Vivre sur un campus américain

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Beaucoup d’étrangers, comme nous, viennent à Boston pour travailler ou étudier dans l’une des cinquante universités de l’agglomération – les plus connues étant Harvard et le MIT mais il y en a une multitude d’autres. En arrivant à Boston, on a d’abord vécu dans un quartier voisin de la fac, à Allston. Mais comme l’appartement n’était pas génial, Manu s’est mis sur liste d’attente pour bénéficier des logements de l’université où il travaille – pas de tarif réduit à la clé, l’accès à des appartements gérés par la fac – la garantie d’un truc bien situé, propre, bien géré. Un jour, on est arrivé en haut de la liste, et on nous a proposé un appartement sur le campus. On a déménagé, et depuis, on n’a pas bougé.

Le campus de Boston University est complètement intégré à la ville, rien à voir avec les campus isolés dans la campagne. Il est tout en longueur, et s’étale le long de Commonwealth Avenue sur plusieurs kilomètres, il y a 3 des stations de métro qui le desservent, c’est dire si ça domine l’ouest de Boston.

Vivre sur un campus américain entretient quelques mythes sur la vie, j’ai l’illusion de croire que (1) tout le monde est jeune et beau (2) tout le monde fait du sport, tôt le matin, tard le soir, tout le temps (3) passe le reste de son temps dans les cafés à étudier, ou quand il fait beau à bronzer et lire dans la pelouse (4) et enfin, le moindre inconvénient sera pris en charge – par la police du campus omniprésente, par le management des buildings qui intervient au moindre souci, quand il neige c’est déneigé, quand il y a des feuilles, c’est défeuillé, les tondeuses taillent le gazon bien nettement et les jardiniers mettent des fleurs pour que ça fasse joli.

En vrai, vivre sur un campus, c’est un peu comme survivre dans The Walking Dead. Il y a des hordes d’étudiants partout, et c’est difficile de les éviter, ils traversent n’importent comment, squattent partout. Mais contrairement aux zombies, ils sont très souriants.

Ils sont revenus depuis le 1er septembre. J’avais eu 3 mois de répit : ils avaient disparu fin mai, après leur graduation et les fêtes de fête d’années – les commencement parties. Les plus aisés partent à l’étranger, les autres bossent pour payer leur frais de scolarité élevés. Mais maintenant, ça y est, ils sont revenus, et se sont multipliés.

A Boston, l’étudiant est facilement reconnaissable, déjà, il est jeune. Vraiment jeune. Le jeune qui te montre à quel point moi, je ne suis plus si jeune que ça. Les filles portent des mini-shorts ou des leggings, un pull avec le nom de l’université dessus. Les mecs portent des shorts ou des joggings. Des tongs ou des baskets pour tout le monde. Toute l’année. Même quand il neige. L’étudiant est immunisé au froid. L’étudiant a un gros sac à dos qu’il trimballe partout, et un Mac Book, qu’il installe sur la table de coffee shop, pendant des heures, tandis qu’il sirote le fond d’un iced coffee à la paille.

Le soir, l’étudiant débridé fait la fête dans des frat houses, les fraternités qu’on imagine être des lieux de débauche déglingos. On a essayé de rentrer une fois à l’intérieur, mais le vigile à l’entrée (un mec gringalet de 20 ans max) a reconnu qu’on ne faisait pas partie des Phi Gamma Epsilon Plus Bêta, et hélas, on est resté dehors, à regarder les gens vomir sur le trottoir.

Vivre sur un campus, c’est bénéficier de concerts (souvent gratuits), de conférences, d’un blog du campus bien fait qui donne des idées sur quoi faire pour profiter de Boston, du panier de fruits et légumes distribué par une ferme locale. C’est aussi avoir accès à une super salle de sport dernier cri (Manu est – presque – devenu un gym rat), une cafetaria avec plein de choix healthy, des restos pas chers ; on a aussi accès à tous les médecins du campus – généraliste, dentiste, ophtalmo. Tout est sur place, dans un rayon de quelques kilomètres.

Bref, c’est un peu comme si on vivait dans une résidence de retraités avec tout le confort possible, sauf que là les gens sont jeunes.  un monde idéal, dont on va encore profiter pour quelques mois seulement.

Voici quelques photos de l’ambiance, prises un dimanche matin, quand le campus est assez calme et vide.

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*Insomnia Cookies livre des cookies même la nuit, encore tout chauds…
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Boston University
en quelques chiffres

30 009 étudiants en 2015
1839 : l’université est établie
1,6 milliards $ de dotation (par comparaison, c’est 36 milliards pour Harvard, de l’autre côté de la rivière), et plus de 4 milliards de biens (propriétés) pour BU
+de 40,000$/an de frais d’inscription pour un « undergrade »
La mascotte de l’université est un chien, le Boston terrier
Un blog à suivre pour la vie à BU : BU Today

 

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A lire aussi, d’autres articles sur les universités américaines : Harvard University, les « Ivy League » de la côte Est, être chercheur dans une grande université américaine

 

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Mathilde

Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

31 réflexions au sujet de “Vivre sur un campus américain

  1. Bonjour je viens de découvrir ton blog et j’en suis fan ?je compte faire une année d’etudes dans une universités américaines mais je me pose des questions sur le logement. Saurais tu si lorsque l’on part avec un organisme qui nous loge sur le campus notre chambre est meublé ou si on doit tout acheter sur place? Merci ?

  2. Je sui un étudiant a l’Université de niamye(Niger) .se possible de poursuivre mes dans l’Université.

  3. C’est vraiment impressionnant, ça doit être une sacré expérience ! Tu m’as fait rêver avec ton article, et pendant quelque instant je me suis vue arpenter le campus comme si j’y étais. Merci d’avoir partagé ça avec nous. 🙂

  4. Bonjour,
    J’aimerai vivre dans un campus a New- York pendant mon stage .
    Comment fait-on pour obtenir un logement ?
    Merci

  5. ah je me demandais où tu habitais depuis tout ce temps!! maintenant je sais.
    Mais je ne savais pas que le MIT avait des logements du côté de BU?!
    Vous allez déménager plus loin? c’est sûr les loyers sont très chers ici. Nous, on habite à côté du « Formaggio Kitchen » (cambridge), merci pour l’adresse et l’info sur le BBQ du samedi d’ailleurs, est c’est aussi très cher!
    bonne journée

  6. C’est quoi exactement un « undergrade »?

    Quand je vois les jeunes aller à l’école à côté de chez moi , je me sens si vieille! 🙂 encore pire si ils me disent « bonjour madame » 🙂

    • Ah ! désolée pour cet anglicisme. Un « undergrade » est littéralement sous le diplôme = la « graduation ».
      En gros, ce sont les étudiants pendant leur 4 premières années d’études, avant qu’ils n’obtiennent leur « bachelor degree ».

      heureusement, en anglais, personne ne va m’appeler « madame » 😀

  7. Mon médecin traitant est dans la clinique des services de santé de l’Université d’Ottawa, car le jour où j’ai eu la chance de trouver un médecin traitant justement (six ans d’attente… oui, y’a une pénurie…), je prenais un cours à la fac.

    Je traverse donc le grand campus régulièrement, et à chaque fois je me fais la réflexion que 1) les étudiants font vraiment jeunes (j’ai 32 ans, pas canonique non plus…) 2) finalement la vie étudiante ne me manque pas 3) c’est vraiment une ambiance particulière, un monde à part du « monde réel ». Pour le dernier point, ça doit être encore plus vrai chez toi, avec ces universités immenses et mondialement connues!

  8. Le seul campus du même genre que je connaisse en Ile de France c’est celui d’Orsay: il fait lui aussi 3 arrêts de RER et contient plusieurs facultés, pourtant l’ambiance y semble bien moins sympa. Je ne sais pas pourquoi on n’arrive pas à faire ça en France.

    Bravo pour tes articles, ça donne toujours autant envie de vivre à Boston.

  9. Oh Boston! Lors de mon PVT au Canada on avait été visiter Boston et ça reste mon voyage préféré! La ville est juste magnifique et elle dégage quelque chose, un je ne sais quoi, qui donne l’impression d’être chez soi! En tout cas ton récit la m’a fait revivre une partie de mon voyage! Merci 🙂

    Et les clichés sur les résidences universitaires sont pareilles partout je pense 😀

  10. Ca me rappelle mes années Colombia University ! Mais je suis pas fachée d’avoir quitter la bulle universitaire. Bon maintenant j’ai troqué le monde artificiel des étudiants pour celui des hipsters donc la moyenne d’age oscille plus entre 25-40 ans, tattoo et velo pour tout le monde et Farmers market le week-end : pas bcp plus revelateur le societe reelle 😉

  11. Y’a pas à dire mais ils sont quand même chouettes les campus universitaires américains : beaux bâtiments, ambiance décontractée. J’adore ! Rien à voir avec celui que j’ai fréquenté à Lyon avec son architecture disparate et sans harmonie, et une atmosphère sans âme. En même temps, en France, on trouve notre compte ailleurs, avec nos petites rues à restos ou les rues dédiées aux assoiffés.
    Quant aux Frat’, j’ai également essayé de percer le mystère et d’en savoir un peu sur leurs rituels mais y’a pas grand chose qui sort de leurs murs.

    A bientôt
    Sophie

    • oui c’est clair que le côté mignon se retrouve ailleurs en France.
      J’ai passé 2 ans à Lille 3, j’ai donné dans le campus moche (mais finalement, je m’y étais attachée aussi !)

  12. Hello,

    Ohhhh le gros kiff de vivre au beau milieu des jeunes!!!! C’est un excellent remède contre la vieillesse qui nous guette, nous autres trentenaires …
    Ceci dit, pour avoir visiter le campus en tant que touriste, j’ai remarqué que les personnes les plus « relous » sont bien les hordes de touristes prêts à tout pour avoir une photo originale qui immortaliserait leur passage éclair dans un endroit que l’on ne peut réellement appréhender qu’en y paasant au miminum quelques jours,

    Bises,
    Mystinguett.

    • c’est vrai qu’il y a pas mal de touristes sur les gros campus connus. Harvard vient d’instaurer de nouvelles règles pour que ça n’empiète pas sur la vie des étudiants sur le campus !

  13. C’est impressionnant ! A des années lumières de mon petit campus de Poitiers, tout gris et qui ne donne pas tellement envie de travailler.. A bientôt; xx

  14. Sympa cet article !
    Pourquoi « pour quelques mois seulement » ?
    Nous on a vécu sur un campus à Princeton quelques mois mais à l’IAS et non à l’université et… il n’y a pas d’étudiants à l’IAS (quelques thésards peut-être) ! Le bon plan ! 😉

  15. Hello Mathilde, je suis française en échange à BU depuis septembre et sache que ton blog est devenu notre bible des bonnes adresses en Nouvelle-Angleterre… Quelle surprise alors de lire que tu vis également sur le campus !! En espérant peut-être te croiser au Fitrec un jour 🙂

    • Salut Marie ! merci pour ton petit mot !!
      cool, tu fais quoi à BU ? On finira bien par se croiser (honnêtement, Manu va bien plus au Fitrec que moi 😀

      • Merci pour ta réponse 🙂

        Je fais mon dernier semestre d’études au MET college (je suis en école de commerce en France)

        Passe une bonne journée !

  16. En vivant à Cambridge entre Harvard et le MIT on a aussi l’impression de vivre sur un campus géant. Mais ici l’été ce sont les touristes qui remplacement les étudiants…

  17. De très belles photos et un texte me rappelle ma vie sur le campus en Californie. C’était pas Boston University mais c’était très chouette aussi, et je m’y retrouve beaucoup (les étudiants tout le temps en tong, les filles avec le leggings et le sweat de l’université, les concerts et les conférences, la salle de sport trop géniale, etc.) Merci de m’y avoir un peu ramener 😉

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