J’ai quelques lectures à vous recommander

Rainbow shelves

Depuis que je ne poste plus régulièrement sur le blog, je me sens plus libre de lire ce que j’ai vraiment envie de lire.

Je m’explique : depuis toutes ces années, je poste surtout des lectures américaines sur le blog. Vivant à Boston, je ne me vois pas vraiment recommander des lectures françaises ou autres, ce n’est pas vraiment ce qui fait l’intérêt de mon blog, à savoir une ouverture sur la culture américaine, vue de mon prisme de française (même si ma francité commence à s’estomper, sur certains aspects, après 10 ans ici).

Mais après près d’un an à ne plus poster sur ce blog, eh bien je lis différemment !

Cette année, j’ai lu beaucoup plus en français par exemple. J’ai lu des trucs un peu vieux, j’ai lu pas mal de BD et je me suis contentée d’articles du New Yorker quand je ne savais pas trop quoi lire. J’ai lu aussi les livres de mon book club, un par mois, qui ne sont pas toujours super super.

Et puis j’ai une confession de lectrice à faire.

Noël dernier, on m’a offert un Kindle.

Moi qui refusais depuis des années de céder à la pression, prétextant que les livres c’est mieux, les librairies, c’est ce dont on a besoin, que les bibliothèques font vivre les villes (je le pense toujours).

Et bien je lis maintenant sur Kindle.

J’étais gênée de commencer une carte de fidélité dans ma librairie de quartier après un an et demi à m’être installée ici « Vous êtes nouvelle ? » « Euh… oui », et bim, 15$ pour 2 cartes postales et un livre pour enfant… Car le reste, les nombreux livres que je lis encore, ce n’est quasiment que de la lecture sur cette petite tablette légère, rétro-éclairée et tellement pratique.

J’ai repris les notes de mon agenda depuis janvier 2021 pour concocter cette liste, car j’ai tout de même quelques lectures 100% américaines à recommander :

Julia rothman
Everybody julia rothman
  • Un livre illustré : Everybody, Julia Rothman

J’avais bien aimé Food Anatomy, de la même illustratrice, et quand j’ai vu qu’elle sortait un nouveau livre, ni une ni deux, je l’ai acheté.

C’est un mélange de récits personnels façon The Moth et d’illustrations variées (pas seulement d’elle), le tout compilé de façon thématique.

Une collection de récits illustrés et mis en page de façon super belle.

Bref, un beau cadeau pour soi ou pour un.e tendre aimé.e. sur l’amour et le sexe.

  • Un roman contemporain : Detransition, Baby, Torrey Peters

Ce livre m’a fait réfléchir sur la notion de parentalité. J’ai aussi bien aimer écouter Torrey Peters invitée dans diverses émissions sur NPR ou autre, parler de son processus d’écriture.

Ce roman, c’est l’histoire de Reese, une femme trans, qui reçoit un appel de Ames, son ex qui a dé-transitionné, et qui lui demande si elle veut devenir mère avec sa compagne actuelle, Katrina, qui est enceinte. La situation initiale peut sembler intriquée et rocambolesque, mais en suivant le parcours des personnages, ça a complètement du sens.

Un livre vraiment intéressant, et drôle qui plus est. Je recommande si vous aimez les portraits de société.

  • Une autobiographie bouleversante : Between two Kingdoms, Suleika Jaouad

Ce livre a été une vraie claque.

Je n’étais pas sûre d’avoir envie de lire l’histoire vraie de cette jeune femme qui découvre son cancer alors qu’elle part travailler à Paris après ses études. Sans doute par lâcheté, par protection. Elle a à peine 25 ans, et sa vie prend un tournant dramatique.

Je ne regrette pas une seconde avoir lu son histoire. J’ai aimé ce récit de vie interrompue. J’ai été captivée par cette histoire de vie particulière, tout en me sentant complètement connectée. Superbe.

  • Un roman satirique : The Other Black Girl, Z.D. Harris

Ce livre m’a fait grincer des dents.

Nella est une jeune femme noire employée dans une maison d’édition new yorkaise. Elle a l’habitude d’être la seule personne noire dans les cercles professionnelles où elle évolue, faisant face à de nombreuses micro-agressions et étant souvent prise pour la caution noire (token en anglais). Tout change le jour où Hazel, une autre jeune femme noire, arrive dans les bureaux. Elles entrent en compétition alors que Nella croyait trouver en Hazel une alliée. Elle se met à douter des intentions de cette nouvelle collègue.

Le récit est féroce, satirique et prend un tour pour moins original avec un twist inattendu à la Jordan Peele.

  • Une épopée féministe : The Great Circle, Maggie Shipstead

Ce livre m’a fait voyager.

C’est un long roman, de 740 pages. J’aime bien, ça laisse le temps de se laisser immerger.

Ca raconte la vie fictive de Marian Graves, une aviatrice au 20è siècle – elle nait en 1914, puis devient adulte pendant la Prohibition et participe à la Seconde guerre mondiale, en Angleterre. Bref, on la suit de sa naissance à sa mort tout en suivant les événements historiques de l’époque, sous le prisme de cette passion pour l’aviation et son besoin d’émancipation.

C’est plein de rebondissements, de noeuds qui se délient et se renouent des années plus tard. C’est beau, riche et très émouvant.

  • Un roman sur les romans (mes préférés) : Cloud Cuckoo Land, Anthony Doerr

J’ai eu un gros coup de coeur pour ce roman, lu pour mon book club d’octobre.

C’est un gros pavé de plus de 600 pages.

L’auteur avait gagné le Pulitzer Prize pour son roman précédent, All the light we cannot see, et la promotion de ce livre a été énorme. Est-ce que c’est mérité ? Amplement pour moi.

J’ai adoré, je n’avais pas envie de le terminer. J’ai trouvé ce livre bouleversant.

On suit l’histoire de 5 personnages, dans 3 timelines différentes : une jeune fille en plein voyage interstellaire dans le futur, Zeno et Seymour dans l’Idaho contemporain et deux personnages au moment de la chute de Constantinople au 15è siècle.

Quand j’ai lu ce prémisse, je me suis demandée, mais wtf ? 

Ce qui relie les personnages : un texte mystérieux.

Ca a l’air super compliqué, mais ça ne l’est pas du tout, une fois qu’on a lu un chapitre pour chacun des personnages.

J’ai été captivée par l’histoire dès le début. C’est parfaitement écrit, ça donne envie de surligner de nombreux passages. Pour l’ancienne étudiante en philosophie que j’ai été, j’ai adoré réfléchir via ce roman, au temps qui passe, à la mémoire, à ce qui reste. Les personnages sont touchants, uniques.

Effet vertigineux garanti.

  • Un essai sur la sexualité : Come as you are, Emily Nagoski

Ce livre a été recommandé dans mon groupe de parole sur le post-partum, par une kiné spécialisée en rééducation du périnée.

Même si c’est très spécifique, ce livre s’adresse à toutes les femmes. Ca parle de sexualité féminine, de plaisir, de « qu’est-ce qui est normal ».

Emily Nagoski parle notamment de la confrontation entre les dernières recherches sur la sexualité par l’institut Kinsey et les représentations dans les médias, dans la sphère médicale… C’est très instructif.

☛ Un de ces livres vous tente ? Et sinon, vous êtes toujours là ? 

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Mathilde

Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

23 réflexions au sujet de “J’ai quelques lectures à vous recommander

  1. Bonjour Mathilde,
    C’est un commentaire qui n’appelle pas forcément de réponse, seulement pour vous dire que c’est un plaisir de vous lire à nouveau ici. Vous lire fait partie des plaisirs qui me donnent du courage quand je suis un peu à plat. Je lisais tous vos articles depuis 2014, après être tombée par hasard sur votre blog lorsque je préparais un voyage à Washington DC. J’étais prête à vous suivre sur patreon, mais quand j’ai voulu m’y mettre, vous arrêtiez. J’avais juste envie de vous dire merci, moi qui suis une lectrice de l’ombre et n’ai jamais commenté.
    Clémentine

  2. Merci pour les recommandations, j’ai lu de chouettes livres grâce à tes précédents partages 🙂 Eh béh pareil pour la liseuse, j’ai découvert les livres numériques via ma bibliothèque cet été, pour le moment je lis sur mon petit portable et c’est ma demande à Saint-Nicolas 😉 Je trouve que passer par les livres numériques permet aussi d’aller sur des genres/livres qu’on ne lirait peut-être pas sur papier, une question d’investissement de ses sous/place/gestion des livres lus. Je pense par exemple au livre de Gloria Steinem ‘The Truth Will Set You Free, But First It Will Piss You Off!: Thoughts on Life, Love, and Rebellion’ que j’ai aimé lire mais que j’aurai râlé d’avoir acheté. Bonne suite de semaine !

    • C’est juste pour la liseuse ! Pour moi c’est beaucoup de livres de mon book club, qui ne sont pas toujours des livres que j’aurais choisis, et je suis contente de ne pas avoir la version papier (quoiqu’il y a plein de petites « free libraries » dans mon quartier, et les livres pourraient trouver une seconde vie)
      Détail un peu relou de la liseuse : les recommandations du Kindle – l’écran de veille, sont quasiment toujours des romans à l’eau de rose aux titres improbables… je ne me suis pas laissée tenter !

      • Quand les recommandations fonctionnent, c’est creepy. Et quand elles sont en roue libre, bah elles racontent bien leurs biais internes 😬 Ici, trouver une seconde vie pour les livres est compliqué. Quand on vivait à Bruxelles, c’était génial de pouvoir les revendre facilement. La seconde main est pas du tout une option ici.

  3. Hello Mathilde! Quel plaisir de voir cette liste de recommendations!
    J’étais peut-être naïve mais je pensais pas que tu sélectionnait tes lectures pour « nous »… heureuse de lire que tu as pu faire des choix de lecture sans avoir ton blog en-tête pendant 1 an.
    Je lis énormément sur mon téléphone: j’ai un bébé de 6 mois ça me permet de lire dans le noir quand je la berce 😉😅
    Ça me semble une super bonne idée un groupe de parole postpartum.
    Au plaisir de te lire!

    • Alors je ne sélectionnais pas mes lectures juste pour vous, je me faisais plaisir aussi mais à un certain point, la différence était plus « blurry » et je pensais beaucoup en termes de « je vais en parler sur le blog, ça sera intéressant, etc. ».
      J’avais zappé que tu avais aussi eu un petit bébé ! Et pareil pour le Kindle dans le noir, ça a occupé pas mal des siestes.
      Le groupe de parole postpartum a été vraiment super super super utile pour des tips sur le sommeil, les feedings mais aussi juste pour parler, se rendre compte que tout le monde est dans le même bateau. Chaque semaine avait son thème, même si on était libre de parler de ce qu’on voulait (psy, rééducation du périnée, reprise du sport, reprise du sexe, « bonding » avec bébé », le self care, le retour au travail…), il était organisé par une sage-femme de l’hôpital, sur son temps libre. Je n’y vais plus car c’était vraiment plus adapté pour les tous premiers mois.

  4. Présente !
    C’est toujours un plaisir de te lire et suis heureuse de ton retour!
    J’ai eu une Kindle au Noël dernier et j’avoue avoir beaucoup de mal à m’y mettre… Je n’arrive pas à me résoudre à laisser le papier de côté car je trouve que le livre physique est un bel objet dont il faut prendre soin, il est beau rangé dans une bibliothèque… Et je n’ai pas cette sensation avec la liseuse.
    Dans tes lectures « Everybody » me tente beaucoup, je crois que tu l’avais déjà évoqué dans un article, sur Patreon peut-être.
    Et « Cloud Cuckoo Land » je vais l’offrir à mon mari, c’est exactement son style de lecture.
    Merci Mathilde pour ces recommandations !

    • Salut Maureen, Oui j’en avais parlé sur Patreon, je l’ai lu en janvier dernier.
      Dommage (ou pas) pour la lecture sur liseuse. Je suis d’accord avec toi sur prendre soin du livre physique (et à ce propos, j’aime bien le commentaire de Constance sur l’addition des modes de consommation de la culture). Il y a de l’ambivalence, pour sûr !

  5. Trop plaisant de lire ces nouveaux articles, et j’aime toujours autant tes recommandations lectures ça me donne plein d’idées!
    Pour la liseuse, je vais faire mon moment « Bibliothécaire », mais il y a des liseuses en bibliothèque et on prête des livres sur liseuse aussi (ça s’appelle PNB, prêt numérique en bibliothèque). Enfin même si tu y vas moins personnellement, en général on observe plutôt un addition des modes de consommation de la culture qu’un remplacement, tu le prouves d’ailleurs en te rendant toujours en bibliothèque mais pour trouver d’autres types de biens culturels (les albums jeunesses par exemple). Et puis c’est ce qui nous permet de nous adapter et de proposer tout plein de nouveaux services donc no worries, tu ne tues pas les bibliothèques!

    • Mais fais ta bibliothécaire, j’adore ça ! (comme tes tours de bibliothèques sur Instagram d’ailleurs)
      Merci pour la précision sur les prêts de livres sur liseuses, ça se fait d’ailleurs ici aussi aux Etats-Unis.

  6. Bonjour,
    Un livre que tu as cité me tente,
    Autrement mon dernier livre lu est « les inspirés »
    genre de secte appelé la famille réparti un peu partout en France
    C’est un journaliste qui a rencontré d’ancien de cette communauté et qui raconte leur vécu au sein de la Famille
    C’est bouleversant et intéressant à la fois
    Bon livre et histoire vraie

      • En effet sa l’est, surtout que dans cette communauté il pratique l’endogamie.
        Le mariage se fait entre cousins, la plupart naisse avec des problèmes de malformations
        C’est fou !! l’auteur est Nicolas Jacquard de chez Robert Laffont
        Bonne soirée

  7. Je cherchais justement des recommandations, car ces derniers temps j’ai du mal à m’immerger dans un livre… Merci Mathilde 🙂

  8. Toujours là et ravie de te lire !
    Je ne lis plus en anglais, je suis trop lente, cela m’enlève beaucoup de plaisir. Si ces livres sont traduits, je vais voir.
    Je lis sur un kindle depuis 7 ans, c’est merveilleux ! J’emporte ma bibliothèque en voyage, je dépense moins, c’est parfait !
    Je suis toujours dans la saga des Cazalets d’Elizabeth Jane Howard, j’adore ! Tu peux les lire en anglais 😉
    Bonne lecture, à bientôt !

    • Hello Annie, merci pour ton petit mot !
      Oui j’imagine que la lecture dans une autre langue sans être en immersion n’est pas de tout repos. il fut un temps où je lisais en italien… mais cette époque est clairement révolue.

  9. Ouiiiii, je suis toujours là et bien heureuse de te retrouver. Ta plume me manquait : je venais souvent m’inspirer en livres à lire chez toi alors je vois que je peux prendre déjà quelques notes avec ces références que tu nous livres.
    Sinon je n’ai pas encore cédé à la tentation du Kindle (je passe tellement de temps sur écran que je me dis que pour lire, au moins, je fais une pause !) mais… Le chant des sirènes est persistant…
    À très vite !

    • J’ai cédé il y a peu au Kindle et il ne me donne pas l’impression d’étre sur un écran. La sensation (et la fatigue oculaire) est vraiment différente. J’alterne les livres en papier et sur Kindle, sans trop de culpabilité…

  10. Hello Mathilde !!
    Celui de Doerr donne carrément envie !! Je vais déjà commencer par All the light we cannot see, histoire de.
    Côté bd, je m’y mets aussi, depuis 1 an environ. J’ai jamais vraiment accroché au format. Et je survole pas mal les illustrations pour être très honnête. Mais j’aime ce côté parenthèse d’une heure où je ne me consacre qu’à cette lecture « rapide ». (Quoi que, là je suis sur l’anthologie graphique The Beats et je fais petit à petit. Well, ça dépend du thème j’imagine).
    Sinon, pour la lecture en anglais, c’est toujours aussi chouette de parfois pouvoir s’aventurer dans la version originale (j’suis contente quand les bibli de Lyon n’ont pas de trad. J’dois aimer le challenge héhé).
    J’aime aussi les monomanies qui naissent de manière random, d’une lecture ou autre, et me lancent sur la piste d’une période de l’histoire (la beat generation ^^) d’une personne (comme Vivian Maier) ou d’un.e auteur.e (comme Jules Verne) (rapport à l’envie de mourir moins bête, ça, haha).
    Bref.
    Ravie que tu aies l’envie et le temps d’écrire ici et de partager avec nous 🙂
    See you soon !

    • Je t’avais justement en tête en écrivant cet article, sachant que tu attends tjs de nouvelles recommandations de lectures.
      Tu me diras ce que tu penses du Doerr. Je vais sans doute lire All the light we cannot see – on m’a dit de persister pour celui-là, qu’il prenait le temps de se laisser apprécier.
      Je suis comme toi pour la monomanie ! J’ai tendance à tout lire d’un auteur quand je l’aime bien ou me lancer dans un thème.
      xo

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