de Cal Newport dans Hidden Brain.
  • A lire : l’intégralité de l’ouvrage, Digital Minimalism, Choosing a focused life in a noisy world (pas encore traduit en français, en gros, ce serait Minimalisme numérique, choisir une vie de concentration dans un monde agité)
  • A lire également : Deep Work, Rules for focused success in a distracted world (traduit en français par Deep Work, retrouver la concentration dans un monde de distractions), on pourrait croire à première vue qu’il s’agit du même sujet, Deep Work est son premier travail sur la concentration et la productivité. Même s’il a été écrit avant Digital Minimalism, je l’ai lu après, et c’est un excellent complément, presque l’introduction. Comment se concentrer sur du deep work (du travail de fond) par opposition à du shallow work (du travail léger) ? C’est d’ailleurs suite à des remarques de lecteurs sur l’omniprésence d’Internet et la paralysie qu’il peut engendrer qu’il a écrit Digital Minimalism.
    Je pense en faire une revue plus complète, c’est typiquement un ouvrage que tout free-lance ou tout travailleur qui doit produire un travail de près ou de loin intellectuel devrait lire, rien que ça.
Vous avez lu les ouvrages de Cal Newport ?
Vous avez un avis sur la question ?
Je vous laisse commenter ci-dessous, si vous pensez que ça mérite votre attention 😉
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Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

25 réflexions au sujet de “Comment bien réussir sa « detox » numérique ?

  1. Merci pour l’article, je faisais des recherches sur le livre / l’auteur et ton billet a terminé de me convaincre de le lire 🙂

  2. J’ai gardé la newsletter de ton article dans ma boîte mail pendant quelques jours,j’avais envie de prendre le temps de le lire non pas en diagonale mais en entier et ne pas « scroller » en n’accordant de l’importance aux mots en gras. Je suis ne suis pas en detox à proprement parler mais j’y travaille. Au quotidien je ne trouve pas de mal à passer du temps sur les réseaux quand ce n’est pas torp (surtout Twitter qui est mon plaisir coupable.) Par contre j’ai commencé à supprimer certaines applications lors de phases où je procrastine trop : écriture de mémoire, partiels etc. Ton article est vraiment intéressant alors merci d’avoir partagé ton avis. Pendant un moment j’avais aussi un petit carnet où je notais ce que je voulais poster sur les réseaux (surtout des tweets) puis je les relisais. Si je ne les trouvais pas pertinents moi même pourquoi les partager ?
    Merci pour ces pistes ! 🙂

  3. Bonjour Mathilde et merci d’avoir pris le temps d’écrire cet article. C’est très intéressant et ça donne un cadre aux tentatives (ratées ou réussies) de se désintoxiquer de nos téléphones. Je n’ai pas un assez bon niveau en anglais pour le lire, il sera peut-être un jour traduit ! Mais ce jour-là, je ne le saurai pas car je n’aurai plus de moyens de le savoir si je me désabonne de tout, mouhahaha 😝 En tout cas, je pense être sur la bonne voie (compte FB supprimé…. je me sens une Warrior lol) et Instagram de moins en moins souvent consulté. Je tenterai bien les 30 jours de detox.
    Me désabonner des RS m’a obligée à me retourner vers les blogs et les newsletters (ou les RSS) et c’est très agréable, j’ai plus le sentiment de choisir ce que je consulte.
    Bonne journée !

    • Hello Cécile,
      C’est ça, je pense que chacun d’entre nous essaie de trouver des petites solutions temporaires, là c’est carrément la Big Picture qui permet de revoir les choses de fond en comble.
      Le sentiment d’avoir le choix est au coeur du process, plutôt que de subir et de prendre tout ce qu’on nous propose sans réfléchir !
      J’espère qu’il sera traduit en français, oui !

  4. Bonjour Mathilde,
    J’ai acheté ‘Digital Minimalism’ après avoir lu ton article. Je suis très intéressée par le sujet, car il touche toute notre génération et touchera nos enfants, et je trouve ça flippant. J’ai envie qu’on ait une utilisation plus raisonnée de l’usage de nos téléphones ou même de Netflix à la maison, mais c’est dur !

  5. J’ai vu Citizenfour il y a quelques jours et j’ai eu envie de jeter tous mes objets connectés par la fenêtre. Bon évidemment je ne l’ai pas fait. Souvent je me dis qu’une detox ferait pas de mal, mais à vrai dire cette année j’ai eu des moments de detox forcée qui s’appelle: préparer un oral de concours. J’étais bien obligée de poser le portable pendant plusieurs heures chaque soir pour me concentrer et ingurgiter le plus d’infos possibles, et finalement j’ai trouvé ça très agréable (dans un premier temps, après je n’avais plus de place dans le cerveau). C’est vrai que je ressens le besoin de respirer souvent et je regrette parfois le wifi partout quand on va en vacances. Dans ma prime jeunesse aller à l’étranger c’était un moment où on était forcément coupé d’internet, et ça faisait beaucoup de bien.

    • Je ne connais pas Citizenfour, ça parle de quoi ?
      Si tu es capable de rester concentrée quand tu en as besoin, c’est déjà un bon signe que tu n’es pas complètement accro.

  6. Bonjour,
    Merci pour cette review. Hâte de lire celle sur Deepwork.

    Moi aussi je lis ton blog pour ce genre d articles et pour les Mondays morning qui permettent de découvrir plein de choses intéressantes sur la société américaine.

    • Merci Laure, le livre est sur mon bureau, il faut juste que j’arrive à me programmer quelques plages de « deep work » pour abattre un peu de boulot 😀

  7. Avec ma collègue l’autre jour on regardait les réveils sur le web pour peut-être s’en prendre un et éviter le téléphone autour du lit. On n’a rien acheté… Trop de choix et trop de tergiversations ! Et voilà 20min de perdues sur le net ahahah ! Je pense m’en prendre un tout pour tester le mois de novembre avec Nanowrimo.
    Perso, je trouve que j’ai énormément perdu en concentration et je pense que c’est lié à ma façon d’utiliser Internet et mon téléphone. J’ai toujours trop de pages web ouvertes, trop de listes de contenus à consommer, etc.
    Ce qui m’a aidé dans un premier temps fut de désactiver les notifications de mes applis. Puis j’ai supprimé quelques applis et ça m’a fait encore plus de bien. J’avais remarqué que je pouvais garder Facebook Messenger tout en ayant supprimé Facebook. C’était pratique et déjà mieux. Je pense essayer de supprimer les RS et le téléphone dans la chambre, mais garder l’ordi pour écrire seulement. Sinon ce sera lecture de livres.
    Et je me dis que c’est un peu comme la cigarette : beaucoup de monde prétend ne pas être accro ou utiliser avec parcimonie son smartphone, Netflix, Internet, les RS. Alors qu’en fait on se ment à soi-même, ou on sait mais on a un peu honte.
    Quand je lis le Monday Morning je n’ouvre pas tous les liens dont tu parles mais seulement 1 ou 2 le plus souvent.
    J’ai ri en voyant « pas de téléphone aux toilettes » car ce serait la même pour moi.
    Et sinon concernant les loisirs: n’y aurait-il pas une différence East/West coast? Ou est-ce juste Canada/USA? A Vancouver le bien être et le temps pour soi sont des notions super importantes: travail à la maison 1 fois par semaine, vacances, ski afterwork, etc…

    • Hello Perrine, Merci pour ton témoignage, je pense que beaucoup s’y reconnaîtront.
      Drôle ton anecdote sur le non-choix d’un réveil matin. Je suis allée chez Muji, j’ai pris un petit blanc banal (en gros, tout ce que fait Muji).
      Pour le téléphone aux toilettes, où est le temps où on lisait l’étiquette de nettoyant WC de long en large ?

      Pour les loisirs, oui les gens font du sport, s’occupent en partie de leur bien-être (le self care est à la mode) mais je trouve que c’est toujours dans une démarche rationnelle, pas quelque chose de purement sans raison et juste pour le plaisir de ne rien faire. C’est peut-être différent sur la côte Ouest. Ici on est au coeur du Royaume du Travail.

  8. Merci pour le résumé et pour ton analyse de ce que ça révèle de la culture américaine. J’ai souri devant le « gouffre intersidéral de la vacuité », c’est tellement ça. Moi, je suis prise dans mon travail avec un immense flux d’e-mails qui ne s’arrête jamais et me fait perdre le fil. Maintenant, dans les transports, je sors un livre ou un carnet sur lequel je prends des notes sur la journée qui vient. Cela fait écho à un autre article de New Yorker que j’ai lu la semaine dernière sur les changements d’habitudes créés en modifiant la situation plutôt qu’en se reposant sur notre volonté.

    • Hello Antonia,
      Pour les emails au travail, Cal Newport en parle plus dans Deep Work. Je me suis mise à programmer des demi-heures d’email, et le reste du temps je me déconnecte. Si quelqu’un a vraiment un truc urgent, il peut m’appeler.
      *
      Je suis en train de lire le livre sur Changer les habitudes ! C’est exactement ça, changer le contexte pour changer ses façons de faire.

  9. Merci pour ton article ! Je partage ton opinion. J’ai dû m’arrêter de travailler durant deux semaines, cloîtrée à la maison ou presque. Quelle foulitude d’idées j’ai pu avoir durant cette période ! J’ai eu l’impression de me retrouver, de retrouver la vraie Camille et d’avoir laissé un peu de côté la Camille-qui-bosse-tout-le-temps. Je pense que cette Camille-là ne reviendra pas, son fantôme rôdera toujours mais de la « vraie Camille » naîtra sûrement un nouvel avatar plus ou moins temporaire…!

    • Hello Camille,
      Eh bien moi c’est l’inverse, je me suis toujours dit que j’attendrais de me casser la jambe (c’est un peu glauque quand on y pense) pour enfin faire des projets que je reporte tout le temps, mais quand je me suis fait une entorse en janvier, sans marcher pendant 3 semaines, je n’ai rien fait d’intéressant.

  10. Superbe article, très riche et intéressant ! Je partage ton point de vue sur pas mal de chose et je pense te l’avoir déjà dit ici, mais j’ai commencé il y a quelques années maintenant un ménage des réseaux sociaux. Twitter, en premier, parce que malgré la richesse de certaines découvertes, je trouve que ce réseau social est malsain.
    Facebook, j’ai supprimé mon compte cet été car je n’y allais jamais, j’alimentais plus depuis peut-être bien 5/6 ans donc je me suis dit qu’au final ça ne me servait à rien. Autour de moi, on m’a conseillé de le garder car ça permet d’avoir un lien, mais je me suis dis « mince alors, comment faisons on avant ? »
    Instagram, j’avais supprimé mon compte en début d’année, puis j’ai craqué telle une droguée suite à une amie qui m’a incitée.. Puis au final, je me suis rendue compte que c’était pas fait pour moi tant la perte de temps est énorme (à mon niveau et sans aucun jugement). Alors je l’ai supprimé et je me suis dis que j’allais passer plus de temps à faire des choses qui s’accumulent dans ma liste ‘A FAIRE’ (lire ceci, visiter telle expo…) Non pas que les RS ne permettaient pas de le faire, pas à ce point, mais comme si je reprenais ma vie en main. Je sais pas comment le décrire, j’ai la sensation d’être retournée dans la vraie vie.
    On est retourné vivre en France pendant ces quelques mois de détox de réseaux et maintenant on a la chance de vivre à l’orée d’une forêt, en région parisienne, avec l’accès à des sports tellement cool dont la rando. Tout cela, fait que j’ai l’impression d’avoir plus de temps calme, sans sollicitation de téléphone, télé, radio ou peut-importe.
    Le soir quand je rentre, je n’ouvre pas systématiquement mon ordi pour consulter les news (google new, feedly…) mais je lis une revue…

    Pour revenir à ton interrogations sur le monday morning, je ne lis pas tous les liens, j’en lis 1 voire 2 mais je dévore souvent le contenu écrit.
    Désolée pour ce long commentaire ! Et merci pour les reco bouquins ! 🙂

    • Merci Jessica pour ton message. Je me souviens t’avoir lue dire arrêter/limiter les RS (le bouquin de Cal Newport ne touche pas que les réseaux sociaux, il parle vraiment de tout le numérique – vidéos, news, emails etc.).
      Je vois ce que tu veux dire pour le côté de « retourner dans la vraie vie » ; je le vois avec certains membres de ma famille qui ont zéro intérêt pour les RS, je trouve leur vie fascinante, alors que c’était la norme il y a quelques années.

  11. C’est une compte rendu très intéressant. Je ne connaissais pas Cal Newport, je vais lire ce livre. Merci Mathilde.
    Perso j’aime beaucoup tes Monday morning, c’est LA raison pour laquelle je viens sur ton blog, n’ayant aucun projet de voyage sur la cote Est en vue. J’aime cette ouverture sur les Usa

  12. Très intéressant ton article, merci pour ce résumé! Je viens de finir « Indistractable » de Nir Eyal et il y a beaucoup de choses qui se recoupent comme la nécessité de se concentrer sur ses valeurs et la mise en place de règles. C’est un sujet d’actualité et tant mieux, on en a bien besoin! En tant que maman, je m’interroge aussi sur l’influence de cette vie digitale sur les enfants, et je dois dire que je ne les envie pas de grandir dans un monde de l’image ultra-connecté comme le nôtre… À nous de nous éduquer sur ces sujets et de montrer un bon exemple!
    Sinon, je viens sur ton blog pour ouvrir mes horizons, donc j’aime les liens que tu partages dans les Monday Morning, je ne me sens pas obligée de tout lire mais certains sujets m’intéressent et je suis contente de découvrir de nouvelles choses.

    • Hello Lily, je ne connais pas Indistractable ; j’aime bien l’idée de valeurs pour mettre en place des règles, ça donne du sens aux actions.

  13. J’ai adoré Deep Work, une véritable bible pour moi. Je m’en vais de ce pas consulter celui-ci ! Merci !

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