Monday Morning #45 * Oseriez-vous raconter votre histoire en public ?

The Moth Girls HBO
crédit : Girls/HBO

Je suis allée mardi soir assister à une représentation de The Moth, un show où des gens racontent sur scène des histoires qui leur sont arrivées, sur un thème donné communiqué à l’avance. Ce soir-là, le thème, c’était la célébrité. Fame en anglais.

J’arrive avec une amie un peu avant 20h, la salle est pleine à craquer, on se trouve une table, et nous voilà à peine installées que l’animateur de la soirée monte sur scène, deux sacs en toile à la main : l’un contient les noms des participants qui seront tirés au sort pour raconter leur histoire, et l’autre contient des réponses à une question écrite sur des bandelettes de papier distribuées sur toutes les tables : « Racontez-nous un moment qui a fait parler tout le monde ». Les réponses fusent, l’animateur fait des pauses pour ménager ses effets, et puis après avoir ré-expliqué les règles de The Moth, il pioche un nom dans le deuxième sac, et le premier participant monte sur scène, sous les applaudissements du public.

Les règles sont simples : raconter une histoire vraie, correspondant au sujet donné ; il faut qu’elle ait un certain enjeu, un intérêt ; elle doit être dite en 5 minutes (voire 6), que ce soit ni une performance de comique, ni un essai, ni un discours politique, et enfin, on ne peut pas avoir d’anti-sèches, c’est du direct ! On demande au public de ne pas filmer, ni de prendre en photo les participants pour ne pas les perturber. Dans la salle, il y a 3 tables de juges qui, après chaque histoire, lèvent des cartons pour attribuer une note sur 10.

Je trouve le principe génial, j’adore écouter des histoires, comme beaucoup je suis fan de podcasts – The Moth est d’ailleurs enregistré et diffusé en podcast. Le voir en vrai, c’est top… même s’il y a le risque que ce soit moins lisse et fluide.

Le premier candidat a un look passe-partout : tee-shirt et casquette noirs, un jean et des baskets. Son histoire est parfaitement maîtrisée : on sent qu’il a bien répété. J’aime bien la deuxième candidate, qui semble beaucoup moins préparée mais son histoire est amusante. Les deux personnes ensuite tirées au sort ont des histoires assez ennuyeuses, ou plutôt ne racontent pas leur histoire de façon sympa : j’ai l’impression qu’un bon « raconteur » pourrait rendre intéressante la moindre anecdote. Cela dit, je suis épatée par leur courage de monter sur scène, leur voix est posée. *Alerte grosse généralité * les Américains ont souvent une bonne dose de confiance en eux, une assurance pour parler haut et fort, acquise très jeune. Les juges sont cléments de toute façon, tout le monde est là pour se divertir, et l’histoire la plus boring de la soirée s’est vue affublée d’un gentil 7,9/10. L’ambiance est très positive.

C’est en revoyant le dernier épisode de la saison 5 de Girls que j’ai eu envie d’aller voir The Moth. Girls, cette série horripilante sur 4 amies privilégiées qui vivent à Brooklyn, a débuté quand je suis arrivée aux Etats-Unis, en 2012, et hier soir, dimanche 12 février était diffusé le premier épisode de la dernière saison, la n°6.

Au début j’allais la voir le dimanche soir chez ma toute première copine américaine, c’était un big deal pour moi

(1) d’avoir des copines qui m’invitent

(2) de regarder cette série dont j’ai tout de suite accroché au concept, même si j’ai rapidement trouvé les personnages too much, leurs amitiés complètement bancales, et leur inaptitude à se trouver – sentimentalement, professionnellement – vraiment agaçante.

Du haut de mes 28 ans, à l’époque, j’ai peut-être pensé alors « moi, je sais ».

Et puis en revoyant récemment les 5 saisons (oui, oui), j’ai changé d’avis. Je les trouve toujours horriblement agaçantes et égocentriques, mais il y a du juste dans cette peinture de jeunes adultes dans la vingtaine, de cette génération millenial. J’ai été plus touchée la deuxième fois, le charme a opéré, j’ai hâte de regarder cette dernière saison (et ça a été l’avalanche d’articles/interviews ces derniers semaines : je suis complètement conditionnée à être dans l’attente).

C’est donc dans le dernier épisode de la saison 5 que Hannah retrouve son envie d’écrire et de partager des histoires, et qu’elle participe à The Moth. Après avoir regardé l’épisode, j’ai cherché s’il y en avait un de prévu prochainement à Boston, et oui ! il y en avait même plusieurs au mois de février ; j’ai acheté 2 billets, proposé à une copine de venir avec moi, et mardi soir, on marchait dans les rues de Fort Point en direction de Laugh Boston.

Est-ce que j’oserais raconter une histoire en public ? Maybe. Si le thème m’inspire, si je suis suffisamment entraînée… je n’ai pas du tout le don d’improvisation (et je ne l’ai jamais travaillé à vrai dire), et si je ne connais personne dans la salle, je pense que je n’aurais pas trop d’appréhension pour le faire. Cela dit, mardi soir, il n’y avait pas assez de participants, et à l’entracte, ils ont demandé si des gens voulaient s’inscrire à la dernière minute. Mon amie insiste : allez, vas-y! you should go! Idées : néant, tête dans le brouillard, je ris nerveusement : there’s no way I’m gonna go on stage tonight!  J’avoue, j’avais même le trac pour les participants quand je les voyais débarquer sur scène.

Vu, lu, entendu

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Bon début de semaine à tous ! 

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Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

7 réflexions au sujet de “Monday Morning #45 * Oseriez-vous raconter votre histoire en public ?

    • Ah tiens c’est marrant ce concept ! un peu différent car il y a moins ce côté recherché de construire une histoire intéressante. Tu y as participé ?

  1. Awww, merci pour la découverte de The Moth : j’adore !
    On dirait qu’il n’y a pas de live à Dallas, je me contenterais des podcasts pour l’instant 🙂
    Bises,
    Camille

  2. Salut Mathilde !
    Pas compris non plus le concept Hygge. Mais j’ai bien ri 😀 ! Pour Girls, j’ai failli lâché à 2 ou 3 reprises, quand j’avais la sensation que c’était « trop », et en fait, y’a toujours un épisode qui ressort du lot et fait revenir. Ou rappelle pourquoi tu regardes. Elles sont effectivement assez horripilantes et perso, je peine à m’identifier à une seule d’entre elles. Pourtant, j’y reviens toujours et j’dois bien avouer que le show me manquera. Kinda. (Raaah et même si elle est relou, la mauvaise foi d’Hannah et sa répartie sont souvent à l’origine du rire). The moth : boeh a priori j’préfère passer sous un bus plutôt que de parler en public, mais comme le dit ce grand philosophe « never say never ». Pr le challenge !
    Et merci pr la chaîne de Mayim Bialik, aucune idée qu’elle existait. J’vais rattraper ça avec joie.

    Courage pr la neige. À Lyon on annonce 15 degrés pr demain hehehe, hm.
    Bobye et bonne semaine à toi !

    • A part s’emballer dans une couverture et mettre des bougies, je veux bien qu’on m’explique un peu plus ce que c’est que le Hygge.
      Bises bises,

  3. La première fois où j’ai regardé Girls (à sa sortie, il y a des années, donc), j’ai été intriguée puis rapidement agacée. J’ai arrêté en cours de route. J’ai détesté l’égocentrisme, le côté « jeunesse privilégiée blanche » des personnages… Je ne me suis jamais vraiment identifiée et j’avais du mal m’attacher.
    Puis par hasard, dans mes vols long cours de la fin d’année passée, beaucoup d’ennui, et la curiosité de regarder la dernière saison, et là j’ai vraiment beaucoup beaucoup aimé. Je l’ai trouvée plus « vraie » et poignante, plus triste et réelle aussi. Je vais incontestablement regarder la dernière.
    J’aime bien le principe du spectacle, faut que je regarde s’il y a ça dans les théâtres d’impro lyonnais !

    • Ouais en fait elles nous énervent sans doute car elles sont loin de l’image parfaite et 100%fun, et « tout se résout bien à la fin » dont on nous bassine ailleurs le reste du temps.
      J’ai vu que The Moth était à Londres, mais pas en France ! Après, il y a sûrement de l’impro un peu partout

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