Monday Morning #76

Boston South End

Je n’avais pas prévu d’écrire de Monday Morning mais je me suis dit que ça ferait plaisir à Sylvain si je le faisais quand même.

Aujourd’hui, c’est Pâques, heureusement que j’ai vu une affiche devant une boutique Paper Source qui disait « Easter is on April 1st, », sinon j’aurais oublié. Je ne suis pas une fan de chocolat, encore moins de Jésus, je ne mange pas d’agneau (aux Etats-Unis, c’est le jambon le plat officiel anyway) : j’ai l’impression que Pâques est une fête contre moi. Faudrais que je demande à ma psy ce qu’elle en pense.

Me voilà donc de bon matin, en ce dimanche 1er avril, dans le coffee shop près de chez moi où le seul critère d’embauche semble être d’être gender fluid, fluide dans son genre, ni féminin ni masculin. J’aime ma bulle libérale à Boston où les gens peuvent être qui ils veulent – sauf conservateur, of course. 

Just kidding.

Ne pas être conservateur à Boston : ça me rappelle une soirée récemment chez des amis, où il y avait un couple qui était à la fois mollement pour Trump et contre le mouvement Me Too sous prétexte que « elles en font trop » (sous-entendu les femmes), et « nous aussi on souffre » (sous-entendu les hommes). Quoi ? Mais qui sont ces gens ? Pourquoi mes amis les ont-ils invités ? « – C’est l’ami de mon cousin » – Aaaah la famille : ça explique tout. Dans cet ère supra-polarisée, j’ai tout de même tenté la conversation – j’ai du mal à me retenir quand ça me titille – avec cet homme qui n’avait pas le même avis que moi sur à peu près rien, à part que les choux de Bruxelles sautés, c’est quand même bon. On a parlé de harcèlement, sans essayer de faire changer l’autre d’avis, et sans m’énerver même si je bouillais intérieurement.

Since we fell Dennis Lehane

Lu

Après avoir terminé The remains of the days de Ishiguro, je ne savais pas trop quoi lire, j’ai pris à la bibliothèque dans la section « chance » (en général les dernières parutions) un livre de Dennis Lehane, l’auteur-star de Boston, qui a écrit entre autres Mystic River, Gone Baby Gone, Shutter Island. Son dernier livre s’appelle Since we fell*,  et tombe dans la catégorie des thrillers psychologiques.

En écrivant cet article, j’ai fait un effort pour me souvenir de quoi ça parlait, même si je viens juste de le lire : vite lu, vite oublié. Alors, alors, de quoi ça parle ? On suit Rachel Childs, journaliste, qui à la mort de sa mère décide de retrouver l’identité de son père, inconnu. C’est toute la première partie du roman, et après… le roman change de ton. Rachel se marie au détective privé qui l’a aidée dans la quête de son passé, et ça part en sucette – je résume grossièrement pour éviter le spoiler.

Bref, si vous avez un long trajet en avion ou en train, que vous voulez juste passer un bon moment à lire un truc facile, c’est le livre qu’il vous faut. Les droits d’adaption au cinéma sont déjà achetés, je prévois le navet #devin

J’ai commencé Swing Dance de Zadie Smith (j’avais adoré On Beauty) mais après 100 pages d’ennui, je crois que je vais laisser tomber. Je suis encore en errance à la recherche d’un autre roman captivant.

Altered Carbon Netflix

Vu

On a terminé la série de science fiction de Netflix Altered Carbon. J’aime bien regarder une bonne série de science-fiction, et j’avais une copine qui jouait dedans (the fighter dans l’épisode 3) : 2 bonnes raisons de se laisser porter ; on regarde aussi The Expanse, qu’on surkiffe et dont la saison 3 revient la semaine prochaine. Bref, Altered Carbon ce sont 10 épisodes dans une société du futur où l’humain a trouvé le moyen de stocker son identité/sa conscience dans une sorte de jeton coincé dans les vertèbres. Il est possible de changer de corps et de garder son identité en insérant « son jeton » : le corps n’est plus qu’une enveloppe physique ; pour les plus fortunés, on peut même se cloner.  L’homme a donc atteint l’immortalité ! Enfin, seulement une partie de la population : les plus riches, qui peuvent tout se payer, tandis que le reste de la population vit dans la misère. En gros, imaginez un monde où les Koch Brothers ne mourraient jamais et pourraient progressivement tout acquérir en laissant la majorité de la population huslter pour survivre. C’est la lutte des classes puissance 1000. Ce sont les prémisses de la série, qui débute quand un mystérieux guerrier est ressuscité (#Pâques) pour résoudre une enquête. Je n’en dis pas plus. Les épisodes sont denses, violents pour la plupart (mon seul bémol pour en profiter vraiment), c’est original – tout en rappelant Blade Runner et ça fourmille de petits détails et de personnages attachants.

Et au cinéma cette semaine, dans le même genre de futur alternatif, on a vu Ready Player One de Spielberg, un peu par hasard, juste parce que c’était Spielberg. Ce n’est absolument par mon univers de prédilection : les jeux vidéos en réalité virtuelle, mais qu’importe, j’ai passé un super moment, entre le côté aventures, la quête entre amis et ce monde alternatif super créatif. Top.

 

Bon début de semaine !

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Mathilde

Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

20 réflexions au sujet de “Monday Morning #76

  1. Je suis toujours à la recherche de nouvelles séries à visionner. J’avais vu la bande-annonce de cette série et je m’étais dit que j’allais la regarder, mais j’avais oublié. Je l’ajoute tout de suite à ma liste de films à voir. Merci.

  2. merci pour ce monday morning ! Moi aussi le suis toujours heureuse de les retrouver pour commencer la semaine sur une note sympa (mais qui donne aussi à réfléchir) et même si, pour cause de vacances, le l’ai le avec du retard

  3. De l’art de parler avec ceux qui ne sont pas comme nous…. c’est triste mais moi aussi j’hallucine toujours un peu quand je me retrouve avec des gens différents de moi (de droite quoi… 😉 et en californie ils sont quand même nombreux… ) et en même temps ça me fait peur d’être si enfermée dans ma petite bulle libérale.

    Sinon t’as l’air en galère 🙂
    alors quelques Conseils de lecture qui pourraient te plaire… (auteurs américains et français) :
    – King kong theorie de Despentes : indispensable sur le féminisme
    – Romans de McCarthy (the road -mais tu as déjà dû lire-. les autres sur la violence du texas américain sont hyper intéressants : all the pretty horses, blood meridian).
    – Le diable tout le temps « The devil all the time » de Donald Ray Pollock : encore sur la violence américaine (mon dada ?). Superbe. Glaçant.
    – Dans un autre genre, si tu aimes l’histoire sociale et culturelle. c’est dense, parfois « technique » mais passionnant (enfin selon moi) : les bouquins de Michel Pastoureau : histoire symbolique du moyen âge occidental ou ses bouquins sur les couleurs.
    – The Nix de Nathan Hill. Histoire très « classique » (à la john irving je dirais) américaine. Un presque loser dans une vie moyenne qui redécouvre son passé, imbriqué dans les questions sociales américaines et notamment l’héritage des 70’s

    • Merci pour les conseils, non sollicités, certes, mais j’apprécie les commentaires des lectrices entousiastes !
      J’ai relu un autre Dennis Lehanne cette semaine, juste pour être sûre, et non, ce n’est pas pour moi. J’ai lu The Nix, il y a quelques mois, j’ai tièdement aimé, pas au point de terminer… Lu aussi McCarthy, court et efficace. Pour les livres en français, il faudra attendre que je rentre en France, et je ne lis pas sur tablette… j’aime beaucoup Virginie Despentes.
      Bref, j’ai mis dans mon « keep » pour le Pollock pour un prochain détour à la librairie.

      Pour le fait de discuter avec des gens qui n’ont pas le même avis, ça transcende même la politique, Manu avait lancé le mot « végétarien » à un repas de famille et c’est comme si on avait annoncé que notre hobbie c’était de tuer des bébés chatons.

  4. Il n y a pas qu a Sylvain que tes articles minday morning font plaisir 🙂
    J ai aussi lu Since we fell mais je n ai pas aime le virage et l ai abandonné apres le retour dans son appart apres l histoire du bateau…
    Je prend note pour le spielberg 🙂

    • Merci ! Je voulais faire un petit clin d’oeil à un ami 😉

      Since we fell : on pourrait en effet conclure comme ça par un « ouais voilà »

  5. J’ai vu Ready Player One, pareil, sans aucune attente, et j’ai vraiment passé un super moment. Ce qui est marrant c’est que ça a autant plus à mon beau-frère ultra geek, qu’à ma maman qui ne l’est absolument pas et qu’à ma soeur et moi, qui sommes un peu entre les deux 🙂

  6. Hello Mathilde !
    J’ai vu Ready Player One hier justement. J’y suis allée parce que 1) mon copain est geek et 2) c’est Spielberg (c’est fou comme un nom peut avoir l’effet d’un aimant). Mais j’ai bien aimé aussi : le genre de film où tu passes un très bon moment sans en ressortir transcendé non plus.
    Je note Altered Carbon dans ma liste de séries à regarder, je ne connaissais pas mais ça à l’air cool !
    Bonne semaine ! 🙂

    • Ah cool pour Ready Player One, c’est bien de se laisser surprendre. Cela dit pour Spielberg, je n’étais pas tentée par son film précédent « The Post »…
      Tu me diras si tu as aimé Altered Carbon !

  7. Quel plaisir de retrouver tes monday mornings !
    Je suis en errance littéraire, après avoir terminé « Les liens du mariage » de Courtney Sullivan, donc tes recommandations et celles des autres lecteurs tombent à pic ! D’ailleurs, ton article sur Courtney Sullivan me donne bien envie de lire Maine…

    • C’est gentil ! ils sont toujours là… enfin peut-être moins régulièrement, ça varie seulement mes envies d’écrire et les réactions que ça suscite aussi.
      Yes, Courtney Sullivan, je recommande à fond !

  8. Moi non plus je ne sais pas me retenir quand ça me titille. En plus, je travaille dans un milieu hyper masculin, jeune (entre 16 et 25 ans) et « peu éduqué » et quand la phrase commence par « de toute façon les féministes… » ou « en même temps les femmes… », j’ai arrêté de tergiverser : je rabats le caquet (avec de l’entrainement, j’ai des arguments bien rodés). Je considère que c’est mon cadeau aux femmes qui les fréquenteront dans le futur (et à la société toute entière) : les avoir fait réfléchir cinq minutes. En plus avec le temps, les plus âgés commencent à reprendre les plus jeunes. Par contre moralement, c’est fatigant pour moi.
    Pour un bouquin qui m’a tenu en haleine, je n’ai pas de roman à te proposer, mais je peux te donner mon top 2 de tous les temps :
    – Un jardin dans les Appalaches, de Barbara Kingsolver (je crois que le titre anglais est Animal, Vegetable, Miracle, mais sans certitude)
    – A Year in the World : Journeys of A Passionate Traveller, par Frances Mayes.

    Sinon, je viens aussi de terminer l’autobiographie de Wangari Maathai dont le titre français est « Celle qui plante des Arbres » et elle est GENIALE. (Wangari Maathai est la femme qui a reçu le prix Nobel de la Paix en 2004 pour son action en faveur de l’environnement et les droits des femmes à travers notamment le Green Belt Movement, qui reboise l’Afrique.). C’est passionnant.

    Bonne semaine Mathilde, et merci pour ces Monday Morning que j’adore.

    • Je comprends et je suis d’accord avec le raisonnement du cadeau pour les autres femmes, les effets de ce qu’on dit/fait prennent du temps et ont parfois des conséquences inattendues ou surprenantes.
      Par contre pour le « rabaisser le caquet »… l’expression me chafouine, je dirais plutôt que j’essaie de discuter sans moraliser, sinon ça ne sert qu’à braquer tout le monde – même si ce n’est pas simple.
      Merci pour les idées de lecture, je note toujours dans une grande liste en attendant mon prochain passage en librairie ou à la bibliothèque.
      Bon début de semaine et à nouveau, merci pour ta fidélité pour les petits mots, ça fait plaisir !

      • Alala, pas « rabaisser » (quelle horreur, j’essaie de ne jamais les faire se sentir inférieurs, c’est un coup à ce qu’ils n’écoutent plus quand je leur explique des choses après. J’essaie d’être dans la bienveillance tout le temps, sauf si j’entends des insultes et/où que je vois des comportements violents) mais « rabattre ».
        Je l’utilise volontairement, parce que ce sont souvent des jeunes hommes qui n’ont jamais connu la contradiction, puisqu’ils évoluent dans des milieux quasi exclusivement masculin et dans un univers professionnel assez macho. Du coup, ils ne se rendent souvent pas compte des horreurs qu’ils disent (la semaine dernier c’était : « de toute façon, il y a deux types de filles : celles qui se respectent et puis les autres » hum) et ils sont hyper surpris quand je leur fait remarquer qu’il y a un problème. Du coup, je ne moralise pas mais je démonte la logique et je renverse la situation (j’inverse les rôles). Souvent, ils se rendent compte eux-mêmes qu’il y a un léger problème de et que ça coince quelque part.
        Je suis navrée de t’avoir chafouinée, pardon. J’espère que mon explication rends les choses plus claires.

  9. J’ai également découvert Altered Carbon sur Netflix et j’ai tout simplement adoré !!! les acteurs sont vraiment top, l’histoire et la réalisation aouhou ! digne d’un film de cinéma. A coté de ça, je viens de regarder Ready player one hier au ciné …bof, j’ai pas vraiment aimé, pareil je n’accroche pas à l’univers des jeux vidéo et l’histoire est un peu plate je trouve (surtout qu’on nous oblige à le visionner en 3D, la galère quand on a des problèmes de vue) ! Bonne semaine !

    • Je n’avais aucune attente concernant Ready Player One, je n’avais même pas vu la bande annonce, et je sais pas… ce film m’a transportée, un peu comme un Seigneur des Anneaux simpliste, certes (je suis d’accord, l’histoire est assez bateau). Les scènes dans l’hôtel de The Shining : c’était genius !
      J’ai trouvé la 3D plutôt bien faite ! (même si je suis bigleuse)
      Bref, bonne semaine à toi aussi !

  10. Je suis bien d’accord sur Paques et le chocolat (l’agneau j’aime bien, mais ma femme pas du tout). Mais comme une partie de ma famille est juive, je prefere feter Pessah (la sortie d’Egypte, liberation de l’esclavage, tout ca. Plus fun que les histoires de chemin de croix et de reincarnation).
    Pour un bon bouquin, beaucoup plus New York que Boston: 4321 de Paul Auster. J’en ai bavé a le transporter partout pendant plusieurs semaines, mais c’est quand meme bien fait.

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