(Nouvelle-Angleterre) Le grand air de l’océan, tout là haut à Deer Isle, dans le Maine

Carte postale Maine Nouvelle Angleterre

Je ne peux pas choisir un Etat préféré de Nouvelle-Angleterre : Vermont pour l’automne ? New Hampshire pour la montagne ? Rhode Island pour la mer ?  J’aime aller dans le Maine parce que (1) c’est loin et y’a pas grand monde (2) ça sent bon l’air de la mer.

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J’étais déjà allée à Deer Isle l’an dernier au retour de Quoddy, j’avais été tentée par les photos de Linda que j’avais longuement contemplées ; mais cet été-là, avec Manu, on y était passé juste une après-midi, et je m’étais promis d’y retourner un peu plus longtemps. J’adore l’ambiance des îles ! J’aurais voulu y retourner en juillet, mais impossible de trouver une location à ce moment-là, c’est super petit là-bas. Je me suis donc décidée pour la fin mai, même si c’était encore hors-saison : Deer Isle est très loin de tout, pas super facile d’accès, il peut faire encore froid – d’ailleurs, c’était juste le printemps qui démarrait ce week-end là, et pas grand chose n’était encore ouvert.

Vendredi, midi pile. On part de Boston, il y a pas mal de circulation : c’est le départ d’un des rares week-ends de 3 jours aux Etats-Unis, le weekend de Memorial Day.

Fast forward, à 18h, on s’approche enfin de Deer Isle, on fait des courses dans le supermarché du Maine : Hannaford. L’ambiance est rurale. Il bruine et fait froid. On passe le grand pont qui nous amène sur la petite île, il semble démesurément grand pour un endroit aussi reculé et tout petit. Le GPS ne marche plus, j’ai l’atlas sur les genoux, et pendant trois jours on n’aura pas de réseau de téléphone, pour mon plus grand plaisir d’isolement. Je suis les instructions de notre hôte pour arriver au Airbnb. Après la station essence, continuez sur 1/10 de mile, et tournez dans le petit chemin de terre en haut de la côte. A l’ancienne, ça marche aussi.

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Notre maison en bois – qu’on appelle une cabine par ici – est petite et en bois gris, avec une terrasse qui fait face à deux grands arbres en fleurs, et au loin, au fond du jardin, un bras de mer. C’est sympa de retrouver des arbres en fleurs, le printemps est plus tardif qu’à Boston. A l’intérieur, c’est une vraie maison de vacances, un peu de bric-et-de-broc, avec une petite cuisine et tout qui est dépareillé. Il fait super froid à l’intérieur quand on entre, on met les chauffages en route, et même si on s’était promis de faire à manger, pour ce soir, on file dans l’un des seuls restos voisins de l’île.

Rendez-vous à la Côte de baleine, à la taverne du Pèlerin, en version originale, ça donne le Whale’s Rib at the Pilgrim inn, ça claque bien. Il y a foule, ce qui est surprenant dans cette zone ruralo-côtière. C’est the place to be le vendredi soir. Le resto vient juste de réouvrir pour l’été ; on se trouve une place au bar, d’abord super encombré, puis les gens partent et à 20h30, on a l’impression qu’il est bientôt minuit. Les serveuses sont super sympa (paie ton Maine), on mange notre seul homard du week-end, sur un risotto d’asperges.

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Le soir, de retour dans la cabane, dans le noir absolu, je ne me sens pas super rassurée, on entend les bruits de dehors, et les murs sont de simples planches clouées entre elles, avec les clous qui dépassent. Le lendemain sous le soleil, tout aura l’air paisible et accueillant.

Le week-end est un enchaînement de promenades aussi bien dans les forêts toutes vertes et encore humides qu’au bord de l’océan, le long des falaises en granit, et d’étroites plages de sable fin. On roule aussi beaucoup en voiture, même si l’île est toute petite, il y a plein de chemins.

La route serpente, en fin de journée, le soleil colore tout en doré ; au loin on voit des îles toutes rondes qui sortent de l’océan comme des dos de baleine.  C’est le même décor que le parc national voisin, Acadia, sauf qu’ici, les gens vivent.

Promenade en forêt humide, le bog, avec plein de moustiques
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L’une des plus belles marches : celle qui nous emmènent sur Barred Island
Barred Island n’est accessible qu’à marée basse, en passant sur une plage alors découverte

Deer Isle a longtemps été, et elle est toujours une île de pêcheurs. Il y avait aussi autrefois d’importantes carrières de granit, qui ont fermé aujourd’hui, mais on peut retrouver la pierre sur le pont de Brooklyn et certains monuments de Washington.

De nos jours, à côté des modestes maisons de pêcheurs, on trouve de grandes résidences secondaires pour riches New Yorkais et Bostoniens en quête du charme du Maine. Des drapeaux Trump dans les jardins côtoient une Opera House au programme pointu de cinéma et de théâtre.

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Dimanche, après une chouette promenade dans une ancienne carrière face à l’océan, on se décide à faire l’activité number one de l’île, une croisière pour aller voir des puffins, alias des macareux.

Le puffin est de la même famille que le pingouin ; j’en avais déjà vu en Bretagne il y a bien longtemps lors d’une « croisière des 7 îles » au large de Perros Guirrec ; mon souvenir de cette sortie en mer est plus de l’ordre du vomito que de la découverte ornithologique pointue. C’est donc bien sage, calée sur mon fauteuil que j’ai abordé cette promenade en bateau, pas envie de revivre mon Traumatisme du TMMA, alias le traumatisme du Macareux en Mer Agitée. Manu est content, il a sorti ses objectifs d’appareils photos (c’est lui qui a pris toutes les photos de cet article), et il nous trouve chanceux : c’est le premier dimanche de l’année où le bateau est de sortie. On est une petite trentaine sur le bateau, couverts jusqu’au cou, car dès que le bateau accélère et sort du port, il fait un froid glacial. Le capitaine nous prévient, l’eau est à 45°F, un peu moins de 8°C.

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Les petites îles autour de Deer Isle
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Isle au haut, où se trouve une partie du parc national d’Acadia
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L’un des nombreux phares de la région
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Après deux heures dans le vent, on arrive près de Seal Island, une réserve où les puffins ont été réintroduits dans les années 80. On y trouve aussi toutes sortes d’autres oiseaux marins, comme le grand cormoran et d’autres oiseaux dont le nom m’a complètement échappé, j’avais les doigts trop gelés pour prendre des notes quand la naturaliste les pointait. En plus, selon une observation basée uniquement sur mon expérience personnelle, les noms d’oiseaux en anglais, comme les noms de fleurs ou d’arbres, sont souvent complètement différents du français, et par conséquent j’ai du mal à les retenir : j’entends un amas de sons que je traduis dans ma tête par ciboulette cendrée ou autre. Ce qui me rassure, c’est que Manu non plus ne pige rien dans ces cas-là non plus, et il a un PHD.

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Le puffin et ses copains
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Quelques chercheurs sur l’île préservée : interdiction de descendre, on regarde de loin
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Oiseaux
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Vague
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Oiseaux sur vague
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Bonus : au retour, on croise des phoques
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Stonington
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Les routes sur Deer Isle
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Promenade en voiture pendant les Golden Hours
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La marée basse
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→ En conclustion, Deer Isle est une très belle destination dans le Maine, mais c’est loin (je sais… tout est relatif !) ; on a déjà fait d’autres week-ends où on retrouve une côte de granit et des plages de sable, mais un peu plus proches de Portland, un tout petit moins sauvage aussi par conséquent. En tout cas, j’y retournerai en été avec plaisir, pour profiter du théâtre et refaire les mêmes promenades sous le soleil, et qui sait, peut-être se baigner dans de l’eau un peu plus chaude, dans les 15°C.

Deer Isle carte
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Mathilde

Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

16 réflexions au sujet de “(Nouvelle-Angleterre) Le grand air de l’océan, tout là haut à Deer Isle, dans le Maine

  1. Chère Mathilde
    Puis je vous demander un petit service, je cherche désespérément un bouquin lu cela fait plus de trente ans, dont j’ai oublié les noms de l’auteur et le titre…c’était un roman américain, plutôt pour ados et jeunes adultes, une histoire d’ados, un peu triste, j’avais pleuré, mais une jolie histoire, ce livre est paru, sans doute entre les années 50 et 70, et l’action se passait , je crois bien sur la côte Est, peut-être même une île….Peut-être avez vous plus de possibilités que moi de trouver des listes de romans édités dans ces années là…j’ai beaucoup cherché avec « Internet » et lu des résumés, mais rien qui me rappelle ce que je cherche…
    Merci d’avance et merci pour vos reportages et photos qui peuvent donner de bonnes idées et au moins faire rêver..

    • Bonjour Claudine, vous pouvez peut-être vous adresser à des bibliothécaires américains qui pourraient faire ce travail de recherche – peut-être gratuitement ?

  2. Bonjour, et merci pour cet article, trouvé en faisant quelques recherches sur cette île où nous accosterons bientôt (le 2 juin prochain), pour y retrouver des amis qui y ont une maison de vacances depuis pas mal de temps (ils habitent la Californie). J’ai hâte d’y être, et ce récit me donne encore plus envie d’y aller ! Mon amie Barbara voit des similitudes entre notre côte bretonne et « son » île. Je vais maintenant me plonger dans ce blog 🙂 A bientôt

  3. Je vis au Canada, au Québec, et le Maine me tente…surtout a cause de tes recits ! bravo !
    par curiosité, fais tu un road trip cet été ?

  4. J’hésitais à passer un week-end dans une cabane vers Acadia mais ton récit m’a totalement donné envie de tester :). Peut-être après la saison estivale… au mois de Septembre, ce sera plus calme et moins cher !

  5. Vraiment magnifique! Et il existe un volontariat baptisé « project puffin » mené par la Audubon society qui permet de passer environ un mois sur l’île avec les macareux et les scientifiques pour aider aux observations, aux relevés, aux comptages… Mon rêve!

    • Leurs cabanes avaient l’air vraiment toutes miteuses, mais bon, si c’est ton rêve, je te souhaite de le réaliser ! C’est sûr que tu serais au plus près des oiseaux !

  6. Rafraîchissant à souhait ! Ici il fait 36 ressenti 40 et on étouffe déjà alors que c’est prévu pour durer encore quelques jours.
    J’avais eu un très court, mais prometteur, aperçu du Maine avec la furieuse envie d’y revenir !

  7. toujours de magnifiques récits! l’ambiance décrite est propice à un bon thriller je trouve (où tout devient louche à la nuit tombée!)

  8. Ah, cet article tombe à pic! Nous passerons deux nuits sur Deer Isle cet été, aussi dans un Airbnb, mais pas dans le même que vous apparemment. On prévoit d’aller un jour sur Isle au Haut, à défaut de pousser jusqu’au « vrai » Parc Acadia. On se réjouit!

    • Ce serait beaucoup plus simple d’aller au parc d’Acadia sur le continent, et ce n’est pas très loin !
      Bon séjour !

  9. Oh c’est tellement beau ! J’ai envie de m’y télétransporter 😀 Ca fait un an que je ne suis pas allée aux Etats-Unis, ça me démange !
    Bonne semaine 🙂

  10. Tous tes articles donnent envie de carrément dédier un voyage US à la Nouvelle-Angleterre !!! alors que je n’ai toujours pas découvert NYC ^_^
    Stonington a un petit air de Manchester by the Sea, non? ou en tout cas, ce que j’en ai vu dans le film du même nom…

    • Hello Mathilde !
      Stonington est beaucoup plus petit que Manchester by the Sea mais les deux villages ont en commun les pêcheurs, c’est sûr !

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