Un trou de deux ans dans mon CV

Try - Vintage Motivational Poster

Ce titre d’article ressemble à un titre de mauvais film français… Il est inspiré d’une récente conversation que j’ai eu avec une copine qui vit en France, et qui envisage de, peut-être, partir vivre à l’étranger, car son mec a eu  une opportunité de boulot. Elle est dans ce moment de réticence et de doutes, motivés par la Raison et le Travail. C’est là qu’elle m’a lancé qu’elle ne voulait pas de trou de deux ans dans son CV. C’est vrai qu’à 30 ans, il faut commencer à penser sérieusement à la retraite et au PEL. Si on doit déménager, comment je vais faire avec nos meubles / le chat / le fameux CDI et les bonus ?

Ça fait peur de partir à l’étranger, ça fout un coup au féminisme de se marier pour suivre son mari*, et c’est pas l’idéal de partager un salaire pendant quelques mois, le temps de trouver quelque chose. Le discours que j’avais entendu à mon arrivée à Boston aurait pu confirmer le malaise… J’avais rencontré un groupe de françaises d’une association qui, malgré son nom, ne m’a vraiment pas accueillie : on m’avait dit que vivre à l’étranger, c’était le bon moment pour faire des enfants, que, de toute façon, je ne trouverai jamais de boulot dans ma branche (l’édition, c’est quoi d’abord ?), et que quand je rentrerai en France, un boulot à l’étranger ne serait pas valorisé comme une expérience positive. Autant laisser tomber, faire des gosses, et profiter de l’argent de mon mari. Et il fait quoi ton mari, chercheur ? (mou dégoûtée). Tout ça en moins d’une heure, à peine quinze jours après être arrivée à Boston : j’étais stupéfaite de ces encouragements pourris. Je me suis dit que ce ne serait pas ma façon de voir les choses, et je n’ai plus remis les pieds dans cette association. *je ne connais pas les stats, mais le cas du mec qui suit sa femme existe aussi.

Aujourd’hui, je suis plus au clair avec ce qui aurait pu être vu comme un « trou » de mon CV. C’est pas non plus du trou intergalactique, mais ce n’est pas linéaire non plus ; depuis que je suis arrivée à Boston j’ai été (et suis encore dans certains cas) : prof de yoga, bénévole dans les after-schools, rédactrice de guides de voyages, auteur d’un livre sur le yoga (*et d’autres à venir), rédactrice de mon blog chéri (même deux en fait)… J’ai aussi bossé dans une grosse boîte américaine d’édition, histoire de me rassurer, mais ça n’a pas duré un an. Je ne sais pas trop à quoi ça va ressembler sur mon CV, et comme je me suis mise à mon compte en tant que « auteure indépendante », je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait… dans quelques semaines. En partant vivre à l’étranger, j’ai accepté l’incertitude, j’ai accepté de ne plus faire la même chose, et pas au même salaire. Mon rêve n’est plus d’avoir un CDI, alors que quand je vivais en France, j’avais l’impression que avoir un CDI était l’objectif suprême de tout « jeune actif ». Je crois qu’une raison de mon côté décomplexée vient de mes copines américaines (et puis, j’étais bien obligée de changer de point de vue par la « force des choses »). On n’a pas la même conception de la reconnaissance sociale, et de la carrière. La reconnaissance ici viendrait plutôt du fait de suivre son rêve, et d’accomplir des projets sympas, de prendre des risques. C’est vague, mais c’est l’impression diffuse que j’ai par rapport aux personnes que je connais. C’est le côté positif à tout va de beaucoup d’Américains, un peu simpliste, mais aussi terriblement inspirant, yes we fuckin can.

Crédits des images vintage.

Depuis deux ans et demi, j’ai rencontré tout plein de cas de figures d’étrangers (français ou autres) à Boston, et dans le reste des Etats-Unis :

  • ceux qui ont boosté leur carrière avec des jobs super qu’ils n’auraient pas imaginer avoir en restant en France ou dans leur pays d’origine ; certains ont fait des formations pour y arriver,
  • des gens qui ont changé de voie, essaient de nouvelles choses sans aucun rapport avec ce qu’ils faisaient avant,
  • des gens qui n’osent pas changer de voie et qui ne trouvent pas de boulot comme ils le souhaiteraient,
  • des gens qui ne bossent pas, souvent parce que leur visa ne l’autorise pas, et qui sont contents comme ça, qui apprennent à faire autre chose et à vivre autrement,
  • d’autres, comme partout, qui n’aiment pas leur boulot mais sont contents de vivre à l’étranger quand même,
  • ceux qui sont contents et veulent rester à tout prix aux USA, ou bien ceux qui voudraient rentrer au pays, etc.

Bref, le conseil du jour : si vous avez l’occasion de « faire un trou de deux ans dans votre CV », just go for it. Note pour moi-même : relire cet article quand j’ai des doutes et de gros questionnements sur ma sortie de ma « zone de confort ». Si vous vivez à l’étranger, quelle est votre relation à votre CV ? Question subsidiaire pour ceux qui sont revenus de l’après étranger : est-ce que votre expérience à l’étranger a été valorisée ? J’imagine qu’il y a autant de réponses qu’il y a d’expériences… mais je serai curieuse d’en savoir plus.

Facebook
Pinterest
Twitter
Email
Mathilde

Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

77 réflexions au sujet de “Un trou de deux ans dans mon CV

  1. Bonjour Mathilde,
    J’ai découvert ton blog ce matin et je commence juste à le découvrir ainsi que les différents commentaires… C’est vraiment super intéressant. Mon copain est en dernière année de thèse et il souhaite partir vivre à l’étranger en commençant par un post-doc et plus si affinité. De mon côté, J’ai un CDI dans un job que j’adore, je profite à fond en ce moment du statut jeune travailleur sans enfant et j’adore ça… J’ai été éduqué dans une famille où le CDI et vivre à deux pas de ses parents est le sacro-saint Graal, donc je redoute un peu de quitter mon job et de me retrouver sans emploi aux US ou ailleurs. Mon copain est fils d’expat alors de son côté, il n’ a pas trop peur de la prise de risque, de tout laisser pour redémarrer à 0. Je ne veux pas avoir de regret et je me dis que c’est une super occasion donc je pense que je vais essayer de le suivre.
    En tout cas merci à tous pour vos commentaires, de ce que je lis j’ai l’impression que si on fait attention au VISA qu’on prend en partant il est possible de trouver un boulot sur place dans un domaine qui nous plait et que ça ne se résume pas à : trouver du boulot depuis la France avant de partir ou rester à la maison toute la journée en attendant que ton copain rentre.
    Bonne journée
    Laetitia

    • Oui, tu peux chercher sur place un boulot. Mais relativement peu de visas te le permettent. Si ton copain est post-doc, vous aurez vraisemblablement un visa J1 et toi en tant que visa dépendant J2. Une fois rentré aux US, tu peux faire une demande de permis de travail. Ça prend environ 3 mois. Franchement tente l’aventure, tu ne le regrettera jamais! Par contre tu risques de regretter de ne pas avoir essayé.

  2. Bonjour Mathilde, je suis actuellement à Nice et mon mari a eu projet à conduire sur Boston. je ne parle pas du tout anglais et souhaiterais profiter de l’occasion pour apprendre et perfectionner cette langue. Aurez vous des renseignements sur les cours d’anglais(conditions, tarifs,…). j’ai vu des organismes qui organisent des cours de la France mais c’est pas donné. Aurez vous des bons plans à nous donner concernant les cours de langue pour débuter dès l’arrivée à Boston?
    Votre blog est vraiment super et nous rassure beaucoup dans l’aventure dans laquelle on souhaite se lancer. Merci d’avance…

    • Bonjour Christabelle

      Déjà super opportunité de pouvoir venir à Boston! Je te conseillerais le groupe Boston French Connexion sur Facebook. Groupe très actif de la communauté française à Boston.
      Pour les cours d’anglais, la première approche gratuite et rapide se sont les bibliothèques (Je connais particulièrement celle de Newton MA, mais il me semble que celle de Boston et Cambridge aussi). Se sont les groupe ELL ou ESL.

      Bon courage !

  3. Salut Mathilde, je vis à Amsterdam depuis quelques mois avec mon mari et mes deux petits. J’ai aussi quitté le CDI, la vie parisienne, mais aussi les copains (ils me manquent, c’est pas facile d’avoir un nouveau cercle de (très) proches !)
    Ce qui me plait le plus pour l’instant c’est d’avoir du temps pour creuser mes désirs pro et me promener le nez au vent en écarquillant les yeux. Résultats, je reprends mes études et je parle le néerlandais, sans m’interdire de penser au numéro 3 !
    Des bises amstellodamoises, en pensant avec un petit sourire aux deux stagiaires de la RMN que nous avons été.
    Sophie

    • Hello Sophie ! Hé oui, stagiaires à la RMN, bien sûr ! wah ! tu as deux enfants !! félicitations.
      Good luck pour tes projets ! ça fait plus de 4 ans que je suis aux USA maintenant, et ça permet en effet de faire le point sur ce qu’on veut, tout en s’adaptant ! Bises

  4. Merci. Tu n’es pas la seule. En même temps, c’est aussi ultra positif de s’accomplir dans un projet à deux comme tu l’as fait en partant vivre aux States. Moi aussi j’ai eu le grand bonheur de vivre souvent à l’étranger et je ne regrette pas car incontestablement ce fut mes plus belles années professionnellement parlant. On apprend tellement quand on est abroad ! C’est une fabuleuse expérience !

  5. Comme je t’envie de pouvoir vivre aux USA. Tu as tellement de chance de pouvoir vivre de tes passions. Ton « trous de 2 ans dans ton CV peux aussi te servir, si tu tombe sur un futur patron ouvert.. J’ai été « au pair » à NYC il y a plus de 20 ans et j’ai tellement aimé ce pays, cette mentalité, la mentalité française me pèse de plus en plus. J’économise depuis 3 ans et ce pendant 5 ans pour pouvoir me faire un voyage dans l’ouest américain, le faire découvrir à mes enfants et c’est comme cela je suis tombée sur ton blog, il est vraiment super , les photos magnifiques et je vais certainement m’en servir pour mon futur voyage. Merci bcp et bonne continuation. Isabelle

    • merci Isabelle pour les encouragements, bien que ni vivre aux Etats-Unis ni « vivre de ses passions » ne soit en soi un accomplissement.
      Bons préparatifs de voyage !

  6. « J’avais rencontré un groupe de françaises d’une association qui, malgré son nom, ne m’a vraiment pas accueillie : on m’avait dit que vivre à l’étranger, c’était le bon moment pour faire des enfants, que, de toute façon, je ne trouverai jamais de boulot dans ma branche (l’édition, c’est quoi d’abord ?), et que quand je rentrerai en France, un boulot à l’étranger ne serait pas valorisé comme une expérience positive. Autant laisser tomber, faire des gosses, et profiter de l’argent de mon mari. Et il fait quoi ton mari, chercheur ? (mou dégoûtée). Tout ça en moins d’une heure, à peine quinze jours après être arrivée à Boston : j’étais stupéfaite de ces encouragements pourris. Je me suis dit que ce ne serait pas ma façon de voir les choses, et je n’ai plus remis les pieds dans cette association. »

    Mon dieu, mais j’aurais pu écrire moi même ce passage, mot pour mot! merci pour le fou rire! (« enseignant-chercheur? contrat local? » moue dégoutée…)
    à la seule différence que je suis à Johannesburg, j’ai eu droit en plus à : »non, mais ici il faut en profiter pour faire des enfants, parce que il y a des maids pour t’aider… » comprendre: tu peux tout refiler à ta bonniche sous-payée et méprisée et aller faire ta manucure avec tes copines.

    je viens de découvrir ton blog, jolie trouvaille, merci de dédramatiser un peu les choses et me permettre de me sentir moins seule ou de culpabiliser parce que je n’ai pas été capable de m’intégrer dans une association qui finalement n’en vaut pas la peine…

    bonne continuation!

  7. Je découvre ton blog et je le trouve très très bien fait. Merci pour tes posts! Très utiles et intéressants ainsi que tous les commentaires…c est vrai on se sent moins seule…concernant le commentaire de delicatessen1122, j ai moi aussi eu droit aux remarques sur la scolarité des enfants lorsque nous avons quitté la France…et avons choisi de faire faire en plus de l école locale la scolarité complémentaire internationale par le CNED (niveaux 6eme et CE2) …dur dur pour tout le monde..on arrive au bout mais c est franchement pas non plus la solution idéale pour qu ils ne perdent pas le niveau en français. Tout dépend des enfants je pense!
    Bonne continuation a tous

  8. Salut Mathilde, J’ai recemment decouvert ton blog et c’est genial! Bravo! 🙂 J’adore tes postes aussi bien que les commentaires. 🙂 Je suis a Boston depuis 6 mois et aux US depuis 11 mois pour une duree indeterminee (Green Card). Je n’ai pas de vrai trou dans mon CV, mais c’est vrai que je fais pas exactement ce que je faisais a Paris. Je trouve que nos sens de l’incertitude / attachement est vraiment different en Europe/France et aux US. A priori, ca devrait pas etre un probleme, sauf que j’ai l’impression qu’on change quand-meme quand on commence a penser a avoir des enfants… du coup, t’as pas forcement trop envie des aventures mais plutot d’un job stable avec des vacances payes / conge mat / conge de maladie… Quand tu commences a avoir des enfants ici, il faut vraiment se poser de question si tu veux continuer a travailler ou pas du tout (ou devenir freelance).

    Comme je suis nouvelle sur ton blog / a Boston excuse-moi mon ignorance: y-a-t-il des rencontres entre Francophones optmistes et positifs aussi ou juste entre Francophones negatifs / pessimistes ? 🙂

    • Hello ! Merci pour ton message. J’ai discuté récemment avec des copains sur le sujet de l’échec, et comment c’était perçu en France ou aux US, c’est vrai que c’est différent culturellement!
      Je connais très peu de français à Boston, ils sont tous super sympa, sinon on serait pas copains 😉 mais bon, tout est une question d’affinités !
      Bonne installation par ici !

  9. Salut Mathilde, merci pour ton blog, ça aide quand on arrive dans la région.
    Pour contribuer à cet article, je fais partie de la catégorie :
    On arrive avec les enfants déjà fait! 6 et 3 ans.
    Je passerai sur les nombreux commentaires : « Profitez pour faire le 3e… »
    Et la question qui se pose alors est :
    Et le trou dans le cursus scolaire de mes enfants??
    On a prévu de rester plusieurs années, mais on a aussi prévu de rentrer.
    Mes enfants sont dans le cursus scolaire américains.
    Alors OK, ils seront bilingues (on mise tout là dessus!) mais en rentrant, ils ne seront pas écrire en français, ils n’auront peut-être pas le même niveau dans les autres matières, ils ne sauront pas écrire en cursif…
    Ils auront l’ouverture d’esprit (on nous l’a promis!)
    Alors on pallie, on enseigne et surtout on y croit!
    Entre les devoirs, les goûters, les réunions parents prof, notre propre intégration et la découverte du pays, je pense aussi à ma carrière pour éviter le fameux trou dans le CV et pour avoir vécu aussi à fond le fameux « rêve américain »!

  10. Aaaaahhhh….

    Bon y faut rajouter l’intonation et l’expression décontractée qui va avec mais c’est le soulagement que j’ai éprouvé en lisant ton article (et ton blog). J’ai entendu ça 10 fois, par différente personne et de différente manière mais à chaque fois j’ai ce nœud au ventre qui apparait juste pour mieux s’envoler.

    Amis globetrotteur, vagabond et « voyageur » comme ont dit dans l »upper » Michigan, avoir de la poussière au pied vaut mieux que de la poussière au derrière. Oui ont à pas tous ces beaux RTT sous le coude au cas où quelque chose se pointerais du nez dans nos improbable vie, non on ne collectionnes pas les meubles et les voitures dans notre trop grand mais pratique garage près de notre toujours trop petite maison banlieusarde mais on est heureux. Et un Cv n’est jamais qu’une de ces création mystique des « gens normaux » (j’ai rien contre eux mes parents en sont et c’est d’eux que je viens) pour que vous ayez la même vie qu’eux.

    J’ai abandonnez ma carrière de « potentiel très bon avocat » pour faire de la menuiserie en Afrique, construire des bateaux dans le Michigan. Mais je me suis jamais sentis aussi normal que ces deux année pleine de surprise. SI seulement j’avais si plus tôt que la vie ressemblait à ça j’aurais pas fait une double licence et ruiner mes journée à 80 heures d’étude semaine. Merci pour ce post plein de vie !

  11. J’aime beaucoup cet article 🙂
    Meme si, personnellement, c’est moi qui ait ete suivie, c’est bien de lire ton point de vue pendant les periodes de doute thks !

  12. Bonjour Mathilde,

    En te lisant, ainsi que tous les commentaires, je me dis que j’ai trouvé le post que je cherchais ! Mon futur (plus que quelques mois 😉 ) mari vient de terminer une série d’entretiens pour un VIE à Boston. Nous aurons la réponse mercredi et il faudra se décider dans la journée puisque qu’il a mis une autre opportunité de job en attente en vue de cette réponse. Nous nous installerions donc à Boston à partir de mars pour 16 mois.

    Je viens d’être diplômée, j’ai fait des stages mais n’ai encore jamais travaillé. J’ai une double licence en Lettres/ Histoire de l’Art et un master en entrepreneuriat d’école de commerce, j’ai touché à plein de choses mais je cherche encore ma voie… C’est pourquoi partir sans même savoir quel job je voudrais faire et avoir ce « trou dans le CV » (sans réelle experience pro préalable) m’angoisse beaucoup. Ce n’est pas du tout le départ mais la perspective du retour en France m’inquiète !

    A te lire, ainsi que les autres témoignages, je me dis que je ne devrais peut-être pas m’angoisser tant que ça 😉
    J’ai l’impression que beaucoup de gens refont des formations sur place. Est-ce vraiment courant? Ca ne coûte pas trop cher?

    Mon principal souci est que nous ne partions que 16 mois. J’ai l’impression que le temps d’obtenir une autorisation de travail et d’en trouver un, il faudra presque repartir ! Sait-tu s’il est difficile de rester par la suite?

    Quoiqu’il en soit, merci beaucoup, ton blog est un mine d’or !
    Bonne journée !

  13. Je viens de lire tous les commentaires et les avis me semblent assez partager.
    Dans l’industrie, les gens aiment les expats qui reviennent.
    Dans les autres secteurs, je pense que c’est au cas par cas…

    Mais une chose est sûre : si vous considérez que vous avez un « trou » dans votre CV, c’est que vous voyez les choses dans le mauvais sens, et c’est là que ça bloque pour le retour.
    Tous les choix de vie sont « justifiable », il suffit d’en présenter correctement les acquis et les bénéfices, être sûr de soi et de qui on est. A partir de là, personne ne pourra vous reprochez quoi que ce soit et les portes s’ouvriront.

  14. Moi je fais partie de la catégorie épouse qui a suivi son mari, mais qui a eu le droit de travailler et a trouvé un super boulot dans sa branche assez rapidement. Neanmoins, avant même que les choses se goupillent aussi bien, je dois avouer que je n’ai jamais considéré avoir un trou dans mon CV. Je pense que cela dépend beaucoup de la façon dont on appréhende les choses et par conséquent, de la façon dont on les présente. Je ne me suis que très peu posée la question du retour en France parce que je n’ai pas voulu vivre dans l’anticipation. Nous avons pris le choix de vivre cette expérience aux USA, et je verrai bien comment ça se passera si/quand je rentrerais en France (clairement pas au programme).
    Je crois qu’il faut saisir les opportunités pour ce qu’elles peuvent nous apporter en ouverture d’esprit, en richesse culturelle etc…
    Mais en même temps, je reconnais dans les propos « le trou sur mon cv » et l’inquiètude qui s’en dégage, la mentalité française assez flippée … Tu as raison, les américains sont plus fonceurs et suivent leurs envies, rêves etc…

  15. Bonjour Mathilde et avant tout, bravo pour ton blog que je viens de découvrir en préparant mon week end à Boston…can’t wait 🙂
    Je pense garder ton article sur le trou dans le cv pour les jours où je me ferai des noeuds au cerveau sur ma carriere, genre à l’approche de septembre quand tout le monde fait sa rentrée, et moi dans tout ça? Je vis à l’étranger depuis 7 ans, 4 ans en Norvège et 3 aux us, Princeton, nj. Inutile de préciser que je suis celle qui suit et assure l’intendance. Ma « carrière » dans la communication en a pris un sacré coup, j’etais partie pour 3 ans, j aurais eu 40 ans tout rond après la Norvège, réactivé mes droit assedics..bref, je sécurisais a minima ma situation de précarité financière…les us se sont presentés à nous, et on s’est dit que ce serait génial pour les enfants d’être bilingues, ce qui est le cas à présent et je n’en reviens toujours pas! Qt à moi, j avais trouvé un job sympa à Oslo, après avoir appris le « norsk » (et m être entendue dire x fois par les fameuses femmes d’expats mais-ca
    -sert-à-quoi-dapprendre-lenorvégien!!!…ça sert juste à essayer de s’ intégrer ma belle!). Bref, j arrive aux us en me disant, ok, faut que je tire profit de ce pays, à nouveau cours de langues, salle de sport et atelier, histoire de sortir de chez moi. Idem, gros blocage sur l asso francaise, j’arrive pas à m’identifier à ce groupe, au demeurant sympa, mais l’oisiveté et la scolarité des enfants en boucle, pas pour moi. Et là, à force de récupérer des meubles sur les trottoirs, je me redécouvre une vieille passion pour la tapisserie décoration et le redesign. Autodidacte à 70%. De projets perso, je suis passée à des demandes de copines, le bouche à oreille à fait le reste, plus un peu de networking sur FB/ linkedin. J’ai crée mon blog et une structure juridique pour etre au clair avec l’administration. J’ai refait un stage intensif en France l’été dernier…Je ne gagne pas un salaire de cadre mais la création me permet de m’épanouir. Jamais en France je n aurais fait ce pas vers une reconversion professionnelle; les américains sont hyper positifs sur l idée de prendre des risques, si tu échoues c’est que tu as essayé…au moins, peut-on se permettre ce luxe au dépend de notre conjoint pour commencer! Il faut juste se réinventer, hors zone de confort en effet, ça peut faire peur et c’est bien normal…
    Très bon été à tous!

  16. je pense ue le marche d’emploi a Boston est plus différent de la France et c’est plus facile de ne ps parler des trou vide de son CV aux états unis

  17. Bonjour Mathilde, et merci à toutes celles qui ont commenté l’article pour leurs témoignages,
    C’est dans ce genre de cas qu’on se rend compte que notre cas n’est jamais isolé.
    Merci pour cet article qui me rassure et conforte ma façon de voir les choses.

    D’ici début 2015, je vais suivre mon conjoint au Canada, dans la région de Toronto.
    Tout quitter, repartir de zéro, sans être certaine d’avoir le droit de travailler, sans parler de l’incertitude de trouver un job sur place et j’en passe.
    Ayant toujours priorisé ce qu’il faut, parfois au détriment de ce qui me plait, je me suis donc dit et pourquoi pas? Pourquoi devoir rester dans la bulle franco-française boulot/dodo à la recherche ultime du CDI parfait ?
    Le fait prendre ce risque et d’envisager mes projets de façon totalement opposée me séduit. Et si sur place je prenais quelques mois pour faire ce que je veux, quand je le veux, à mon rythme, faire tout ce que je n’ai pas le temps/l’occasion de faire dans ma vie actuelle ? Du sport, faire partie d’une association, de la musique, visiter, créer un blog, écrire…La liste est si longue !
    Bref, la vie c’est aussi prendre du temps pour soi, et envisager l’improbable.
    Oui nous pouvons nous épanouir en dehors du travail. Que ce soit temporaire ou non.

    Sans être féministe, j’ai toujours souhaité être indépendante et subvenir seule à mes besoins. Le choix de suivre un conjoint remet forcément ces principes en question.
    Si je suis son amoureux, c’est que mon couple vaut mieux que ça et que la question de l’argent trouvera forcément une solution. Il y a toujours une/des solution(s).
    Et à deux, les possibilités se multiplient 🙂

  18. Bonjour,
    Très sympa ton blog et merci d’aborder toutes sortes de sujets !!
    Je suis actuellement en stage à Los Angeles et l’entreprise française pour laquelle je travaille m’a proposée un travail radicalement différent de ce que j’avais fait jusque là, j’ai du coup 10 000 questions qui fusent dans ma tête en permanence !!
    Mais je me dis que si je dois changer d’orientation autant le faire à l’étranger car en France c’est très peu probable que ce genre d’opportunité se présente, mais je sais aussi que c’est un risque si cela ne fonctionne pas et que je dois rentrer en France et justifier ce virage à 180°!
    Que de questions !
    Bonne continuation 🙂

  19. Bon ben, je sais pas, je dois largement dépasser la moyenne d’age de ton lectorat parce que… je ne vois pas c’est quoi le problème d’avoir des enfants (et pourtant, je suis fille du féminisme comme vous, euh?). Je veux dire: personne n’a l’intention d’en avoir ici? Parce que sinon, la pause carriere due au déménagement transatlantique est en effet un excellent moment de calme qu’on peut mettre à profit de cette manière.
    Je dois de toutes façons être un peu hors target de la question, l’angoisse du trou sur le cv m’est également inconnue étant donné que pour presqu’aussi lointain que je me souvienne j’ai travaillé comme indépendante, bref, je crois que c’est vraiment une question d’orientation perso.

    ps. apparemment les associations d’expats c’est des nids pour gens qui se sentent mal dans leur peau/leur vie à l’étranger (d’ailleurs, si tu y réfléchis: après plusieurs années aux USA, est-ce qu’on passe notre temps à chercher des co-nationaux, nous? Pas vraiment, non… Et là voilà ta réponse tiens!), pareil pour moi quand j’ai débarqué à Rome il y a longtemps, j’étais jeune freelance pour Le Soir, je suis allée rencontrer les ‘collègues’ belges et français à la Stampa Estera, je suis sortie de la déprimée au possible, évidemment (et en fait tant mieux parce que ces gens-là m’ont poussés, bien involontairement, à entreprendre de nouvelles aventures… :-).

    • Je ne pense pas que tu sois trop vieille voyons 😉
      Aucun problème à avoir des enfants, ce que je veux dire c’est que ça me semble étrange de suggérer ça à quelqu’un qui arrive à l’étranger, comme si c’était une solution, histoire de s’occuper. Et puis présumer que tout le monde veut des enfants, par contre je trouve ça réac.
      Je suis allée dans cette assoc de français en me disant que de toute façon je ne connaissais personne… mais c’était il y a plus de 2 ans et dmi, et finalement j’ai rencontré des gens « naturellement » au fil du temps, collègues, par le sport, amis d’amis. Je ne me dis pas que « j’exclus » mes co-nationaux d’emblée, mais j’ai du mal à en rencontrer avec qui j’accroche vraiment (et j’en rencontre très rarement). Pas une histoire de nationalité, juste une histoire de feeling I guess…

  20. Bonjour Mathilde et merci pour ton article, c’est très intéressant de pouvoir connaître différentes expériences. Alors moi je fais partie des mères au foyer et voici mon histoire. Il y a environ 2 ans peu de temps après la naissance de ma fille, mon mari qui est également chercheur a eu l’opportunité de déposer un projet pour être visiteur scientifique au Mit pendant 1 an. On était ravi de partir, seul ombre au tableau : mon boulot en France. J’avais une place en cdi en France et qui me plaisait. On a bien réfléchi et la meilleure solution qu’on est trouvé c’est que je prenne un congés parental. Nous venons d’arriver sur Boston et repartirons fin mai 2015, je reprendrais le boulot aussitôt et ma fille aura sa 1 ère rentrée scolaire en septembre. Finalement tout tombe très bien. Au passage merci pour ton blog qui est une mine d’or d’infos quand on arrive sur Boston. Et pour le groupe d’accueil dont tu parle, ça ne me donne pas envie même si je suis mère de famille. Je crois que je ne me sentirais pas a la place.

  21. Intéressant ce post ! Moi je vois l’opportunité de vivre à l’étranger comme une immense chance, un truc que tout le monde devrait vivre une fois au moins dans sa vie ! Résultat je l’ai vécu plusieurs fois et j’ai donc des « trous » dans mon CV mais franchement je m’en fiche ! Ce n’est pas comme si j’avais été en prison pendant ce temps (encore qu’en prison on peut aussi se former, travailler, étudier…) 😉
    En échange, on vit une expérienceeee, c’est aussi bien qu’un long CV sans trou dans un emploi inintéressant et mal payé. Voire même mieux, non ?
    Bises from NJ

  22. Très intéressant ! Surtout l’aparté sur l’association de Boston… J’ai l’impression de retrouver les expats (comme on les appelle) que j’ai rencontrés au Japon.
    Je trouve ça tellement dommage de ne pas profiter à fond de l’expatriation ! Pouvoir vivre quelques années à l’étranger, c’est une chance. On découvre une autre culture, on se fait des amis très différents et surtout… on a l’opportunité de tout reprendre à zéro niveau boulot et hobbies.
    Personnellement, malgré mes voyages et expatriations répétés, je n’ai pas à me soucier de cette notion de trou dans mon CV parce que je peux faire mon boulot n’importe où et que, finalement, si j’arrête de traduire des bouquins quelques mois, ça ne va pas beaucoup se voir.
    Mais des fois, j’ai envie de tout recommencer.
    Bref. Merci de nous faire réfléchir 🙂

  23. Articles et commentaires très intéressant!

    Moi je n’ai que des trous dans mon CV! Je suis partie 6 mois après le bac, puis j’ai un peu bosser en attendant de commencer mes études. Une fois mes études fini, je voulais repartir mais sous certaines conditions. J’ai continuer mon job étudiant en attendant et 2 ans sont passés, je savait que je n’allait plus partir alors j’ai quitter mon job pour enfin en trouver un dans ma branche! Ca a pris du temps! J’ai batailler pour avoir une formation pour un « refresh » de mes connaissances mais j’ai trouvé!
    J’ai travaillée pendant un an et demi dans ma branche, dans ce que je voulais faire.
    Et puis finalement mon contrat s’est terminé (on ne m’as jamais donné le cdi annoncé au début).

    Entre temps j’avais rencontré mon petit belge et j’ai tout quitté! Il a tout fallu recommencer ici! Accepter de dépendre de lui pendant un an. Je n’avais rien. J’ai déprimé, je n’ai rencontré personne. J’avais vu qu’ici aussi il y avait un accueil des femmes françaises mais je n’y suis pas allée! j’avais l’impression qu’il n’y aurait que des mamans au foyer, ce qui n’est pas mon cas! je ne me reconnaissais pas en cette « femme française » là! A te lire, j’ai bien fait!

    Au bout d’un an sans bosser, sans avoir rien fait ni rencontrer personne j’étais désespéré et puis la grosse boite américaine pour laquelle je bossais en France à fini par trouver un des cvs que je leur avait envoyer et m’ont appeler, j’ai bosser 2 mois! Ca m’a permis d’avoir un peu de chômage ici. Et de nouveau plus rien pendant un an! Très dur! Et ils m’on rappeler encore une fois! Cette fois ci pour 4 mois avec la carotte du cdi! En Belgique c’est comme en France, il te faut la panoplie cdi, maison, enfants et chien! Bien sur je n’ai pas eu le cdi!

    A bientôt 30 ans (ce mois-ci) j’ai réussi à décrocher le fameux cdi, dans une autre boite, une petite, dans ma branche, dans ce que je veux faire (du moins pour l’instant). Quelqu’un a cru en moi, à vu ma motivation et mes qualités. Malgré tout mon parcours chaotique! Il ne faut jamais perdre espoir!
    (et la grosse boite américaine m’a rappeler toujours pour un intérim,le bonheur de les envoyer voire ailleurs)

    Mon projet de(re) partir en Afrique du sud, je le garde en tête. Je connais pas mal le pays, j’y ai de la famille, je connais à peu près les difficultés de la vie dans ce pays donc je ne partirai pas comme ça! Surtout qu’ici chéri est fonctionnaire. Et que je ne laisserai pas ma mère seule en Europe. Mais un jour, j’irai! Je quitterai tout et je recommencerai. Une aventure en famille.

  24. J’ai 18 ans et j’ai débarqué en Angleterre sans expérience et sans être bilingue. J’ai mis un mois à trouver un boulot dans un bistrot plus que bien dans ma petite ville. Le CV ne m’a pas fait peur vu que j’avais rien dedans haha ! Et ce qui est bien avec les anglo-saxons, tant que tu es près à mettre la main à la pâte, tout peut arriver. Tu peux pas arriver dans un pays et demander à être manager d’une boite parce qu’en France tu l’étais.
    Partir à l’étranger et abandonner un certain confort français, c’est le prix à payer pour un enrichissement hors-norme.
    Mais abandonner son rêve ou ne pas saisir l’opportunité de partir ailleurs par peur de se qui pourrait arriver au CV…je ne comprend pas. Je suis peut-être trop jeune pour comprendre encore !
    Yes we fuckin can as you say !
    En tout cas j’adore ton blog, j’y repasserai souvent 😀

  25. Ah, cette association… Ton sous-entendu m’a fait sourire. J’ai eu la même impression lors d’une de mes expatriations « Tu n’as pas d’enfants? Tu verras, ici, tu en feras… », « Tu cherches du travail? Pourquoi, ton mari travaille, non? ». Une après-midi parsemée de moments de solitude extrême, assez de réflexions pour remettre en doute ton optimisme légendaire et te donner envie de t’enfuir en courant.

    Personnellement, le « trou » dans mon CV s’est rapidement transformé en une carrière freelance plus boostée que jamais et des rencontres à n’en plus finir. Le CDI, quand à lui, est devenu mon pire cauchemar. Plus jamais. La liberté, il n’y a que ça de vrai.

    Concernant le retour en France, j’ai pris une claque en rentrant de mon premier voyage. Trois entretiens d’embauches m’ont suffit pour comprendre que c’était fini, je ne voulais plus de ça, de cette mentalité, d’être dans une case (après un voyage, tu ne rentres plus dans une case, tu ne sers donc plus à rien, on ne sait pas trop quoi faire de toi… et ton voyage, on s’en tape. Un peu quand même). Six mois en France m’ont suffit pour refaire mes cartons et repartir.

    Il n’y a pas plus excitant que l’inconnu (même si parfois effrayant. C’est une bonne peur, n’est-ce pas?).

    Très chouette article en tout cas! Je ne commente pas toujours mais lis assidûment ton joli blog. Tu rentres en France bientôt?

    • Non mais cette association…
      Merci pour ton message en tout cas, non je ne rentre pas bientôt en France.
      Je suis adepte de l’inconnu et des changements… avec tout de même quelques petits moments de doute une fois de temps en temps 😉

  26. Pour ma part je regrette énormément cette angoisse du trou dans le CV…. la recherche d’emploi (en France) a été un parcours du combattant d’un an environ. Pour ne pas avoir ce fameux trou qui me faisait si peur, j’ai accepté à contre cœur un job pistonné, comme on dit dans l’administration…. ce devait être temporaire, et ça me permettait de financer les A/R à paris ou ailleurs pour les entretiens d’embauche (plus de 30 tout de même). Au final je n’ai pas trouvé d’emploi dans le secteur privé, je me suis donc résolue a passer des concours administratifs, afin de progresser et de légitimer aussi ma position dans le secteur public.
    Aujourd’hui j’avoue être énormément frustrée par ma situation car mon métier et son secteur ne me conviennent absolument pas. Il est pourtant avantageux : congés, stabilité, salaire qui connait quelques évolutions positives… Je n’ai fait que des choix « raisonnables » et « sérieux », étant d’un milieu ou la prise de risque est très mal vue et où l’important est surtout d’avoir une « bonne situation ». Je ne sais même plus ce que cela veut dire d’ailleurs.
    Je sais que j’ai accordé trop d’importance à ce qu’on aurait pensé de moi, famille et recruteurs potentiels, si j’avais tout plaqué pour aller voir ailleurs, alors que j’en avais très envie. En ça je pense que je dois plus être comme ton amie qui s’interroge, que comme toi Mathilde…
    Je pense qu’il est important avant tout d’être heureux, et qu’heureux ce n’est pas nécessairement d’être cadre sup dans une entreprise avec sécurité de l’emploi ou bonus financiers alléchants. Ca peut aussi être de prendre des risques pour avoir une vie à son image. Bravo à vous tous d’avoir eu le courage de sauter le pas ! Il vaut mieux avoir un trou dans le CV et une vie bien remplie qu’un CV garni de platitudes 🙂

  27. On est parti au Québec avec l’intention de s’y installer pour de bon. On nous avait dit qu’il serait compliqué pour nous de trouver du boulot rapidement dans nos branches (journalisme et ingénierie du son) mais on a trouvé en moins d’un mois chacun. J’ai des responsabilités et une vie que je n’aurais jamais pu avoir en France. Quant au bébé, on a profité de la fin de mon contrat en France, de la reprise des études de mon chéri, etc, pour le faire, juste avant de partir 🙂 Elle a commencé sa nouvelle vie au Canada peu après!

  28. En fait, il y a plus de personnes qu’on ne croit qui on un « trou » dans leur CV.
    C’est un mot plutôt négatif, je trouve et employé par des personnes qui ne sont jamais sorties de leur « zone de confort ».
    Et bien oui, on ne disparaît pas , notre vie n’est pas en suspend.
    Je dirais même au contraire on se sent de nouveau vivre (quitté pour un an la France pour aller découvrir ce merveilleux pays qu’est l’Australie!!) après avoir quitter un appart, un boulot, des amis, et une vie parisienne menée sur les chapeaux de roue!!
    On ré-apprend (car vu mon niveau d’anglais en partant!!) une langue, une façon de vivre, on rencontre pleins de gens ( belle personne ou pas!!) et on se met un grand coup de pied au derrière qui nous fait nous transformer pour toujours!
    En fait, si c’était à refaire, je n’hésiterais pas!!
    De toute façon, ce n’est que temporaire donc au temps en profiter!!
    Bel après-midi 🙂
    Sandrine
    http://ca-blogue-dans-ma-cuisine.com/

  29. J’adore le « ca fout un coup au feminisme », lol c’est un peu ce que j’ai ressenti 🙂 Pour ma part je fais quelquechose de completement different qu’en France, mais j’avoue que mon ancien travail me manque terriblement, je suis plus agee mais j’ai beaucoup moins de responsabilites que mon tout premier job en Fance, mais cela me satisfait. A contrario, vivre a l’etranger, apprendre une nouvelle langue, decouvrir des nouvelles coutumes, un nouveau mode de vie, je pense que cela peut avoir beaucoup de valeur sur un CV!

  30. Je crois que tout dépend de la façon dont on vit ce « trou de deux ans », ce que nous en faisons et l’estime que nous avons de nous. Ce n’est pas parce que nous n’avons pas eu d’activité professionnelle reconnue que nous n’avons rien fait …

    Comme toi, pendant longtemps, je ne voyais que par le CDI et la sécurité. Maintenant, je suis plutôt du genre des américains, je veux suivre mon rêve, accomplir des projets sympas et prendre des risques. Alors j’ai pris les choses en main et je fonce.
    Espérons que mes efforts portent leurs fruits …

  31. Oh la la, mon rêve !!! Partir (et ne rien faire?!)
    Pour l’instant, si on devait rêver dans ce sens, ça serait plus mon mari qui me suivrait 😉 !
    J’espère qu’un jour on pourra se le permettre. Je trouve que ce sont des expériences inoubliables !
    Merci pour ton joli article!

  32. Avec mon conjoint on aimerait bien tenter de partir à l’étranger, bouger de Paris et recommencer autre chose ailleurs… Mais si moi je pourrais bosser à l’étranger (notamment au Canada où mon métier est sur la liste des emplois recherchés pour les expat’, ou aux USA où on a de la famille), mon conjoint devrait complètement changer d’orientation. Il est lieutenant de police et ça, il ne peut l’être qu’en France, et comme il aime son job… 😉

  33. Je suis partie du Canada où j’aurais pu avoir une carrière prenante et je suis venue en France où j’ai un travail mais pas une carrière.

    Au début ça me chiffonnait mais j’ai aussi appris à vivre autrement parce que la vie n’est pas que le travail et la vie en France me permet pas mal plus de prendre mon temps. C’est peut-être pas plus mal!

  34. je te comprend & vis la même chose, même si moi c’est par rapport aux études ..
    Les réflexions, « mais pendant 1 ans tu as fais quoi? » .. « Euh j’ai vécu à Londres, puis à Marseille, j’ai travaillée.. » Là est le gros problème de la France, où on regarde trop le CV, on importe trop d’importance à où tu as travaillé, combien de temps .. Je prend l’exemple de Londres que je connais, là-bas on laisse la chance aux gens en mettant plus à l’épreuve et en voyant de quoi la personne est capable .. C’est très rare là-bas qu’on décortique votre CV, des moments ils s’en fichent même, ils veulent juste quelqu’un de motiver !! Mais ça c’est la France & les étudiants sont conditionnés comme ça .. « fait toi un réseau » « ton diplôme est très reconnu » ..

  35. Ton article est excellent ! 🙂 Je suis d’accord avec toi sur toute la ligne ! J’ai moi aussi un trou dans mon cv de 1 an puisque je suis partie au Canada (même si j’ai travaillé 5 mois dans une grosse boîte américaine, en France ça compte un peu pour du beurre…) mais pour moi ce trou vaut tout l’or du monde et je ne regretterai jamais l’avoir…
    Tout dépend ce que l’on recherche mais ce trou d’un an au Canada a clairement contribué à mon épanouissement d’aujourd’hui, et pourtant j’étais loin de tout CDI (et je le suis toujours aujourd’hui ;)).
    A mon retour du Canada, je n’avais plus envie d’être une « salariée traditionnelle » donc je me suis lancée en freelance, et même si le confort financier est tout autre je le ne regrette absolument pas. Osez ! 😉

    • Merci pour ton commentaire !
      Aujourd’hui, j’ai l’impression que j’aurais du mal à revenir dans une boîte traditionnelle… Mais là encore, chaque chose en son temps !

  36. Perso je vis a l’etranger depuis 2008 et je n’ai jamais bosse en France (a part des jobs etudiants et des jobs d’etes). Je ne me suis jamais pose la question du CV parce que j’ai toujours considere qu’une experience a l’etranger est quelque chose de positif: ca montre qu’on a pas peur, qu’on sait se debrouiller, qu’on maitrise des langues etrangeres, flexibilite…donc a priori que du positif.

    Mais il y a quelques semaines je suis tombee sur un article du Petit Journal ou ils parlaient du « difficile retour en France » pour ceux qui ont passe plusieurs annees a l’etranger, et notamment que l’experience a l’etranger n’etait pas si valorisee que cela en France: methodes de travail differentes et pas reconnues notamment, profil des expats pas assez lineraire (a l’etranger on fait des trucs qu’on aurait pas fait en France bien souvent). Il faudrait que je le retrouve cet article. A vrai dire ils m’ont un peu inquietee car ils montraient le retour en France comme quelque chose d’assez horrible.

    Mais au final, je prefere penser qu’une experience a l’etranger c’est cool sur le CV. 🙂 (desolee pour les accents, clavier qwerty)

  37. J’ai eu un « trou » de presque un an sur mon CV, entre la fin de mes études et mon premier emploi. Pourtant j’ai trouvé en 3 mois, mais je ne me suis mise à chercher que tard, puisque entre temps nous avons fait un petit tour d’Amérique du Nord. J’ai réussi à en faire un atout sur mon CV : expérience à l’étranger, anglais renforcé, création du blog avec rédaction, CM, etc. (mes domaines d’activité), et finalement ça m’a ouvert des portes plus que ça ne m’en a fermé, j’ai décroché la plupart de mes entretiens grâce à cette expérience ! De toute façon je suis plus team « prenons des risques, pour ne pas regretter », et je trouve que des mois / années à l’étranger ne peuvent qu’être avantageux sur un CV.

    J’ai actuellement un CDI et je vais le quitter pour partir 1 an (au moins) au Canada. Du coup cet article tombe à pic ! Je redoute un peu de ne pas trouver d’emploi facilement, pas pour le trou sur le CV, mais parce que j’ai peur de m’ennuyer, de m’isoler et finalement de déprimer, dans une ville que je ne connais pas.

  38. J’ai un CDI à l’étranger et je compte pas revenir en France ! 😀 Je suis venue pour 6 mois à Berlin, et ça va faire 4 ans bientôt. Mes expériences à l’étranger (Erasmus en Tchéquie, stage à Cologne, court CDD à Dublin) m’ait aidé à trouver du boulot… à l’étranger… À la fin de mes études j’ai dû retourner en France chez mes parents, j’ai commencé par chercher un job sur place histoire d’épargner dans un but de repartir, mais au final, y’a qu’hors des frontières que j’ai trouvé des boulots sympa (enfin du boulot tout court même), et c’est tant mieux ! 🙂

  39. J’aurai aimé lire tous les commentaires mais je n’ai pas le temps. Je crois que je reviendrai… Nous on quitte tout en mars prochain pour partir un an en PVT en NZ. Le fait de ne pas savoir nous effraie un peu, un an de rien ou de petits jobs… Mais c’est tant mieux… Je ne doute pas que le mec trouvera quelque chose dans sa branche, et qu’il ne veuille pas en changer (il travaille dans le batiment/le bois et ça le passionne). Moi j’aime ce que je fais (commerce) mais je ne me vois pas faire ça tout ma vie, et encore moins en France. Par contre, c’est vrai que j’aimerai quand même trouver un job dans une librairie à l’étranger, pendant un temps au moins, pour voir comment ça se passe ailleurs (et puis, bon, je suis passionnée des livres).

    En France, on vit dans des carcans… Propriétaires, CDI, deux mômes et un chien… C’est difficile d’en sortir et de faire accepter notre vision aux autres…

    On verra bien de toute façon, je ne suis pas sure qu’on ait une retraite… ^^

  40. Bonjour,
    C’est bien la première fois que j’entends qu’une expérience à l’étranger ne peut pas être valorisée. Je suis consultant en cabinet de recrutement à Paris, je peux vous dire qu’on adore les gens qui ont vécu à l’étranger! L’association dans laquelle tu es allée semble un peu réac. Tu as bien fais de les quitter rapidement.
    De mon côté je m’installe à Boston en octobre prochain pour une durée de 2 à 4 ans environ et c’est moi qui suit ma femme qui est chercheuse. D’ailleurs il me semble avoir vue une statistique sur le site du consulat de france à Boston qui disait que 40% des expatriés étaient des femmes. Je ne suis plus très sur du chiffre. Mais tout ça pour dire que les hommes qui suivent leur femme en expatriation ça existe et ce n’est plus rare. Je connais 3 couples dans ce cas par le biais de ma femme.
    Alors évidemment j’ai un peu peur d’avoir du mal à trouver un job sur place, mais justement je voudrais profiter de cette opportunité pour faire autre chose, changer de domaine. Je ne considère absolument pas qu’une expatriation de 2 ans est un trou dans un CV, c’est très français malheureusement de penser ça. Quel pessimisme!

    • Cela étant dit, je comprends tout à fait les craintes que ca génère. Comme on l’a vu avec tous les commentaires d’autres expatrié(e)s, il est très facile de valoriser une telle expérience même sans avoir travaillé officiellement. L’expatriation est une expérience en elle-même.

    • Je l’ai souvent entendu ici pourtant… même si j’ai des doutes à ce sujet. Je me dis aussi que, de toute façon, je n’aurais pas envie de bosser avec des gens qui ne reconnaissent pas cette expérience à l’étranger 😉
      Pour les chiffres, comme nous ne sommes pas « expats » mais résidents français aux US, je ne sais pas trop où trouver les chiffres !
      Merci pour ton message Christian !

      • Exactement ce que je voulais dire !
        Venant d’un bonhomme qui bosse dans le recrutement c’est forcément plus crédible, mais la réalité est là : 75% des personnes occupant un poste à haute responsabilité avec qui j’ai pu échanger dans ma courte carrière à au moins une fois dans sa vie été expatrié pour une longue période. C’est un booster énorme pour les Français, on devient « la personne qui a osé prendre des risques » plutôt que « le petit employé planplan qui se contente de sa vie simple et planifié à l’avance ».

        Je vais partir aux USA prochainement et honnêtement, en France je n’aurai jamais eu un poste comme celui qu’on me confie, c’est typiquement US de donner sa chance à une personne qui a des arguments et qui montre qu’elle a envie de faire bouger les choses. Ce sera certainement décisif pour ma carrière également.

        Après, ce n’est pas forcément vrai pour tous les corps de métier (par exemple ma femme qui est infirmière, ça ne la fera pas progresser plus vite), mais les recruteurs sont friands de ce genre d’expériences pourvu qu’on leur montre que c’était bénéfique et qu’on a appris un maximum de chose.
        Pour certains, une année de travail à l’étranger équivaut à 3 à 5 ans d’expérience en France : on monte très vite dans la hiérarchie avec ça….

  41. pas facile de sortir de sa zone de confort mais qu’est-ce que ça fait du bien par après!! il y a toujours quelque chose à valoriser lors d’une telle expérience même si, pour mon cas, c’est du cat sitting et du dog walking, quel souvenir inoubliable et une anecdote sympa à raconter à un employeur qui a de l’humour…

  42. Nous sommes partis il y a maintenant deux ans, un peu sur un coup de tête. Nous avons quittés la Grande Bretagne (où nous étions depuis 16 ans), notre maison, nos amis pour venir nous installer en Australie. Notre point de vue pour ce changement complet? Se dire qu’il valait mieux l’avoir fait et en accepter les conséquences (bonnes ou mauvaises!) plutôt que de passer sa vie à se demander ce que notre vie serait devenue si nous avions sauté le pas.
    Mon mari a trouvé du boulot et donc nous vivons essentiellement sur son revenu. Dès le début, cela ne m’a pas dérangé vu que d’une nous avons deux enfants (dont un non-scolarisé à notre arrivée) et que rester à la maison ne me gène pas du tout. J’avais quand même besoin d’une activité en dehors de la maison (pour le côté méninges et un peu financier!) donc je suis devenu tutrice privée de français. C’est une activité que j’adore car j’aime enseigner cette langue, j’aime parler de la France et ça m’ouvre la voie pour une carrière que je n’aurais jamais envisagé! Et puis c’est vrai que d’un point de vue plus basique, ça remplit le CV et prouve à un recruteur que je n’aime pas rester sans rien faire!
    Mais comme Touillette (et toi!) la question de ma carrière ne s’est jamais posé.

  43. Ah la question qui tue 🙂 Pour combler le vide dans un CV français, moi je trouverais intéressant de chambouler les présentations tradis en s’inspirant du CV à l’américaine : les compétences en 1er (finalement, c’est le plus important, non ?) et après les expériences. Et je me dis : pourquoi pas une ligne spéciale expatriation, avec toutes les activités qu’on a pu avoir ? C’est une « expérience » aussi après tout 😉

  44. Salut Mathilde, salut les filles,
    De mon côté, j’ai quitté un job il y a un peu moins d’un an, super bien payé, CDI, un appartement de 80m2, une petite vie très très confortable pour un an d’aventures (et lesquelles…) en Australie avec mon mari (tout jeunes mariés, nous voilà en très longue lune de miel…). Nous sommes en WHV (Working Holidays Visa) pour un an. On voyage, on travaille, on rencontre des gens venant d’autres horizons et ayant d’autres mentalités. On apprend à dépasser nos limites personnelles et de couples. Au début, soyons honnête, je parlais anglais comme une vache espagnole du fin fond de la Sierra Nevada… Des qu’on a pu, on a bossé. On a posé notre campervan à Adelaide pour plusieurs mois et mon mari a trouvé un job à notre arrivée à Adelaide et moi je bossais comme serveuse le soir, sur appel, 1 à 3 fois par semaine… Du temps libre j’en avais! mais une chose est sure: il n’y a pas que travailler pour remplir un CV: se balader, faire du bénévolat, tenir un blog (Et ça ça occupe…), devenir un pro de la photo, penser au lendemain, à une suite de carrière ou un changement professionnel! Et notre vie on la gagne au ras des paquerettes (c’est dur d’être un backpacker en Australie…)! Et si vraiment vous voulez bosser dans votre métier, qu’importe le temps que vous allez passer dans ce pays, bosser! Vous seriez resté en France, vous auriez changé de boulot pour un super CDI, puis plusieurs mois plus tard vous auriez appris que vous étiez licencié pour cause budgétaire ou que votre boite mettait la clef sous la porte, ou que, ou que… on ne sait pas de quoi l’avenir est fait!
    Et puis oui c’est vrai, les anglosaxons ont une autre façon de voir les choses. Ici, si tu bosses, tu peux réussir… Ok, j’en prends note! Ici tu as de l’espoir! Alors au final, qu’importe ton trou dans le CV, si tu as ton retour, tu sais ou tu veux aller, tu peux montrer que tu parles couramment anglais, et que tu n’es pas resté sans rien faire non plus! Tu pourras bouger des montagnes. Vivez le moment présent comme votre coeur vous le dit, et assumez le, vous en tirerez toujours partie!
    PS: Mathilde, tu n’as pas l’air d’être une fille sans ressource et sans rien avoir à faire! Je ne suis pas inquiète pour ton CV!

    • Merci Marie pour ton message, et le partage de ton expérience !
      C’est sûr que quand je suis rentrée à Noël à Paris, et j’ai vu mes copines/ex-collègues toujours bosser dans le même cadre, ça m’a un peu refroidi sur le « ah lala, dire que j’avais tout quitté ». Mais bon, chacun ses choix, ses envies, etc.

  45. Voici 3 mois que je suis arrivée dans le Massachusetts pour suivre mon époux américain (moi aussi j’ai laissé une part de mon féminisme de côté! ), je ne travaille pas encore car je suis dans l’attente de la fameuse Green Card. Depuis trois mois, mon entourage me demande presque tous les jours ce que je fais de mes journées… difficile de répondre quand on ne fait pas grand chose en fait et qu’on apprend tout simplement à se familiariser, à trouver ses repères… Il m’a paru difficile de dépendre de mon époux dans un premier temps. Tout recommencer à zéro alors que la trentaine est généralement le début du confort a été dur, surtout quand on laisse derrière soi ceux qu’on aime. Je ne sais pas si je trouverais mieux ici mais ce dont je suis certaine c’est qu’il fallait tenter pour ne pas regretter. Nous sommes partis avec des désirs, des envies, il ne tient qu’à nous de nous rapprocher de notre but le plus possible ou du moins d’être satisfaits de notre condition. Et oui, cela pourrait être le bon moment pour faire un enfant mais bon, qui a envie de faire un bébé dans unentelle incertitude? Et puis, un enfant aux USA ça coûte un bras, une jambe et trois yeux en garde, etc!!! Quant au trou dans le CV, pour ma part, je pense que le futur recruteur sera plutôt impressionné par le courage et la curiosité ainsinquebla prisende risque qui nous auront poussé à traverser l’Atlantique!
    Merci Mathilde, au passage pour ton blog, que je suis avec plaisir!

    • Hello Mélanie,
      C’est parfois agaçant toutes ces questions qu’on peut prendre pour des demandes de justification, à un moment de sa vie où le doute est là…
      Good luck pour tout !

  46. C’est marrant, je ne me suis jamais posé cette question ! Je suis du groupe de celles qui ne peuvent pas travailler, la faute au visa. Fonctionnaire en France, je n’ai pas pris un gros risque : une disponibilité et un poste au retour. J’ai en revanche beaucoup cogité sur l’ennuie et la solitude. J’habite une zone ultra-résidentielle de la Silicon Valley où rien ne peut se faire sans voiture, ce qui m’agace. Malgré les meetups, du bénévolat dans une association, je n’ai pas rencontré grand monde en 3 mois et je ne fais malheureusement pas grand chose de mes journées. J’apprends à vivre autrement que metro-boulot-dodo, c’est pas toujours facile.
    Avant mon départ, on m’a aussi fait le coup des enfants, ça avait le don de m’énerver au plus haut point.

    • En fait, je ne me suis jamais posé la question non plus, ou du moins je n’avais jamais vu les choses sous cet angle, jusqu’à ce que cette copine qui veut partir à l’étranger me présente les choses comme ça (j’ai modifié l’intro en ce sens pour que ce soit plus clair).
      Good luck avec ta situation, et qu’en est-il du sport ou du boulot de ton mec ? on a surtout commencé à avoir des copains par ce biais à vrai dire.

      • Le sport, je n’y avais pas vraiment pensé. Nous habitons une résidence avec salle de sport et piscine, du coup je profite de ce que j’ai directement sous la main ! Mais c’est une bonne idée, je vais creuser de ce côté. Pour ce qui est du boulot de mon bonhomme, c’est assez bizarre. Il s’est fait quelques amis mais ils n’ont pas l’air du genre à aller boire un verre après le boulot. Il faudrait peut-être les secouer un peu 😀

  47. Je m’inquiète tous les jours par rapport à ce sujet. Je vais bientôt commencer ma troisième année en France, et j’ai toujours peur de ce qui va arriver lorsque je rentrerai aux Etats Unis – j’aurai environ 30 ans avec rien d’impressionnant sur mon CV. En France il est très difficile de trouver du boulot hors de l’enseignement d’anglais. Je trouve que ce que tu dis pour le CDI en France est carrément vrai, et sans avoir décroché ce niveau de carrière, j’ai du mal à être acceptée/respectée parmi certains gens. En même temps, je ne peux pas imaginer ma vie si j’étais resté aux USA, et cette expérience en France a été peut-être la plus importante de ma vie. Merci d’avoir parlé de ce sujet compliqué!

    • Hello Catherine, et merci pour ton témoignage inversé. Tu penses que tu ne sauras pas valoriser, comme on dit dans le jargon, ton expérience en France, une fois de retour aux US ?

      • Je ne sais pas, mais j’espère que si! Je croise les doigts, en tout cas… Je ne crois pas que mes expériences de l’enseignement seront très utiles sans un masters, mais j’espère que ma connaissance de la langue française m’aidera à décrocher un boulot super 🙂

  48. je fais partie de la 2e catégorie: j’ai radicalement changé de voie. Maintenant je fais un truc que j’aime et je n’aurais jamais pu me réorienter comme ça si j’étais restée en France (où les diplômes sont ce qu’il y a de plus important sur un CV). Y a eu des moments de doute, d’incertitude, de découragement, de flou total même. Rien que pour ce que j’ai « gagné » du point de vue professionnel, je ne regrette pas d’être partie 😉

    • J’ai l’impression que l’influence des diplômes se diffuse au fil du temps, même si une grande école reste un truc qui « fait beau », l’expérience compte plus après quelques années il me semble.
      C’est cool pour ton boulot en tout cas ! ça donne des ailes de vivre à l’étranger… peut-être pas dans tous les cas, mais quand ça marche, c’est chouette.

  49. Merci pour cet article. Ce n’est pas toujours facile de suivre l’autre, c’est certain. Je pense qu’il faut donc savoir saisir les opportunités quand elles se présentent : Au Québec, j’ai trouve très rapidement « une » job, 2 mois a peine après notre arrivée (candidature spontanée tombée au bon moment). Le secteur était intéressant, et j’y suis restee jusqu’à notre départ aux US. Dans l’attente du permis de travail, j’ai profite de la vie : sport, rencontres avec autres expats, voyages, cours de langue, etc … et j’ai eu une tres belle opportunité il y a bientôt 1 an que j’ai saisie au vol. Maintenant, je suis ravie de ce travail que je n’aurai jamais eu en France pour être honnête (pas la formation souhaitable, et comme en France tout tourne autour de ton cursus scolaire, c’etait joue d’avance). J’espere valoriser au mieux cette experience pour le futur, peu importe ou nos pas nous emmèneront 😉

    • c’est clair que l’idée d’opportunités n’a jamais eu autant de sens que depuis que je vis aux US… pour toi aussi apparemment !
      -Des bises,

  50. Salut Mathilde !

    ça fait du bien de lire ton article ! A Paris, c’est moi qui aidait financièrement mon mari toujours en thèse et ça m’a fait un peu mal à l’égo de devoir dépendre de lui. Arrivée ici, je me suis retrouvée face à des housewives qui me disaient de profiter de mon temps en Californie pour bronzer et faire des enfants….Sauf que je ne veux pas d’enfants et que j’adore mon boulot ! Mais au final, c’est quand même dur de trouver un boulot entre les problèmes administratifs et l’incertitude sur notre durée ici. C’est dur de rester motivée, mais même si je n’arrive pas à remplir le trou dans mon CV, l’expatriation est quand même une super aventure et permet d’ouvrir son horizon comme je n’aurais jamais pu le faire sinon. Donc aucun regret !!

  51. Pour moi, c’est le gros point noir. Surtout à 35 ans où c’est l’âge pour enfant, maison, carrière… bref ça fout un coup quand même.
    Je suis partie alors que j’aimais mon boulot et dans ma branche c’est pas évident de trouver du travail (beaucoup de concurrence), surtout à Tahiti… Et pour moi, c’est un trou de 3 ans !
    Et puis finalement j’ai trouvé un travail dans ma branche rapidement. Il a duré que 6 mois mais cette expérience a été pour moi très enrichissante. Je recherche du travail, mais j’ai espoir. Et puis ça me permet aussi de m’ouvrir à d’autres possibilités et de préparer mon retour en France. Pourquoi pas monter sa propre boite? L’idée murie doucement. Et puis du coup j’ai adhéré à une association pour aider à la protection de l’environnement.
    Tout ça pour dire qu’il y a forcément du positif dans une expérience et c’est ça qu’il faut valoriser.
    Bon courage à toutes celles qui doutent, c’est pas évident, mais ça vaut le coup 😉

    • Je suis d’accord avec toi, beaucoup de positif là-dedans ! merci d’avoir partagé ton expérience !

  52. On peut aussi rester en France et avoir un trou de 10 ans dans son CV cause congé parental. Changer de voie radicalement puis revenir a ses premiers amours. Je pense que toute expérience de la vie est bonne à prendre et qu’il y a plein de choses qui peuvent être ajoutées à un CV et être bénéfiques. Je ne prend pas ça comme un trou mais au contraire comme un bond en avant qui ne peut être que positif.

  53. Salut Mathilde!

    A propos du trou sur le CV, c’est ma grande angoisse aussi (j’habite a Boston depuis 11 mois et y ai trouve un job il y a 1 mois). Meme si je travaille maintenant, le trou d’un an continue a m’embeter. Je suis dans le cas de ceux « ayant change de voie » et cela me convient car je m’y suis resolue pour ne pas rester sans emploi, mais c’est un peu dur a accepter. J’espere arriver bientot a un etat d’esprit aussi positif que le tien. Merci de positiver pour les autres, c’est « inspiring! »

    Pardonne-moi pour les accents, j’ecris de mon « cubicle ».

    • Bonjour Mathilde, bonjour Véronique (cf. commentaire fb): MERCI pour cet article et ce commentaire! Je pense que je vais me garder cette page dans mes Favoris et y revenir quand j’aurais des moments de doute, de blues, de problème d’estime…Je suis Française et je suis en train de m’installer au Mexique. J’y avais étudié par le passé et le fait est que désormais j’y ai rejoint mon futur mari (qui est Mexicain). Deux mois et demi que j’y suis et que je galère avec les formalités administratives, le droit légal de travailler, etc…(sans compter que j’ai un prêt étudiant à rembourser!). Auxquels s’ajoutent les questionnements, les appréhensions, le regard des autres et j’en passe.
      Mathilde ton blog est tout simplement un pur bonheur. Je t’avais contacté il y a deux ans environ car l’idée de venir aux Etats-Unis me trottait dans la tête mais la vie en a décidé autrement. Je t’avais trouvé car je rêve de faire un road trip en Nouvelle Angeleterre (c’est toujours un projet!)
      Bref j’apprécie tellement ce que tu fais que ça m’a donné des idées et je viens tout juste de démarrer mon blog…sur le Mexique!
      Un grand merci! (Et bon voyage à Seattle!)

Les commentaires sont fermés.