(Backstage #4) Camper à Yellowstone, ça caille

Coucher de soleil Yellowstone

Backstage : ces photos de road trip qui ne racontent pas toute l’histoire
On revient toujours de vacances avec de belles photos comme des trophées des aventures passées. Mais derrière certaines photos, il y a parfois des histoires pas toujours très glamour, parfois marrantes, parfois gênantes, ou complètement flippantes. Et ce sont finalement souvent les meilleurs souvenirs de voyage, ceux qui restent et qu’on adore raconter. Pendant tout le mois d’août, du lundi au vendredi, retrouvez une de ces histoires « backstage ».

Backstage, épisode 4
Camper en altitude à Yellowstone, ça caille

☞ La photo ci-dessus nous montre un coucher de soleil sur un geyser à Yellowstone, mais au-delà du cliché, la fin de journée dans ce parc annonçait une baisse de températures drastique et le début d’une longue nuit à la fraîche.

Quand : septembre 2013
Lieu : Yellowstone, dans le Wyoming
Les articles de blog à lire : Vivre l’expérience Yellowstone ; Camper à Yellowstone, mes 8 astuces survie

Mon père voulait des filles dégourdies, et sa solution a été de nous inscrire aux scouts, ce qui me permet encore aujourd’hui de dire Parole de scout quand je dis un truc complètement bidon. J’ai fait deux années de louvette sans obtenir de « patte de loup », et dormir dans une tente n’a jamais vraiment été mon truc. En grandissant, le camping n’était pas non plus le mode de vacances de prédilection.

Les Etats-Unis m’ont fait changer d’avis sur le camping, petit à petit : la nature et les grands espaces américains se prêtent à la nuit dehors. Le camping dans les parcs nationaux, ce n’est pas Palavas-les-flots à coup de clubs de loisirs et caravanes à auvents, c’est plutôt espaces sauvages aménagés au minimum dans la nature. Mais la transition de non-campeuse à campeuse ne s’est pas fait grâce à une première expérience magique.

Pour mon deuxième road trip aux Etats-Unis, c’était décidé : on allait camper. On a emprunté du matériel à une copine, on a réservé un emplacement à Yellowstone, au milieu du road trip – on avait le temps de se mettre dans l’ambiance après quelques nuits de motel.

Après une belle journée à parcourir le parc de Yellowstone dans la chaleur, on est arrivé au camping au milieu des bois. On a planté la tente et Manu s’est mis à préparer un feu de bois, en demandant de l’aide aux voisins – lui non plus n’était pas au taquet côté Castor Junior. Des panneaux indiquaient de faire attention aux ours, on nous a aussi prévenu qu’il y avait un troupeau de cerfs dans les parages.

Vers 20 heures, il faisait nuit noire, à part le feu qui crépitait et les étoiles haut dans le ciel qui brillaient. Face au feu, j’avais froid dans le dos, littéralement froid dans le dos. Et puis quand les braises se sont éteintes, on est allé se coucher dans notre petit abri de plastique, en prenant soin d’éviter de prendre avec nous toute nourriture et autre produit odorant pour ne pas attirer les ours.

Le parc de Yellowstone est situé à 2000 mètres d’altitude, ce qui est compliqué à réaliser car c’est tout plat, et mon cerveau ne s’est pas dit = c’est haut = froid. On était clairement sous-équipé. Le matériel prêté par notre copine était ultra perfectionné et léger, dédié au camping d’été, mais plus côté Floride que été dans l’ouest. Dans mon sac de couchage, j’étais habillée comme pour une journée d’hiver enneigée à Boston, et je claquais des dents. On est passé de 30°C en journée, à un petit 10° en début de soirée et jusqu’à des températures avoisinant le 0.

La deuxième nuit, on est allé vérifier s’il n’y avait pas de place dans l’hôtel du parc : sans succès. On a bu une bière au bar, en espérant que ça endorme rapidement, mais c’est à double-tranchant, car je n’avais pas envie de me lever pour aller aux toilettes…

La nuit, il faisait donc froid, les animaux hurlaient, j’étais en mode I give up, je laisse tomber, venez me piétiner, je m’en fous de tout. Heureusement que ma petite couche de gras protectrice m’a empêché de congeler. J’étais collée à Manu comme un pingouin à son compagnon planté sur son iceberg. Le matin, jamais une douche chaude ne m’a fait autant de bien.

Comme on nous l’a ensuite répété 50 fois : il ne faisait pas froid, on était juste mal équipé. Depuis on a une carte de fidélité chez REI, le magasin de outdoors des Etats-Unis. Petit à petit, je me suis mise à aimer camper car ça me ramène à l’essentiel : un feu, à manger, de quoi dormir et un compagnon de voyage idéal.  

Camping yellowstone
Un peu avant 8h, on commence enfin à se réchauffer. Pourtant, j’avais mis mes chaussettes Flocki
▶ Rendez-vous lundi pour l’épisode 5 de la série « Backstage », où on verra comment camper n’a pas réveillé mon côté hippie.
▶ Merci pour tous vos petits mots cette semaine et le bon accueil que vous avez fait à cette chronique ! Ca ramène le blog à l’essentiel : des histoires !
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Mathilde

Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

29 réflexions au sujet de “(Backstage #4) Camper à Yellowstone, ça caille

  1. Moi aussi je déteste le camping bondé et remplis de gens en maillot de bain (horreur de vacances en italie avec des milliers d’autres touristes) mais je kiffe le camping aménagé et sauvage aux states (les grands emplacements, le feu de camp, …).
    Imagine toi que j’ai campé la nuit de noël à Chiricahua et que question froid c’était pas mal non plus…. idem pour Bryce canyon en mai (car oui à plus de 2000m il fait souvent autour de 0 la nuit).
    bonnets, collants spéciaux, chaussettes, polaires n’ont pas vraiment suffit à me tenir chaud… mon duvet n’est pas assez technique…. mais j’ai survécu ! et se réveiller le 26 décembre seule dans chiricahua c’était quand même top !

  2. J’adore ta dernière photo et je rêve de vivre ça, un road-trip camping dans l’ouest, l’ambiance table en bois petit dej dans la nature me donne trop envie.
    Mais si je le fais je saurais à quoi m’en tenir niveau équipemnt grâce à ton article 😀 😀 😀

    • Malgré les éventuels désagréments, je reconnais que c’est un plaisir d’être dehors ! Je te souhaite de réaliser un voyage similaire un jour !

  3. These « backstage » stories are all great! A great story always involves color and specifics and these stories are perfect examples. As usual, pics by Manu are wonderful.

  4. Bravo pour tes messages et ton blog. Nous sommes en voyage dans l’ouest et nous terminons sur Los Angeles notre périple par les parcs Zion magique Bryce inattendu et sublime monument valley magique avec une ballade à cheval, gd canyon 2 jours super. Hier’on a fait venice santa Monica et aujourd’hui on va voir Hollywood et downtowon. Merci pour toutes les idées que tu partage cela nous a permis de comprendre ce pays qui vaut le coup bien plus que les clichés. Ciao ciao.

  5. Ahhhh comme je te comprends j’ai vécu la même expérience l’été dernier à Yellowstone. On était aussi sous-équipé au niveau du duvet et on a caillé avec les 2 degrés de la nuit et mon mec ne veut pas me croire mais une nuit, frigorifiée, j’ai entendu des hurlements de loups au loin…
    Mais Yellowstone est tellement beau qu’on lui pardonne le matin.
    Depuis on s’est acheté de nouveaux duvets chez Decathlon lors de notre passage en France, comme ça on peut camper sous n’importe quelle température! Parole de ranger (apprenti) 😉
    Super en tout cas tes articles backstage j’adore

    • T’es sûre que c’était pas des chacals ? Enfin, c’était peut-être des loups si tu le dis !
      Alors nous on est pas du tout décathlon, on achète tout sur place chez REI, le choix est dingue et les vendeurs sont tops !
      Merci pour le compliment en tout cas

        • Mais Décathlon c’est de l’autre côté de l’Atlantique ! On ne rentre pas assez souvent ni longtemps pour y aller… Mais je me souviens vaguement que ce n’ était pas très cher en effet !

  6. Arff J’y etait la semaine derniere et j’ai exactement fait la meme erreur que toi !! J’ai fini a 4h du mat’ a rouler dans le parc pour profiter du chauffage de ma voiture 🙂

    • Le matin dans les douches, je disais aux gens it was a cold night right ? et personne ne voyait ce que je voulais dire… Merci d’avoir ressenti la même chose, je me sens moins seule (certes quelques années après) !

  7. J’adhère totalement ! De mon côté, mon partner in crime a une décennie de scoutisme dans les pattes… Du coup, j’avoue, je suis le boulet qui profite sans vraiment fournir d’efforts 😉

    • il doit être content de le faire non ? et puis je suis sûre que t’aides un petit peu quand même pour certains trucs. Sinon tant pis, et enjoy !

  8. Bonjour Mathilde,
    Juste ce petit mot pour te remercier pour cette série journalière. Un regal de lectures et d’images…

  9. Ah je vois exactement le ressenti. J’ai beau être habituée à camper eb montagne depuis toute petite il y a des soirs où il fait si froid qu’on se dit que c’est fini, il n’y aura plus jamais de soleil et de chaleur. Et le lendemain on court s’acheter un duvet dernier cris spécial grand froid (qui s’avère pour le coup trop chaud).

    • dans un exact opposé, j’avais campé en Sicile dans la chaleur absolue, c’était pas mieux !
      maintenant on a deux duvets : un pour les nuits relativement peu froides, et un gros pour les nuits bien froides. On est ready !

  10. Un bonheur à lire que ces instants backstage ! désolée, j’ai rigolé à la lecture de vos mésaventures… pour moi, c’est vraiment là, le « voyage »: les anecdotes, souvent relou sur le moment, mais trop bonnes à raconter après !
    Vivement la suite…

  11. Oh mes pauvres ! Moi non plus, je ne suis pas une grande campeuse, j’aime le concept mais je crois que je serais plutôt du genre à paniquer face aux bruits divers et variés. En tout cas, ta 1ère photo est sublime.

    • C’est vrai qu’il y a un milliard de petits bruits la nuit. Ce n’est pas ce qui me gêne le plus, même si je pense à ma survie quand même…
      après cette expérience, on s’est aguerri tout de même, maintenant je kif le camping… en alternant avec des hôtels 😀

  12. Ah ah j’en rigole encore ! On a vécu la même fin septembre l’année dernière avec la douche au lodge car les douches étaient fermées dans les campings à cette période. La tente était carrément blanche de givre à notre réveil ! Pour les 2 nuits suivantes on a été acheter de grosses chaussettes et on a dormi avec des bonnets car le reste du voyage se déroulait dans l’ouest entre l’Arizona et le Nouveau Mexique ! Pour le seul parc « froid » du séjour on avait décidé de ne pas trop se charger, grossière erreur ! Notre visite du Grand Canyon 2 ans + tôt reste tout aussi mémorable, on a voulu descendre « tout au fond » mais on avait pas prévu grand chose à manger juste quelques bananes et barres de céréales ! Après 5h de marche sur le Bright Angel Trail on a fini dans un lodge avec un énorme burger c’était vital !
    Cette série d’articles est géniale merci et bravo !

    • tu as eu froid ou en arizona, jy serai du 12 au 22 oct…je croyais qu il y fesait encore chaud a ces dates

      • Fait attention vers Bryce canyon il peut faire tres froid car c’est en altitude.

    • Maintenant on a des sacs de couchage de compèt ! On a campé dans le froid de la Nouvelle-Angleterre en automne, on est ready !!
      Pour les randos dans le grand Canyon, des amis nous avaient prévenu de la difficulté, et on se réserve ça pour une autre fois….

  13. Je crois que le froid est ce que je redoute le plus en faisant du camping !! C’est chouette que vous n’ayez pas laisser tomber pour retourner bien au chaud chez vous et que cela ne vous a pas dégoûté du camping 🙂
    Et cette dernière phrase : »Petit à petit, je me suis mise à aimer camper car ça me ramène à l’essentiel : un feu, à manger, de quoi dormir et un compagnon de voyage idéal. « , olala qu’elle me donne des frissons car c’est exactement ce sur quoi j’essaye de mettre des mots depuis des mois 🙂

    • 1 mois plus tard des copains nous proposaient un weekend dans le New Hampshire, mais eux sont du coin et habitués de camper, ça a été le début de la réconciliation avec le camping !

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