Nights out in Boston // Les soirées presque américaines

Theater District Boston

Nous ne sommes visiblement pas encore au point sur les sorties 100% américaines. Le réflexe Bowling ou Music Hall n’est pas encore ancré en nous.  Mais même quand on va voir un ballet ou un film français, ici, tout est vécu différemment, comme un vrai divertissement où le public manifeste son enthousiasme. Petit tour de nos sorties récentes…

Don Quixotte, le ballet

Déjà ici on dit pas Don Quichotte mais Don Quixote, ce qui complique la prononciation. Le matin du spectacle, je reçois un email avec une présentation détaillée du ballet, et notamment un coloriage de moulin à vent, comme ça je ne suis pas perdue, et j’ai de quoi m’amuser. On se rend au Boston Opera House, un vendredi soir, dans le Theater District. Mes lunettes d’opéra n’ont pas traversé l’Atlantique, mais je peux quand même distinguer les visages des danseurs car on est au deuxième rang, juste à côté de l’orchestre.

Poster Don Quixotte

On avait rarement été aussi près avec des billets pas trop chers (45 $ par personne). Les gens dans la salle sont, pour la plupart, hyper habillés : queue-de-pie, robe de soirée. Ce n’est pas forcément toujours de bon goût, mais l’idée de bien se saper pour aller à l’opéra est plaisante  (moi je suis contente, j’avais ressorti pour la première fois de l’année une super paire de chaussures).

Quelques différences notables (outre le lieu un peu trop bling bling):

  • La bouffe à l’entracte ET pendant le spectacle. On se prend un petit verre de sangria spécial Don Quichote, pour coller au thème du spectacle. On n’a pas terminé de le boire à la fin de l’entracte, mais on peut sans problème prendre le verre dans la salle, et boire tranquillou dans son fauteuil.
  • Les produits dérivés en vente aux portes de la salle : affiches du spectacle, statues miniatures de Don Quichotte, tutus, couronnes roses, ballerines usées et signées par des danseuses. Un bon service marketing.
  • Un public chaud bouillant qui applaudit souvent. Il n’y a certes pas eu de rappel à la fin du spectacle, mais les danseurs ont été applaudis dès qu’ils ont fait des pirouettes spectaculaires, grands écarts en l’air, ronde en cabrioles… C’est vivant !

Pourquoi cette soirée n’était pas le bon choix américain ? On aurait dû aller voir un music hall. Du genre, The Book of Mormon.  Pour une prochaine fois.

Un film français dans un festival de cinéma indépendant

J’adore Julie Delpy, alors quand j’ai vu qu’elle venait présenter son film 2 Days in New York, je me suis dit que ce n’est pas trop une dérogation à la règle du « Vivons Américain ». Et puis comme son film se passe à New York et traite des relations d’un couple franco-américain, avec la belle-famille française qui débarque et dérange tout, c’est un peu américain tout ça, non ?

Julie Delpy - 2 days in New York

Bon je vous ai déjà raconté le cinéma, c’est ambiance pop corn à la cool. En prime lors de ce festival :

  • On peut boire de la bière pendant la projection (j’ai évité, pas envie de faire lever toute la rangée pour pause pipi intempestive)
  • Le public est hilare et manifeste bruyamment joie ou autres émotions: applaudissements, rires à gorge déployée ou bien encore des Ohhhh ! mielleux pendant les séquences émotion.

[NB. Je précise l’usage du Ohhhh ! : c’est pour acquiescer face à la ‘cuteness’ – bébés, enfants, chats, etc. On peut entendre ce Ohhhh ! dans les séries avec un public, quand il y a quelque chose d’émouvant qui se passe. Mais ça arrive aussi dans la vraie vie, très souvent : quand je parle à quelqu’un, si je lui raconte de quelque chose de personnel, j’ai droit à un Ohhhh ! pour ponctuer ma phrase
« J’ai 3 sœurs. » Ohhhh !
« Je me suis mariée en novembre dernier. » Ohhhh !
« J’ai parlé à ma mère sur Skype. » Ohhhh !
Ca surprend au début, mais maintenant je sais les anticiper.]

Le film m’a plu, mais de là à se bidonner et se taper sur les genoux, il y a un pas. Les deux seuls personnes placides de la salle, c’était nous. On souriait, certes. Quand ma copine me regardait, les larmes aux yeux « that’s hilarious » je feignais la joie à mon tour et levant les sourcils et en souriant, crispée.

Film - Posters Avengers & 2 days in New York

Sortie un peu plus américaine. Depuis on est allé voir The Avengers, je cachais mon désespoir à l’idée de voir un film de super-héros, mais bon, il faut bien faire des concessions dans un couple (vous pouvez caser un Ohhhh !). On s’est retrouvé caler dans une rangée de gens chargés de pop-corn et autres nachos, qui n’ont pas arrêté pendant tout le film d’applaudir quand Hulk assomait quelqu’un, ou de lever le poing pour encourager les super-héros nationaux à battre les méchants. Un vrai spectacle vivant ! Le film devient un vrai divertissement joyeux, et finalement, ça a du bon.

Une soirée entre copines, aka « Girls night out »

On se retrouve avec des copines dans un bar « lounge » (tables basses et coussins, ambiance tamisée, liste de cocktails aux noms incompréhensibles). D’autres copines nous rejoignent, en gros, on est 8 nanas, de toutes origines (Inde, Singapour, US, Bosnie…). Cette ambiance cosmopolite m’a rappelé mon année d’Erasmus, mais sauf que la moitié des nanas sont en PhD à Harvard.

Bar Ohm Cambridge

Hélas tout le monde décampe à 21 heures. La soirée américaine, de ce que j’en ai vu pour l’instant, commence tôt, vers 18h, et finit tôt aussi (enfin, j’ai l’impression que c’est plus une habitude de la Côte Est… à investiguer…). Du coup, on s’est retrouvé, les deux françaises, à boire des supers cocktails puis à filer dans un bar à tapas qui servait encore quelque chose après 23 heures. Le serveur parlait espagnol, dans mon souvenir. C’était le signal pour rentrer à la maison.

Options de sorties futures, vraiment américaines cette fois :

  • Des « games » = on est quand même dans la ville des Red Sox (base ball), Celtics (basket) et Bruins (hockey)… il faut qu’on essaie d’aller voir des matchs.
  • Du roller derby !
  • Un bowling

Vous avez d’autres idées?

Facebook
Pinterest
Twitter
Email
Mathilde

Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

8 réflexions au sujet de “Nights out in Boston // Les soirées presque américaines

  1. Et du point du vue du niveau du Boston ballet qu’en est il ? Parce que c’est vrai que c’est pas trop cher 45$ mais si c’est pour aller voir de la jambe qui flageole…

    • Je vois que tu ne te laisses pas berner pas des places bon marché…
      Alors oui, ça flageollait un peu, de là où on était, on sentait un peu trop l’effort des danseurs. J’ai trouvé les performances assez inégales, et même parfois des danseuses du corps de ballet qui avaient l’air de se faire chier et se relâchaient un peu. Gross! L’un des premiers rôles a glissé pendant l’une des rondes-pirouettes, bon tu vas me dire, ça arrive.
      J’ai trouvé ça plus « morceau de bravoure » que grâce et volupté. Mais je n’avais jamais vu ce ballet-ci avant.
      Tu me conseilles quoi comme music hall ?

  2. C’est peut-être une habitude anglosaxonne. J’habite Londres et c’est exactement la même chose. Ils sortent tôt et rentrent tôt. Par contre, j’ai passé six mois en Autriche et c’était totalement le contraire. On sortait vers 22h et on rentrait vers 4h du mat’. 🙂

  3. Lors de notre séjour en novembre avec Monsieur, nous avons voulu sortir et n’avons aucun bar boite ouvert …. certes c’était un Mardi soir mais bon, un peu décevant pour la ville qui ne dort jamais !
    Si tu trouves de bonnes adresses, je suis preneuse pour notre prochaine virée !!

  4. Je te le confirme, les soirée américaines se terminent tôt mais 21h c’est vraiment bizarre !
    Quand je sortait (version law school) les soirées commençaient autour de 20h/21h et se terminaient à 2h (heure à laquelle TOUS les bars ferment).
    Sinon je te conseille vraiment d’aller voir un match. J’ai vu un match de baseball. C’est super chiant mais rien que pour l’ambiance dans le stade ça vaut le coup. Sino j’ai vu plusieurs match de basket et de hockey et c’est vraiment sympa. Il y a une telle ferveur chez les américains que même moi je me mettai à encourager l’équipe de Minneapolis !

    • Pour les horaires des soirées, on va dire que c’était mardi et que tout le monde bossait le lendemain…
      Quand on fait des dîners, chez nous ou au resto, ça se termine de façon tout à fait normal, bien après minuit. Mais c’est vrai que bars et restos ferment tôt ! L’hiver c’est pas grave car je n’ai qu’une envie : rentrer au chaud, mais avec le retour des beaux jours, on veut en profiter tard !
      Merci du conseil pour le base-ball, je pense sérieusement à aller voir un match, je suis allée voir le stade Fenway et j’ai pris les horaires pour acheter les billets. J’entendais l’ambiance depuis l’extérieur, c’est vrai que ça avait l’air assez dingue !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.