Anza Borrego, un désert au sud de la Californie

Anza Borrego California

Anza Borrego. C’était la dernière étape nature de notre road trip de l’été. Rien que le nom sonnait super cool : Anza Borrego. Et c’était notre dernier shot de désert, l’endroit le plus chaud où nous sommes allés cet été – même si cette notion est complètement relative, j’en conviens. A Anza Borrego, l’air était très sec, aucune goutte de transpiration ne perlait plus de 2 secondes, pour cause d’évaporation instantanée.

Alors que fait-on quand on arrive dans un désert ultra chaud, tellement chaud que le visitor center n’est pas encore ouvert à cette saison, début septembre ? Eh bien on fait de la route, après tout, c’est le propre d’un road trip – rouler – et on a tout de même fait une mini-marche d’une heure à l’ombre, au fond d’un canyon en fente.

La vue « Font’s Point » !

Après quelques déconvenues l’an dernier avec notre « voiture de papa » trop basse pour rouler partout (mais on roulait quand même partout, d’où des petits problèmes), on avait loué cette année une grosse Jeep « high clearance », sur-élevée, afin de pouvoir rouler dans des petits chemins de terre ou de sable avec des trous tous les 2 mètres. Malgré tout ce n’était pas un vrai 4 roues motrices, un vrai SUV, on a menti à la dame qui nous a parlé des chemins de Anza Borrego, et qui ne voulait pas nous laisser y aller ; on s’est bêtement dit yolo  même si on espérait vraiment ne pas appeler une dépanneuse au milieu du désert, au risque d’être endetté sur 5 générations. Sur la route on a croisé la ranger du parc qui nous a fait un grand signe bonjour, au pire, au moins une personne savait qu’on était là-bas.

La route fait donc 4 miles, c’est écrit sur le panneau sur la photo ci-dessous, soit un peu plus de 6 km, et ça sautait dans tous les sens. Il n’y a rien que du désert tout autour, on est sur un plateau. Manu fait attention de ne pas planter la voiture, moi je suis contente de ne pas conduire. On arrive « au bout » sans encombre – le bout du chemin était littéralement la fin de la route, bloquée par une butte. On sort pour aller voir la vue, et même s’il y a 5 mètres à faire, je prends mon sac avec ma gourde de 3 litres, who knows. 

Et là, pfiou, c’est le choc visuel : des badlands à perte de vue, une sorte de canyon fragile en terre solidifiée, des ravines comme on en a vu dans la vallée de la mort ou à la forêt pétrifiée. Mais même si on a déjà croisé ces paysages, c’est toujours un spectacle fascinant et complètement inattendu après avoir longtemps roulé sur du plat. On prend la pose au bord du précipice pour faire « photo de vacances », mais dans le fond, j’ai les jetons.

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Photos mytho : en fait, j’ai le vertige

Le désert… le sable, les cactus, la chaleur

Les distances sont immenses dans ce parc, le sable gagne du terrain sur le bord de la route… Les cactus sont peu nombreux, il fait bien trop chaud pour que ça pousse vraiment. On voit plein de « mirages » sur la route, des effets d’optique, comme si on voyait de l’eau sur la route.

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Dans le fond d’un canyon en fente

La route, c’est bien, mais marcher, ça permet tout de même d’aller voir les choses de plus près.

L’idée est d’aller marcher dans l’une des fentes qu’on a vue tout en haut du point de vue. Sur la carte du parc, on a repéré un canyon en fente, un slot canyon ; les plus connus sont ceux d’Antelope en Arizona, il y en a plein dans l’Utah : pour vous donner une idée plus précise, on en voit surtout un dans le fameux film 127 heures – auquel on pense à chaque fois qu’on marche dans un slot canyon – qui raconte l’histoire du mec qui tombe dans un canyon à fente, se bloque le bras sous un rocher et finit par se couper la main tout seul. Ambiance, ambiance.

Un tout petit panneau depuis la route principale indique un sentier cabossé qu’on prend en voiture, puis on arrive en haut du chemin après quelques kilomètres. Ce n’est pas très bien indiqué, mais on descend quand même en glissant sur les fesses, en bas du canyon, une fois en bas, on ne voit plus du tout la voiture, on empile alors des cailloux pour savoir quand remonter à la surface si on reprend le même chemin au retour, mais je ne suis pas sûre que notre cairn de fortune fasse l’affaire : il y a vraiment des cailloux partout. C’est parti pour une marche dans le canyon en fente : 

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C’est étroit, le sac à dos frotte contre les parois par moment, et apparemment, si j’en crois le rocher en suspension, d’autres rochers pourraient tomber. Il y a sans doute un tas de bestioles douteuses dans les interstices de la roche, mais tout va bien.
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☝ Depuis le parking, pas moyen de s’imaginer ce qu’on va trouver en bas !
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Visiter Anza Borrego

  • C’est un parc d’Etat, un state park, au sud de la Californie, c’est d’ailleurs le plus grand de tous les state parks de Californie.
  • On fait quoi ? Comme tous les déserts qu’on a croisés, on retrouve la même constante : le désert, c’est rempli de trucs à voir, de points de vue, de randonnées, d’animaux sauvages. J’adore.
  • Les conditions météo sont extrêmes pendant l’été, avec des risques de crues subites (flash floods), auxquelles heureusement on n’a pas eu affaire.
  • On s’est ravitaillé dans la petite ville de Borrego Springs, qui dispose de quelques restos et d’un petit supermarché. C’est là que se trouve le visitor center, quand il est ouvert, sinon la société historique de Borrego Springs peut vous renseigner, et vend des cartes de la région.
  • Le soir on a repris la route, la sublime route 78 à travers les montagnes, direction Julian, où on a passé la nuit au frais, dans les montagnes, en réservant un AirBnb à la dernière minute.
  •  Toutes les infos sur le site officiel du parc par ici
  • A lire : Voyager en Californie
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Tout le résumé du road trip de l’été à travers les déserts du sud des Etats-Unis

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Mathilde

Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

16 réflexions au sujet de “Anza Borrego, un désert au sud de la Californie

  1. Bonjour,
    Après un séjour à Hawai pendant 25 jours nous redescendrons sur San Diego pour rejoindre finalement LA : nous aurons 5 jours plein. Je pensais 2 jour à SD que nous ne connaissons pas puis il nous reste 3 jours pour rejoindre LA que nous avons déjà fait 2 fois. Comment aurais tu remplis ces 5 jours en sachant que nous adorons les paysages mais nous aurons déjà fait beaucoup de randonnée. On a fait une trentaine de parc aux USA mais bizarrement nous n’avons jamais vraiment fait de désert.
    Merci

    • Je ne sais pas comment répondre à cette question, c’est trop vague et je ne connais pas vraiment vos goûts. Allez à Anza Borrego (maybe) !

      • Effectivement, ce parc est très tentant surtout. qu’il nous rapproche de Palm Spring mais n’ayant pas pris de 4×4, les températures nous empêcheront de randonner et étant limité dans le temps, je pense que ça va être difficile de le glisser dans notre programme

  2. Bonjour
    Peut on y aller avec une voiture de location normale ou faut il un 4 X 4? Où peut on dormir? Au camping, s’il y en a un, peut on louer une tente équipée ou un mobil home?
    Merci d’avance pour vos réponses

    • Il est possible d’y aller avec une voiture normale, mais certains chemins seront inaccessibles.
      Pour les options de logement, je vous recommande d’aller voir directement sur leur site !

  3. Merci Mathilde, j’ai fait Anza Borrego en janvier 2015 et on supportait bien le blouson et l’écharpe ; il y a aussi une petite marche sans grand dénivelé proche d’un camping qui conduit à un oasis sympa.

    J’ai aussi fait Joshua Tree en février de cette année et j’ai adoré ; compte tenu de la proximité relative de LA, il vaut mieux y aller en semaine si on le peut ; si l’on dort à Palm Springs, il y a aussi le téléphérique (Aérial Tramway du Mont Jacinto) qui permet de monter à 1800 mètres et d’y retrouver la fraicheur en été ; pour nous c’était 30 cms de neige mais un site et une vue géniale depuis le sommet.

  4. hello Mathilde, j’essaye de m’inspirer de tes articles pour preparer un petit voyage en californie du sud depuis san diego vers LA, en passant par Anza-Borrego et Joshua tree. J’ai lu tes articles concernant ces deux parcs et je n’arrive toujours pas a me decider entre 1 jour a Anza et 2 jours a Joshua ou l’inverse ou 50/50 ?

    Qu’en penses-tu ?

    merci d’avance et comme d’habitude ton blog est une vraie mine d’or !

    • Salut Caroline ! J’ai vu ton voyage à Charleston et Savannah sur Instagram ! Tu penserais à faire une mention du blog la prochaine fois si tu l’utilises pour construire tes voyages ?
      Anza et Joshua n’ont RIEN à voir. Joshua : parc national, facile à naviguer, unique avec ces arbres super beaux ; peut être super bondé. Mérite au moins une journée complète. Anza : immense, désertique, plus difficile à aborder, ne pas y aller en été ! Il fait une chaleur sèche de fou.
      Je ne sais pas si ça aide, je ne peux pas vraiment décider pour toi : ça dépend de tes centres d’intérêt aussi et comment tu aimes voyages

      • merci Mathilde !
        C’est note pour la mention, cette fois-ci je n’oublierai pas de le faire pour la californie 😉

  5. Bonjour Mathilde,
    je ne connaissais pas vraiment non plus ce parc ; il a l’air ma foi bien sympa ! Mais je voudrais savoir : est-ce qu’il y a des risques de croiser des araignées du genre… de la taille de ma main × 2 ?
    Et sinon, vous étiez seuls dans ce parc ? Quand ça arrive vous n’avez jamais jamais peur ? ^^
    En tout cas je salue l’ensemble ce très beau récit de voyage dans le sud-ouest, ponctué d’anecdotes très amusantes et conviviales. Vos road trip sont toujours très originaux (et m’inspirent d’ailleurs beaucoup pour la préparation de mon voyage aux USA). Vous passez par des endroits peu connus et qui valent pourtant bien la peine, parfois même plus que les éternelles étapes types d’un road-trip dans l’ouest (bien qu’elles soient certes immanquables, sans doute). ça montre que parfois il faut savoir pousser un peu plus loin !

  6. Bonjour Mathilde,
    Merci pour la découverte de ce State Park que je ne connaissais pas et qui donne envie.
    En revanche j’aime bien le petit village western de Julian où on avait séjourné dans un immense chalet sympa dans la verdure, et je ne savais pas qu’on était à coté de ce park !
    C’est certain que les canyons en faille sont angoissants en cas d’orage, 7 français morts à Antelope Canyon en 1997. Et le pire c’est que le flashflood peut venir de loin, la dernière fois qu’on est passé à Antelope, bien à midi comme il faut pour avoir la lumière tombante dans le canyon, impossible de s’y aventurer en dépit du ciel bleu, il y avait un orage à quelques kilomètres et les indiens (qui managent le canyon) redoutaient une arrivée d’eau.
    Bonne continuation.
    Bruno

  7. Les slots canyons me terrifient. J’ai à la fois peur de l’enfermement mais aussi de mettre la main sur une veuve noire… Bref, après une expérience angoissante à Zion, c’est fini !
    Quel magnifique désert. Tu m’étonnes que tu as dû avoir peur de vous ensabler… Est-ce que dans ce parc, il y a d’autres points de vue accessibles via des paved road ?

    • Il y a bien la route pour sillonner le parc, mais pas comme dans les parcs nationaux, là c’est une route « normale ». il faut s’imaginer un endroit vraiment reculé et pas très facile d’accès. A ma connaissance, on n’a pas vu de route pavées qui entraient « dans les terres ».
      Je ne resterais jamais bien longtemps dans un slot canyon, c’est clair qu’il y a un côté terrifiant… faut pas trop y penser, et restez attentif je pense 😉

  8. Allez je vais tenter de commenter sans la barre Hellocoton, est-ce que ça va marcher ?

    Je voulais te dire que j’avais adoré suivre ton roadtrip dans les déserts du sud des Etats-Unis, ça change du Grand Ouest américain et ça avait l’air super génial. Vos étapes m’ont fait rêver et franchement ça me tenterait bien de faire un roadtrip comme ça un de ces jours.
    Quelle ambiance à Anza Borrego, ça fait carrément « 127 heures » et on dirait que vous êtes seuls au monde, encore plus que dans les autres parcs.

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