Orques et dauphins en captivité, ou l’envers du décor

dauphins en liberté -

Suite à mon article sur mes 25 coups de cœur en Floride, Bertille, une lectrice du blog, n’était pas très contente que j’ai sélectionné une visite au Theater of the Sea pour rencontrer des dauphins, en captivité. J’ai adoré cette visite : j’étais super émue de voir des dauphins d’aussi près, et je trouvais l’interaction entre le dauphin et le dresseur incroyable. Mais récemment, j’ai regardé le documentaire Blackfish, sur les conditions de captivité des orques dans les parcs aquatiques américains ; je suis fan de la série Blue Planet de la BBC sur les océans. Peut-on aimer ces documentaires et la vie aquatique, tout en allant dans des seaquariums où les animaux vivent en captivité ? Le discours officiel des parcs est séduisant : c’est pour la science, les animaux sont sauvés de mauvaises conditions, ils sont bien traités, etc. Suite au commentaire de Bertille, je lui ai demandé si elle voulait parler plus longuement de son engagement pour lutter contre la captivité des cétacés, histoire d’en savoir un peu plus. Voici sa réponse :

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Comme pour bon nombre de gens, l’idée de nager un jour avec des dauphins, et d’avoir ainsi un contact privilégié avec ces mammifères marins, reste pour moi le rêve d’une vie. Et il me serait très facile de le réaliser, tous les ingrédients nécessaires étant réunis : je vis en Floride, à Miami, à très exactement 22 minutes en voiture du Miami Seaquarium, une des attractions phares de la ville. Mais je ne l’ai jamais fait. Et je ne le ferai d’ailleurs jamais avec des animaux en captivité.

Je ne souhaite pas proposer un article moralisateur car j’imagine bien que ceux d’entre vous qui ont déjà eu l’occasion d’aller dans un oceanarium ont très probablement nagé avec des dauphins captifs à cette même occasion. Mon but est de sensibiliser aux problèmes éthiques qui en découlent, de susciter la discussion, et de, peut-être, vous ôter ainsi l’envie d’y retourner. Si en plus vous en parlez avec votre entourage, alors j’aurais totalement atteint mon objectif !

Derrière les somptueux spectacles de mammifères marins qu’on vous propose, se cache une réalité tragique. Je ne suis pas une spécialiste des dauphins ou orques captifs, loin de là, mais j’ai été sensibilisée sur leur triste sort, et j’essaye de transmettre ces informations à tous ceux disposés à connaître la vérité, même si elle dérange.

Voici donc un petit condensé de choses à savoir sur la captivité des cétacés dans les oceanariums, sous la forme de questions-réponses, avec des liens vers des articles en ligne sur le sujet pour en apprendre plus.

  • D’où viennent ces mammifères ? Avant d’atterrir dans les oceanariums, les mammifères marins sont capturés en mer. C’est-à-dire qu’ils sont arrachés à leur milieu naturel et à leur environnement social (famille). Les dauphins sont ceux qui en pâtissent le plus de nos jours car la reproduction en delphinarium est très compliquée à réaliser (alors que des programmes de reproduction d’orques sont en cours ces dernières années).
  • Pourquoi réalisent-ils leurs tours ? Réponse simple : pour manger ! Aucune de leurs actions n’est spontanée. Les mammifères marins (dauphins ou orques) savent parfaitement que s’ils n’obéissent pas à ce qu’on leur demande de faire, ils ne seront pas nourris. Les dresseurs savent très bien comment rendre un cétacé efficace : ils leur donnent uniquement un poisson ou deux le temps de faire un tour. Un dauphin pouvant ingurgiter jusqu’à 25 kilos de poissons par jour, la journée de travail risque d’être longue ! Je crois que les dresseurs aiment à leur façon ces animaux, mais qu’ils sont aveuglés par leur travail.
  • Que se cache-t-il derrière l’apparent sourire d’un dauphin ? Malheureusement, et j’ai découvert cela récemment, tous les mammifères marins captifs sont drogués pour tenir le coup. Tous. En même temps, si on se met un instant à leur place, qui ne deviendrait pas fou à passer sa vie dans une cage, à tourner en rond tous les jours, sans jeux, et à répéter les mêmes tours inlassablement pour les mêmes spectacles ? Les cétacés reçoivent donc des doses d’anxiolytiques et d’antidépresseurs pour surmonter le stress de l’enfermement et réduire leur agressivité. Certains dauphins décident d’ailleurs d’en finir, et se suicident en arrêtant simplement de respirer. Et oui, ils sont capables de prendre cette décision. Un des dauphins de la célèbre série Flipper semble d’ailleurs s’être suicidé. L’interview de Rick O’Barry, ancien dresseur des dauphins de la série, et qui est désormais le plus grand défenseur de ces mammifères captifs, est d’ailleurs éloquente. D’autres cétacés se tapent la tête contre leurs parois et s’abîment les dents à ronger tout ce qu’ils trouvent (paroi, barreaux, etc.). L’orque Splash en est un bien triste exemple.
  • Comment les cétacés expriment-ils leur souffrance ? Une des conséquences directes de l’enfermement des mammifères marins est l’agressivité. Tilikum, le célèbre orque mâle de Seaworld à Orlando, a tué 3 personnes depuis son enfermement… Et il est toujours en activité, comme si de rien n’était ! Un excellent documentaire, Blackfish, sorti en 2013 et réalisé par Gabriela Cowperthwait, s’interroge sur les conséquences de la captivité sur les mammifères marins. Avec de nombreuses récompenses reçues à travers le monde, la portée de ce documentaire est phénoménale. Il est en train de faire grandement évoluer les mentalités. Si ce n’est pas déjà fait, je vous invite à le visionner pour vous faire votre propre opinion sur le sujet.
  • Les cétacés sont-ils intelligents ? Un dresseur ne vous avouera jamais la vérité si vous lui demandez combien de temps il faut à un dauphin ou à un orque pour apprendre un tour. Leur réponse officielle sera du type : « Il leur faut des semaines, voire des mois pour comprendre et répéter un tour ». En vrai : à peine quelques minutes. La vérité dérangerait n’importe qui, et poserait l’évidente question : Comment un être aussi intelligent peut-il être confiné dans un bassin toute sa vie pour réaliser des spectacles de divertissement ?

Quelques idées reçues sur les cétacés en captivité

  • Les cétacés vivraient plus longtemps en captivité. Les employés des Seaquariums font croire au public que les cétacés vivent plus longtemps en captivité. En réalité, les dauphins captifs vivent en moyenne 20 ans de moins que leurs congénères sauvages.
  • La captivité des cétacés aurait un but scientifique. Récemment, une équipe de Seaworld s’est déplacée en Antarctique, non pas pour y faire du tourisme, mais tout simplement pour aller voler 10 bébés manchots empereurs à leurs parents. La raison officielle invoquée alors : l’étude scientifique de ces manchots. La science a bon dos. Mon mari, chercheur en écologie animale, me prouve s’il en est besoin qu’il n’est pas nécessaire de confiner des animaux en captivité afin de les étudier (vive les émetteurs GPS et les balises Argos qui transmettent les informations nécessaires aux chercheurs sans avoir à perturber la faune locale).
  • « On ne peut pas relâcher les mammifères marins nés en captivité car ils ne pourront pas survivre dans l’océan. » C’est une idée reçue globalement fausse. Il est évident qu’on ne peut pas relâcher un animal qui n’a connu que l’enfermement sans un minimum de préparation. C’est pour cela que des programmes des réhabilitation sont mis en place, qui permettent notamment de leur (ré)apprendre à chasser. Il existe de très beaux exemples de réhabilitation réussie comme celui de Tom et Misha, deux dauphins ayant été maintenus captifs pendant des années. Dans le passé, et grâce à une forte mobilisation, Keiko, l’orque du célèbre film Sauvez Willy, fut également libéré. Il est depuis décédé dans son environnement naturel.

Des initiatives encourageantes ?

Mars 2014 : Un gouverneur Californien a proposé une loi contre la captivité des cétacés. Le résultat immédiat sera la fermeture des delphinariums en Californie (dont Seaworld à San Diego). Une belle avancée dans la classe politique qui a malheureusement été freinée, le vote de cette loi ayant été repoussé à 2015.

20 mai 2014 : Fermeture du delphinarium de Rimini, en Italie. La liste des delphinariums fermés s’allonge, mais elle reste encore bien courte…

24 mai 2014 : Une forte mobilisation pour la journée internationale contre la captivité des mammifères marins. Explications et photos de l’événement sur la page Facebook de l’organisation Empty the tanks (Videz les bassins !).

27 mai 2014 : Une agence de voyage de l’île Maurice vient en aide aux dauphins.

Y aller ou pas ?

Les oceanariums sont des entreprises commerciales dont le principal intérêt est la recherche de profit par le divertissement. Les activités scientifiques et/ou de réhabilitation servent à cacher leurs agissements, et, il faut bien l’avouer, à donner bonne conscience aux visiteurs. Seaworld est une entreprise très lucrative qui a eu pour l’année 2011 un bénéfice record de l’ordre de 380 millions de dollars (!) et qui ne paye pas d’impôt sur ses revenus.

Les spectacles de cétacés fonctionnent tous sur le principe de l’offre et de la demande : Si vous n’achetez plus de tickets pour aller voir ces spectacles, les Oceanariums n’auront plus d’autre choix que celui de fermer leurs portes et de relâcher les cétacés. C’est ensemble que nous pouvons faire la différence : Faites une bonne action en devenant porte-parole des cétacés captifs !

Pour ceux qui veulent aller plus loin, voici quelques blogs de défense des cétacés, très actifs et instructifs (en anglais ou en français) :

La liste n’est pas exhaustive (tout comme le contenu de cet article).

Merci à Mathilde de m’avoir laissé la parole sur son blog. Merci également à tous ceux qui prendront le temps de lire cet article.

Crédit photo : Mathieu Basille. Dauphins libres à Rangiroa, Polynésie Française.

– Bertille

Et moi je remercie Bertille d’avoir pris le temps d’écrire cet article, si vous avez des commentaires ou un témoignage, laissez un commentaire !

-Mathilde 

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Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

44 réflexions au sujet de “Orques et dauphins en captivité, ou l’envers du décor

  1. Bonjour Maathiildee
    D’abord je VOUS ADORE!!!! nous sommes fans des USA et depuis 2015 nous partons tous les ans en Avril pour découvrir une nouvelle région.A chaque fois ,vous êtes notre référence!!
    2015:juste NY /2016 :NY et Washington /2017:nous avions pris de l’assurance et nous avons fait toute la nouvelle angleterre (mon voyage préféré ;j’ai adoré Boston et Newport et vous avez été essentielle) /2018 :de NY à Savannah en passant par les appalaches.
    Et cette année la floride:Miami- orlando en finissant par qques jours à Disneyworld.
    Vous êtes vraiment d’une aide précieuse à chaque voyage donc pour tout ca MERCI!!

    Je rebondis sur votre article et je vous remercie d’avoir laisser la parole à Bertille.Je partage totalement son point de vue.Grande militante de la cause animale,il est également hors de question pour moi de cautionner les seaquariums et autre zoos.De même que les tours en airboat car ils terminent tous par une maîtrise d’un pauvre alligator…ce sera donc sans moi
    Par contre auriez vous des adresses de réelles fondations d’aide aux animaux ?
    Je sais qu’il existe un « turtle hospital » sur les keys.Est il vraiment fiable?
    Quelqu’un en sait il plus sur la foundation Big Cat Rescue à Tampa?
    Où avons nous le plus de chance de voir des dauphins en totale liberté?

    Voila merci encore mille fois à Maathiildee et merci aussi à Bertille pour son super article .
    Longue vie au blog!!!
    stephanie

  2. @clour et @happyvirginie : Merci beaucoup pour vos commentaires constructifs et pour votre support ! J’irai également lire ton article 🙂

  3. Je viens de découvrir ce merveilleux blog alors que je suis à la recherche d’informations sur un futur Roadtrip dans l’ouest avec ma tribu (bon faut économiser en attendant !) et d’articles en articles je tombe sur celui-ci qui me touche particulièrement … après les inondations de octobre 2015 dans le Sud de la France je me suis intéressée de plus près aux conditions de vie des cétacés captifs … j’ai beaucoup lu, vu (Blackfish, the cove …) et alors que j’avais moi-même emmené mes enfants visité le Marineland en 2010 j’ai aussi décidé d’écrire un article pour sensibiliser mon entourage … Cela m’a permis d’échanger, d’informer sans moraliser puisque moi aussi j’avais succombé à l’appel des dauphins quelques années auparavant … Merci Bertille pour cet article qui correspond tout à fait à mes valeurs !
    Je partage avec vous le mien qui va dans ce sens et j’espère sincèrement que les choses vont continuer d’évoluer (la Californie a enfin voté la fameuse loi, interdit la reproduction et les spectacles des orques, et le documentaire Blackfish a permis de convaincre de nombreuses personnes ! le pouvoir étant l’argent, en refusant d’alimenter financièrement ces industries lucratives on permet de faire bouger les choses !)

  4. Je viens de découvrir ton blog Mathilde : nous venons d’arriver à Montréal avec mon mari pour deux ans et cherchons à découvrir l’Amérique du Nord, donc merci pour cette belle mine d’informations. Et surtout, merci et bravo d’avoir pris l’initiative de donner la parole à cette lectrice. C’est très honnête de ta part, on ne voit pas ça partout. Et Bertille, bravo pour ton engagement, et merci pour ces infos. J’en parlerai autour de moi autant que possible. Nous avons décidé de boycotter les spectacles de mammifères marins depuis quelques temps, car nous avons pris conscience de tout ça. Prochaine étape, car la logique est la même : ne plus aller dans des zoos.
    Bref, merci à toutes les deux !

  5. Bonjour, article très intéressant, merci pour votre collaboration.

    Récemment, je me suis aussi penchée sur la question de « l´exhibition » des animaux, en particuliers des éléphants en Thailande. Comme les mammifères marins, ces derniers sont drogués et très souvents maltraités pour dompter leur côté sauvage (car les éléphants, bien évidemment, le sont).

    Heureusement, et ca m´a un peu remonté le moral, il existe l´Elephant Nature Park, en Thailande aussi, où il n´est pas question de monter sur eux. Au contraire, j´ai cru comprendre qu´ils étaient très bien traités, la directrice du centre ayant décidé de protester contre cette activité touristique lucrative.

    http://www.elephantnaturepark.org/

    Au plaisir de te lire Mathilde, et merci à Bertille pour les informations!

    Justine

  6. Bonjour Pauline,

    Merci pour ta contribution à cet article qui est très appréciée !

    Une de mes prochaines lectures sur le sujet : « Beyond the surface » de John Hargrove, ex dresseur chez Seaworld.

  7. Bonjour,

    Une fille d’un blog sur lequel j’ai ralé suite au Marineland :p M’a donné ce lien.
    Je ne peux que valider à 300% les dires de Bertille, j’essai moi aussi de sensibilisé les personnes à ce problème majeur. Je soutiens beaucoup d’association dont les Sea Shepherd et Ric O’Barry.

    Je n’en dirait pas plus, Bertille à déjà bien expliqué, je ne peux qu’inviter les gens à se renseigner, et à nous aider, s’il vous plait, à fermer ses marchand de mort. Si si, au moins.

    Et pour celle qui veulent nager avec les dauphins, en France, au large de Cannes ou Nice, pour 185€/310€ vous pouvez aller nager avec des cétacés, dauphins, baleines, poissons etc … et vous êtes rembourser ou reporter gratuitement à une autre fois si ce n’est pas le cas 😉

    http://www.nageaveclesdauphins.com/

    Merci de respecter ses « animaux » des fois et souvent, bien plus humains que nous.

    Bisoux à tous et à toutes.

    • Pardon pour les fautes avec « ses » je sais bien que c’est « ces » !!
      Ca m’énerve et je ne peux pas éditer.

  8. Waw cet article est superbe!!!
    Cet été, je suis allée au parc animalier de Gran Canaria où j’ai vu des Dauphins et même fait une photo avec l’un d’entre eux.
    J’avoue que ça fait mal au coeur de les voir comme ça, mais j’étais tellement fascinée par ces bêtes depuis toujours.
    Mais là, cet article m’a complètement fait changé d’avis.
    Bravo à Bertille, il faut continuer comme ça.

  9. Merci Bertille pour ton article, j’étais passée au travers 😉

    Nous avons fait notre voyage de noces en Tanzanie où nous avons pu voir des centaines d’animaux vivre leur vie en totale liberté. A notre retour en France, nous avons voulu les revoir dans un zoo, en l’occurrence Beauval. Quelle malaise !! Ces pauvres bêtes avaient l’air malade, déprimé et en mauvaise santé. Et puis la réactions des gens : c’était un peu la foire à neuneux ! Des papas montrant les animaux en disant à leurs enfants « Regarde-le qu’il est con ce tigre » -« ouh t’es bête toi, t’es vraiment bête » etc. VÉRIDIQUE. A en vomir !!

    La Tanzanie nous a marqués à jamais et lorsque nous aurons des enfants, nous les amènerons en Afrique pour qu’ils comprennent ce que sont des animaux en liberté. Bref depuis on boycott les zoos et évidemment les marineland et cie.

    Beau combat Bertille en tout cas 😉

  10. Très bon article, complet, convaincant, merci Mathilde. A partager avec le plus grand nombre

  11. Bonjour,

    Je suis le mari de Bertille, le fameux chercheur en écologie animale. Bien sûr, je suis tout à fait d’accord avec tout ce que Bertille a écrit, et je la soutiens entièrement dans son engagement.

    Je suis ravi de voir la qualité des commentaires. J’aimerais revenir toutefois rapidement sur un point particulier, celui des zoos. Le commentaire d’Eleusis_Mégara notamment soulève un point important : si les lieux en question (zoo, aquarium, delphinarium, etc.) sont aux mains d’une entreprise, il y aura fatalement des abus. Ce n’est pas pour diaboliser l’entreprise, mais la mission fondamentale de celle-ci est de rapporter de l’argent, pas de se soucier du bien-être ou de l’avenir des animaux qu’elle exploite. Sans contrôle vigilant de la part des autorités, ce qui est rare étant donné l’importance économique de Sea World par exemple, on peut s’attendre à ce que cela déborde.

    La mission de départ est donc fondamentale, mais il n’est pas impossible de concilier une mission positive et un aspect éducationnel dans un zoo. Ayant grandi à Lyon, j’ai pu bénéficier d’un accès gratuit toute l’année au zoo de Lyon dans le grand Parc de la Tête d’Or (il faut ici bien différencier la notion de gratuité de la notion de profit : je ne défends pas forcément l’accès gratuit au zoo, même s’il s’agit d’un plus non négligeable dans une grande ville). Il s’agit ici d’un parc municipal, qui travaille notamment en liaison avec l’école véto de Lyon, mais également l’Université Lyon 1 ou le Museum d’Histoire naturelle. Étant enfant, j’ai donc pu profiter de voir des girafes, des éléphants et autres grands mammifères. Désormais adulte, j’ai beaucoup plus de mal à y retourner, voir des lions et tigres en cages tourner en rond dans quelques mètres carrés n’étant pas bon pour le moral (la situation s’y améliore peu à peu, notamment avec la plaine africaine). Il n’en reste pas moins que la fascination exercée par le monde animal étant gamin a sans doute joué un grand rôle dans mon parcours et mes engagements actuels.

    Un des points essentiels finalement est la notion d’exhibition, comme souligné par Magouille. Dans un zoo, il ne devrait pas être question de faire réaliser des prouesses aux animaux pour amuser l’humain. Maintenir des animaux en captivité est une chose, en monnayer l’utilisation pour en faire un spectacle en est une autre.

    Pour alléger un peu mon propos, je pourrais aussi souligner que le parc de Thoiry comme le safari de Peaugres sont privés, et appartiennent avec d’autres au Groupe Thoiry, mais ne semblent pas soumis aux dérives des delphinariums. Ils s’appuient notamment sur une charte éthique qui impose, entre autres, de :

    * Faire preuve de la plus grande éthique en matière d’élevage et assurer les meilleurs soins aux animaux.
    * Conserver autant que possible le caractère sauvage des animaux.
    * Exclure l’obtention directe d’animaux du milieu naturel (seules quelques exceptions justifiées sont autorisées, par exemple des animaux confisqués par les douanes, etc.)

    Je ne souhaite pas faire la promotion du Groupe Thoiry ici, mais il semble donc qu’une autre voie soit possible. La charte de Thoiry est basée sur celle de l’EAZA (Association Européenne des Zoos et Aquariums), je serai curieux de voir si les delphinariums européens y adhèrent et comment ils s’y retrouvent…

    Mathieu.

  12. Merci pour cet article qui nous permet de prendre conscience des conditions de vie de ces animaux. Il est vrai qu’il est triste de les voir évoluer dans de petits bassins pour le bonheur des petits et des grands, mais, serions-nous à leur place, ne tomberions-nous pas fous sans liberté et sans espace ? Je repense à une scène du célèbre film « la planète des singes » où se sont les hommes qui sont enfermés et font l’objet d’expériences. Inimaginables, non ? et bien, c’est la même choses pour tous les êtres vivants. Les animaux sont faits pour vivre dans leur espace naturel, qui, bien évidemment, doit continuer à être préservé.

  13. Un grand merci pour cet article. Nous allons en Floride cet été et nous souhaitions aller en famille à Seaworld et nager avec les Dauphins. On a annulé tous nos plans. On ira voir les animaux dans la nature.

    • Merci à vous d’avoir pris le temps de lire l’article. Votre changement d’avis sur la question est ma petite victoire.

      Allez vers Naples, vous aurez de grandes chances de voir des dauphins depuis la plage 🙂

  14. Tiens c’est marrant j’ai justement regardé le documentaire Blackfish hier. Je suis quelqu’un qui est très attaché à l’environnement et au respect des animaux. Je suis moi même allée à SeaWorld San Diego, j’ai été émerveillée devant les spectacles et l’interaction avec les belugas que j’ai fais, je ne pensais vraiment pas que les conditions de vie étaient aussi horribles… Même si ce genre de parc vend du rêve, je pense que le rêve, on le vivrait encore plus en voyant ses animaux dans leur milieu naturel que dans des « piscines ».
    Je vais donc de ne pas sur les liens que Bertille nous a donné afin de m’engager 🙂
    Merci pour cet article en tout cas, ça reste un problème trop peu médiatisé malheureusement.

  15. Article vraiment très intéressant. J’ai découvert pas mal de choses en le lisant. Cela fait quelques semaines que je m’interresse à ce documentaire : Blackfish.
    Connais tu un site où il est possible de le voir en streaming ? Jusqu’à présent mes recherches n’ont rien donné.

  16. Bonjours !

    J’avais été un peu « Maismais » quand tu as mis l’aquarium, mais tu ne pouvais pas savoir !
    J’ai vue Black Fish, il y a quelques temps.. ainsi que le trafic de viande de dauphin au Pérou (grossse baisse de la population des dauphins à cause de cela !). Les gens parlent trop peu de ces captures d’orques, dauphins !
    Cet article va permettre aux personnes d’avoir les liens pour se renseigner et en parler ! Et il faut !

    Merci pour cet article en collaboration 🙂

  17. Bonjour à tous,

    Il y a beaucoup de retombées positives suite à la publication de cet article sur le blog de Mathilde, et j’en suis très heureuse !

    Comme je le mentionnais dans l’article, le contenu n’était pas exhaustif, et je me permets de rajouter quelques infos aujourd’hui :

    – Le cas d’Angel : Angel est une jeune dauphine albinos, et cette particularité a fait d’elle une proie alléchante. Après sa capture, toute sa famille a été tuée. Angel se laisse désormais mourir dans un bassin du Taiji Whale Museum, au Japon. Certaines photos de visiteurs montrent des faits de maltraitance… plus d’infos ici sur son cas, et sur la situation en général, des massacres de dauphins dans la baie de Taiji : http://freedolphinsbelgium.wordpress.com/2014/01/19/un-petit-ange-en-enfer/

    – Le cas de Lolita, l’orque de Miami Seaquarium : Elle est maintenue depuis plus de 30 ans dans un réservoir dont les dimensions sont en principe illégales au vu des normes de l’APHIS (service d’inspection américain pour le bien être des animaux). Des infos par ici : http://freedolphinsbelgium.wordpress.com/2013/03/18/lolita-la-petite-orque-qui-ne-voulait-pas-mourir/

    – Le programme « Dolphins with the stars » : C’est une émission qui sera malheureusement diffusée prochainement aux États-Unis, dont le concept est de laisser des « stars » se prendre pour des entraineurs de dauphins le temps d’un concours. L’émission devait être reprise en France par Endemol, mais la société vient de confirmer que ce concept ne faisait pas parti de ses projets : http://www.blog-les-dauphins.com/cyberaction-non-au-projet-de-dolphins-with-the-stars-francais/

    Merci pour votre ouverture d’esprit. Diffusez l’info autant que possible svp 🙂

  18. Je me doutais que ce n’était pas « foufou » comme situation pour l’animal mais je ne pensais pas à ce point. Je suis sidérée par leur intelligence…
    Merci pour les infos, je partage.

  19. Bonjour Bertille et merci pour cet article. Je suis aussi devenue très sensible au sujet de la captivité des cétacés en regardant THE COVE puis BLACKFISH, puis en me documentant sur la toile. Jamais je ne mettrai les pieds dans un delphinarium. Le dauphin par exemple est un mammifère très évolué capable de communiquer de façon complexe. S cerveau est plus gros que celui de l’homme. Son lobe frontal, siège de la pensée consciente et de sa capacité – que partagent seulement les grands singes et les éléphants – à se reconnaître dans un miroir, est beaucoup plus volumineux que celui de l’homme. Avez-vous déjà entendu parlé des nombreux sauvetages par des dauphins de personnes en train de se noyer ou de se faire attaquer par des requins?

    • Bonjour Anne,

      Oui, il existe de nombreux témoignages de sauvetages d’humains par des dauphins.

      Il y a tout juste 2 jours, j’ai lisais justement le récit d’une scientifique, partie en mer avec son équipe, qui a aperçu un pod (groupe) de dauphins particulièrement agité … en se rapprochant d’eux, les dauphins ont formé un cercle, et c’est là que l’équipe a aperçu une femme qui se noyait (une tentative de suicide apparemment). Ils l’ont secouru, et cette personne a survécu : http://newswatch.nationalgeographic.com/2014/05/29/dolphins-guide-scientists-to-rescue-suicidal-girl/

  20. Article tres interessant. Je ne savais pas la moitie des informations…cela va me faire changer d’avis sur beaucoup de choses…

  21. Merci beaucoup pour cet article. Lors de notre voyage de noces en Polynésie Française, il y a presque 10 ans, nous avons nagé avec un dauphin (activité proposée par l’agence de voyage et organisée au sein d’un hôtel). C’est vrai que c’est magique. Nous avons évidemment quelques photos. Maintenant que je lis cela, je me sens un peu coupable, je l’avoue…
    Pour la petite histoire, lors de ce voyage, nous avons pris, au même endroit, la même photo que celle qui illustre cet article!

    • Coucou,

      Je suppose que la nage avec les dauphins, c’était à l’hôtel Intercontinental de Moorea ? Il ne me semble pas qu’il y ait d’autres endroits en Polynésie pour faire cela. L’hôtel étant libre d’accès, nous étions passés voir le bassin des dauphins … vraiment petit. Ce que je trouve particulièrement dur pour ces dauphins là, c’est qu’ils ont une magnifique vue sur la mer juste en face d’eux.

      La photo a été prise à la passe de Tiputa, à Rangiroa. Nous avions attendus un certain temps pour avoir la chance d’apercevoir les dauphins qui aiment venir y sauter dans les vagues, comme tu le sais 🙂

  22. J’ai également vu Blackfish et au-delà du traitement inhumain réservé à ces animaux, j’avais été vraiment choqué de voir comment les parcs opéraient, en bourrant le crane des dresseurs, en ignorant les signaux d’alerte, en mettant des vies en danger… Si je me souviens bien ils avaient plus ou moins déclaré que la mort de la dresseuse était partiellement de sa faute et absolument pas liée aux traitements infligés aux animaux. Les témoignages des anciens dresseurs, que personne n’écoute, faisaient froid dans le dos….

  23. Très bon article. J’irai voir tous les liens et je regarderai le documentaire dès que j’aurais un peu plus de temps.

    Je n’ai jamais été pour ces parcs. J’ai été a Marineland quand j’étais petite et j’y suis retournée une fois plus grande pour voir le bassin des requins, mais je ne suis vraiment pas fan! je n’y emmènerai pas mes enfants, quand j’en aurai! je ne suis pas zoo non plus, à l’exception du Parc de Pairi Daiza, en Belgique que je suis sur Facebook et qui à l’air de prendre grand soin de ses animaux, même si je les préfèrerai en liberté!

    • J’avoue qu’aller au zoo ne m’intéresse pas trop non plus, voir des animaux en cage il n’y a rien d’enrichissant là dedans …

      Je les préfère en liberté ou au pire en semi-liberté comme au parc Pairi Daiza que j’ai découvert récemment et qui m’a énormément plu. Là question espace et environnement c’est tout de même top pour les animaux … et apparemment ils ont l’air bien soigné.

  24. Merci de ce point de vue qui a le mérite de poser les choses à plat sans émotionnel. Quand on boycotte les zoos (même sans militantisme), on passe souvent pour un(e) rabat-joie. Beaucoup de gens avancent aussi l’argument éducatif : « il faut éduquer les enfants à la nature, leur faire connaître les animaux ». Mais là où un bon docu apporte des infos scientifiques, un jeu de cirque est-il pédagogique ? L’imaginaire collectif citadin tend à traiter les animaux comme des peluches, mais il faut se rappeler où sont nos limites et leurs limites. Une récente conférence TED à ce sujet, d’ailleurs : http://bit.ly/1o0R5sB

  25. Merci à Bertille pour cet article très complet et à Mathilde pour lui avoir laissé la parole. Je suis allée une fois au Marineland d’Antibes et j’avais vraiment l’impression que les soigneurs étaient sincères. Le paradoxe c’est que c’est très souvent des personnes qui aiment ces animaux qui vont les voir. Même si c’est un rêve pour moi de nager avec des dauphins jamais je ne le ferais dans un parc. J’avais déjà quelques doutes, je verrai ces parcs d’une autre manière. Je suppose que c’est le même principe pour les zoo?

  26. Article intéressant et très sensibilisant. Je savais certaines choses mais j’en ai découvert de nouvelles, c’est affligeant. L’article est bien documenté j’ai suivi tous les liens, c’est une bien triste réalité qui est dévoilée. Merci pour ces infos que je ne manquerai pas de diffuser.

    Je n’ai jamais eu l’envie d’aller dans un delphinarium en revanche aller au zoo est pour moi une démarche anodine que je remet lentement mais sûrement en question.

    Claire-Line
    http://claireline.wordpress.com

  27. Merci les filles pour la réflexion. J’avais vu le commentaire de Bertille et ayant moi-même vu le documentaire Blackfish j’avoue que je ne pouvais qu’être d’accord avec elle. Je ne suis jamais allée dans un tel établissement mais je grince les dents à chaque fois que quelqu’un me dit qu’il en a l’intention. A San Diego il y a Sea World, qui continue à attirer plein de spectateurs malgré les polémiques et les manifestations… En tout super article référence, je n’hésiterais pas à filer le lien à certaines personnes 🙂

  28. article très intéressant, je vais essayer de trouver le docu. Je suis fan de ce genre de spectacles même si je sais que c’est « mal » par rapport à ces animaux. Par contre j’aurais pu à de nombreuses occasions « nager avec les dauphins « mais je ne l’ai pas fait (me sentant coupable ;-)).

    • Hello,

      Je t’encourage en effet à voir les documentaires Blackfish et The Cove qui traitent très bien du sujet. N’hésite pas à revenir nous faire part de ton ressenti après coup, merci.

  29. J’apprends avec joie à travers cet article que le delphinarium de Rimini – à quelques kilomètres de là où vit ma grand-mère en Italie – vient récemment de fermer ses portes ! J’y avais été plus petite et je ne sais pas, ça m’avait mise mal à l’aise. J’ai vraiment du mal avec l’utilisation des animaux pour notre divertissement.

    Je plussoie totalement cette phrase de Bertille (très joli prénom soit dit en passant) : « Les activités scientifiques et/ou de réhabilitation servent à cacher leurs agissements, et, il faut bien l’avouer, à donner bonne conscience aux visiteurs ». Je me tue à le dire à mes proches qui continuent pourtant d’aller dans les zoos, de se prendre une place pour Marineland dès qu’ils vont dans le sud, etc.

    Je comprends que l’on ait cette curiosité, que l’on veuille approcher les animaux de plus près, surtout lorsqu’on les aime mais c’est contre-productif. Les zoos, les aquariums, les delphinariums & cie n’existent que pour faire du profit effectivement. Je me souviens, au zoo de Beauval, il y a 5/6 ans, une panthère des neige tournait en rond dans son enclos, elle pataugeait dans la boue et semblait tant s’ennuyer. Ça a été comme un déclic… Je me suis dit : plus jamais je donne mon argent à un zoo.

    Sauf que pour la plupart des gens dire ça, c’est extrémiste. Combien de fois suis-je passée pour la rabat-joie de service ? Je crois qu’il faut continuer d’en parler inlassablement, continuer d’informer les gens, de leur dire ce qui se passe en coulisses et de leur montrer des images, des vidéos. La prise de conscience ne peut venir que comme ça.

    Merci pour cet article que je vais m’empresser de partager.

    Bises Mathilde et Bertille 🙂

  30. Vraiment très intéressant! Effectivement on est pas assez au courant, mais ce qui est sur c’est qu’après lecture de cet article je n’irai jamais voir de dauphins en captivité…
    Il y a tellement de choses que l’homme veut s’approprier, et toujours plus pour au final : l’argent! c’est dégoutant, les animaux ont autant leur place et leur liberté sur cette planète que nous!

  31. Bravo à Bertille pour cet article on ne peut plus complet et merci de lui avoir laissé la parole Mathilde, j’avais vu que tu parlais du theater of the Sea et je me doutais que Bertille réagirait 😉 Avant de connaître Bertille, je dois l’admettre, je n’avais pas réellement mesuré l’impact de la captivité sur les cétacés. Spontanément je n’étais pas fan des parcs aquatiques même enfant (j’avais vu les dauphins au parc Astérix a 10 ans et depuis je n’ai jamais plus « recidivé ») mais il est certain qu’ aujourd hui je n’y remettrai jamais plus les pieds. Je déconseille d’ailleurs à tous les amis ou touristes que je croise de s’y rendre 😉

  32. Merci pour ces informations. Nous ne sommes que trop peu informé malheureusement.

    • Bonjour! Je me suis retrouvée dans un cas semblable, je suis allée à Malte très récemment, le 5 janvier j’ai nagé avec des dauphins, le lendemain, je rentrais alors en Belgique, je suis tombée sur un article dans le genre « La célèbre orque Tilikum est décédée », je me suis mise à vaguement lire les commentaires, et je suis passée à autre chose, je suis vite revenu dessu car quelque chose m’échappait, on l’appelait l’orque tueuse et cependant un tas de gens étaient très peinés de sa mort, j’ai donc fais des recherches et je suis tombée sur « Blackfish », ce documentaire a tout à fait changé ma vision des choses, et le fait que je tombe dessu juste le lendemain de ma nage avec des dauphins a eu beaucoup d’impacts sur moi, je lis un tas de choses sur le sujet et cela depuis le 6 janvier, quelques jours en somme, et donc je suis tombée sur des articles sur les dauphins, forcément, dont celui sur Rick O’barry, je n’arrête pas d’y penser, et d’en parler autour de moi, de conseiller le documentaire. J’ai vraiment trouvé cet article très bien écrit, il regroupait beaucoup d’informations que j’avais pu voir par-ci par-là! Merci???

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