La Nouvelle Angleterre littéraire // Rendez-vous chez Edith Wharton

Edith Wharton The Mount Berkshires

J’ai récemment lu The House of Mirth d’Edith Wharton, traduit en français par Chez les Heureux du monde, un roman digne d’un Gossip Girl du début du 20è siècle. J’avais envie de lire un roman classique américain, j’ai demandé conseil à ma chère amie Marjo, prof d’anglais en France, grande lectrice et conseillère personnelle ès vie.

Quand elle m’a parlé de ce roman d’Edith Wharton, je me suis dit why not, et je me suis aussi rappelée que j’avais visité la maison de l’auteure, dans le Massachusetts, l’été dernier. Hashtag c’est un signe. J’ai lu le roman, j’ai beaucoup aimé, et c’est l’occasion de parler du livre et de la maison de l’auteure où le roman a été écrit. Cet article est donc dédié aux amateurs de la Nouvelle Angleterre littéraire.

Un livre, The House of Mirth

The House of Mirth, est un roman relativement court et dense, dans lequel on suit Lily Bart, une jeune femme célibataire, très belle, orpheline, à l’héritage incertain, mais habituée des cercles de la haute-société new yorkaise dans laquelle elle a grandi. Elle semble prendre un peu trop son temps à se résoudre à son seul destin possible : le mariage avec un homme riche. Elle flirte avec Selden, elle est intéressée par un homme très riche mais boring, tente de gagner un peu d’argent non pas en travaillant (l’horreur !) mais en laissant un prétendant boursicoter pour elle… Bref, on suit son envie d’indépendance dans une société rigide et codifiée. Le roman est super bien écrit, subtilement drôle et un peu méchant. C’est fin, haletant, et triste à la fois. Et je suis contente de vivre en 2017.

L’adaptation la plus récente au cinéma date de 2000, avec Dana Scully (en vrai, Gillian Anderson) dans le rôle de Lily Bart. Je ne l’ai pas encore regardé !

House of Mirth Edith Wharton

L’auteure : Edith Wharton

Comme son héroïne, Edith Wharton, l’auteure de House of Mirth, a longtemps aspiré à son indépendance, dans une société qui l’a conditionnée, en tant que femme, à un simple rôle d’épouse et de mère. Elle est née en 1862 à New York, sa mère lui interdit de lire des romans, mais la jeune fille finit par avoir accès à la bibliothèque de son père, à l’âge de 16 ans ; elle ne s’était pas privée pour écrire, dès son enfance, profusément. Certains de ses premiers écrits seront d’ailleurs publiés, mais pas en son nom, ça ne se fait pas pour une jeune fille de bonne famille.

Elle se marie à 23 ans (déjà presque une « vieille fille » pour l’époque) à un riche gentleman bostonien, Mr Wharton. Ils s’établissent d’abord à Newport dans le Rhode Island, puis partent ensemble dans la belle campagne du Massachusetts, beaucoup moins tape-à-l’oeil que la cité au bord de l’océan. C’est Edith qui conçoit alors The Mount, une grande maison, certes, mais qu’elle souhaite très simple et intime, avec des jardins à la française, en contrebas. Les photos arrivent un peu plus bas dans l’article.

Edith Wharton a beaucoup voyagé en Europe pendant son enfance, où elle a raffiné son goût des arts et des belles choses (et rédigera même un traité de décoration d’intérieure). C’est dans cette maison qu’elle écrit, en 1905, The House of Mirth. C’est un succès immédiat en librairie.

Edith et son mari vivront dans leur maison des Berkshires pendant 10 ans, et ils déménagent chacun de leur côté après leur divorce (pour la version raccourcie des faits : elle a un amant, son mari est dépressif et plus vieux qu’elle, et il meurt d’ailleurs peu de temps après)  Elle s’installe ensuite à Paris, en France, et continuera d’écrire toute sa vie : elle a plus de 40 livres à son actif ! C’est aussi la première femme à obtenir le prix Pulitzer récompensant son roman The Age of Innocence. 

Une grande maison au milieu des bois : The Mount

Je viens de vous dire que la maison d’Edith Wharton était toute simple, voilà ce que je voulais dire par simplicité : façade blanche sans fioritures, certes, pas de colonnes ou de statues, mais c’est tout de même un petit château. On y accède après une petite marche dans les bois, ce qui renforce son côté caché, à l’abri des regards.

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L’entrée principale est tout de même modeste
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Une entrée simple, là encore, pas de grand escalier, c’est blanc et vert : frais !
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J’adore tout : le meuble, le tissu, l’emplacement près de fenêtres
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Vue sur les jardins
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La bibliothèque, qui donne sur la grande terrasse
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Comme souvent dans les maisons-musées américains, la table est dressée
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Des brouillons de The House of Mirth disposés sur le lit, dans la chambre d’Edith !
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En descendant dans les jardins à la française après avoir siroté une limonade sur la terrasse
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Au frais dans le jardin, près d’une fontaine ; la maison est dans les bois, il n’y a pas un bruit
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Jardin d’herbes

Ça vous a plu ?

▶ Si le côté Nouvelle-Angleterre littéraire vous plait, lisez aussi sur le blog l’article sur la maison de Louisa May Alcott, à Concord, l’auteure des Quatre filles du Dr March.

▶ Partagez l’article ou citez-le sur votre blog si vous l’utilisez lors d’un prochain séjour !

▶ Il y a d’autres articles sur le blog sur la région des Berkshires, la campagne chic à l’ouest du Massachusetts, et l’une de mes régions préférées de Nouvelle-Angleterre

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Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

11 réflexions au sujet de “La Nouvelle Angleterre littéraire // Rendez-vous chez Edith Wharton

  1. Un grand merci pour les photos de cette résidence de Edith Wharton.
    Sa bibliothèque ne semble pas être la sienne, comme je me l’imagine.
    Pierre

  2. Bonjour Mathilde,

    Je suis fan d’Edith Wharton, j’adore ce qu’elle a écrit sur la société mondaine new-yorkaise de la fin du 19e s début du 20e, je trouve ces histoires très contemporaines…
    C’est une amie qui vit à Sutton à 1h de Montréal et prés de la frontière américaine. qui est bouquiniste qui me l’a fait connaitre; elle m’a parlé de cette maison que nous adorerions visiter ainsi que la région, Boston et New-York bien sur que j’adore et que j’ai déjà visité plusieurs fois, mais la dernière fois c’était il y a 10 ans déjà. Nous envisageons de faire un périple en voiture depuis Sutton, je n’ai aucune idée du nombre de kms que cela peut faire, auriez-vous des idées à nous soumettre? Est-ce que le mois de mai peut être agréable en nouvelle Angleterre? Merci d’avance, cordialement, Muriel.

  3. Merci de nous avoir permis de découvrir cette endroit magnifique.
    Nous y avons passe le week-end et il y a en terrasse des groupes de musiciens durant l’été super a faire…
    J’ai adore cette region qui reste au final ma préfère. Grace a toi Mathilde, car je n’aurais pas pense y aller. On y retour la 1er semaine d’aout ! Ma petite famille a adorée 🙂

  4. Ah j’adore le côté littéraire, et encore plus le côté historique de cet article, c’est ma came ! Je trouve la « maison » (chateau ?) magnifique, après j’avoue que je ne connais pas du tout ni l’auteur ni ses romans, mais ça m’a donné envie de découvrir, merci 🙂

  5. Agree with Laure – The Age of Innocence by Scorsese is a terrific film. All the more interesting because it’s not really his typical type of story or setting.

    Thanks for posting pictures of her house -never been there and had no idea she lived in such a place. Looks idyllic.

  6. La visite de la maison fait super envie ! J’adore les maisons-musées et je trouve que les Américains font ça très bien.
    De Edith Wharton, j’ai du lire « The Custom of the Country » à la fac et j’avais bien aimé. L’héroïne est insupportable, mais ça fait partie des points positifs ! Ta description du style d’écriture, fin et un peu méchant, colle parfaitement avec mon souvenir du roman.
    Pour rester dans l’univers, mais sur écran : je recommande le film adapté de « The Age of Innocence » (1993, par Scorsese, avec Michelle Pfeiffer, Daniel Day-Lewis et Winona Ryder), pas revu récemment mais très marquant dans ma mémoire.
    Et sur Netflix il y a une mini-série BBC inspirée de « The Buccaneers » – la qualité de l’image est atroce mais dans le genre costumes/drama/personnages féminins, ça se regarde agréablement (et ça rend aussi très contente de vivre en 2017 !).
    J’ai plus qu’à lire House of Myrth ! Merci !

  7. Super jolie, cette maison, j’adore aussi. Je n’ai lu que Les New-Yorkaises, je crois, et j’ai modérément aimé. Ce que tu dis de House of Mirth me fait envie, merci !

  8. C’est vrai que la simplicité ne saute pas forcément aux yeux à première vue, mais en fait pour l’époque c’est vrai que ça l’était ! Dans tous les cas, je me verrais bien être écrivain dans cette belle demeure 🙂

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