Vivre à Canberra en Australie // Le blog des chercheurs d’Oz

Les Chercheurs d'Oz

Je n’ai jamais mis les pieds en Australie, c’est bête mais ça me semble vraiment très loin. Et puis si je partais en vacances là-bas, trois semaines ou un mois, ça me semblerait trop court, il faudrait rester plus longtemps. Un jour peut-être… en attendant, je lis avidement les posts de deux expatriés français, Les Chercheurs d’Oz. Aux commandes du blog, on trouve la Grande Blonde (dite LaGB), qui officie comme rédactrice talentueuse, et son acolyte, le Grand Brun (dit LeBG), c’est lui le photographe officiel. Dans leurs vidéos – que j’adore –, on aperçoit de temps en temps leur mascotte, Thèse, un mouton-peluche. Ca fait déjà presque deux ans qu’ils tiennent ce blog, venez le découvrir si ce n’est pas déjà fait. Pour mieux les connaître, La Grande Blonde a répondu à quelques questions…

Pourquoi êtes-vous partis en Australie ? Pour un poste. Enfin, pour être plus exacte, d’une certaine façon, on a trouvé un poste qui nous permettait de partir en Australie… Il semblerait en effet que l’Australie ait toujours été inscrite dans un coin de nos têtes, sans qu’on ne s’en rende bien compte. Et puis, le hasard faisant souvent très bien les choses, une fin de thèse, une recherche de contrat postdoctoral (ciblant particulièrement l’Australie, il est vrai) et une occasion à ne pas manquer, le rêve de gamin pouvait devenir réalité…
Il n’y a eu aucune hésitation, pas le moindre petit bout de doute, aucun. Non, il y a, au contraire, eu fête tous les soirs jusqu’au départ (habitant alors Bordeaux, il y avait quantité de bouteilles de vin à écouler). En quelques semaines, nous n’avions plus qu’une sacrée gueule de bois, nos deux valises, nos billets d’avion et toute une nouvelle page à écrire. Et quelle page !

Canberra - Les Chercheurs d'Oz

Qu’est-ce qui vous plaît à Canberra ? Lorsqu’on a annoncé autour de nous qu’on partait vivre à Canberra, on a eu principalement deux réactions : des « Où ça ? » et puis des « Oh ! mes pauvres ! ». Autant dire qu’on était quelque peu… sur le qui-vive en arrivant. Et puis, bien vite, une fois passée la première surprise (l’aéroport de Canberra, pourtant capitale australienne, n’était, il y a encore deux ans, pas un aéroport international, on descendait directement sur le tarmac et il n’y avait qu’un seul tapis à bagages grand comme un demi timbre poste…), la ville nous a conquis. Il fait très bon vivre à Canberra (sauf en hiver où il fait vraiment froid). La ville est effectivement tranquille mais pas aussi désespérément endormie qu’on voudrait bien le croire. Vivre à Canberra, c’est un peu vivre à la campagne en plein centre-ville. Il y a des arbres partout, des oiseaux par centaines, des possums dans tous les arbres, il n’est pas rare de croiser des kangourous le soir, voire même en pleine journée dans les suburbs les plus excentrés. La vie y est très paisible, sans stress, sans bouchons… et sans presque aucune pollution de l’air. Ce qui offre des nuits pleines d’étoiles, à observer avec bonheur (et pinte de bière) dans le backyard.

Kangourous

La côte est à deux heures de route, la neige aussi (car oui, il neige en Australie… et on peut même y faire du ski !), Sydney à trois heures. Ce qui fait de Canberra une ville idéalement placée pour les week-ends vadrouillesques. Et puis, si l’envie nous prend de rester tranquillement en ACT (Australian Capital Territory, l’Etat créé spécialement pour héberger, comme son nom l’indique, la capitale australienne), la ville abrite toute une tripotée de musées fabuleux et les environs fourmillent de randonnées fort sympathiques.

Coquillage et crustacés - Shark Bay - Les Chrcheurs d'Oz

Et qu’est-ce qui vous plaît moins à Canberra (et en Australie en général) ?

A Canberra, ce qui nous perturbe un brin, parce qu’il faut tout de même bien râler un peu :

  •  le climat ou, plutôt, l’incroyable non-isolation des maisons. Les températures descendent très régulièrement en-dessous de zéro durant les trois mois d’hiver, il n’est pas rare de flirter avec les -5 ˚C mais le simple vitrage est la règle et il est presque la norme d’avoir des jours gros comme des wombats laineux entre la fenêtre et son mur de rattachement… De quoi passer l’hiver blotti sous la couette !
  • les transports en commun diantrement mal fichus et rudement pas donnés.

En Australie plus généralement, allez ! disons les bébêtes dangereuses qui piquent, qui mordent, qui croquent et qui boulottent le malchanceux. Mais, somme toute, on apprend assez rapidement à adopter les bons réflexes, au moins concernant les araignées et les serpents.

Possum - Les Chercheurs d'Oz

Quels animaux bizarres avez-vous croisés au cours de vos pérégrinations ? L’Australie est une véritable mine à animaux (et plantes) bizarroïdes… Depuis deux ans, en vrac, on a croisé des possums qui dansent la gigue dans notre backyard ; un sugar glider minuscule, léger comme un quart de plume, tombé de sa branche un jour de grand vent ; un musk duck, drôle de canard connu pour sa parade nuptiale bruyante et sa redoutable agressivité envers les autres oiseaux (quant à sa réaction face aux humains, on a prudemment préféré ne pas tester) ; quelques échidnés peureux et rudement trognons lorsqu’ils râlent pour essayer (sans succès) de faire fuir l’importun ; de bien timides rock wallabies qui sautillent de rocher en rocher ; des blue tongue, lézards qu’on croirait déguisés en pommes de pin et pourvus d’une langue bleu indigo ; trois platypus batifolant dans un lac ou une rivière ; un dugong repu ; de drôles de cafards jaunes à pattes bleues. Pas encore de requin-baleine mais ça viendra ! Et puis des kangourous par milliers (voui, voui), des émeus, quelques koalas, des dauphins, des baleines, des requins, des wombats, des bandicoots, quelques serpents, des kookaburras et des perruches de toutes les couleurs… Un vrai inventaire à la Prévert et à ciel ouvert (et ce, sans même parler des plantes merveilleuses qu’on croise aussi) !

Végémite - Les Chercheurs d'OzQu’est-ce que le Vegemite ? Le Vegemite, c’est une abomination une institution australienne, un véritable symbole, la pierre d’angle du pays, la fierté aussie, transmise de génération en génération depuis 1922. On carbure à la Vegemite quasiment dès le biberon, le matin en tartines avec une fine couche de beurre, en sandwich dans la lunchbox, avec des crackers et du fromage le soir… Et c’est quoi, plus précisément ? Hé bien, c’est une bouteille de lait pâte à tartiner à base d’extrait de levure. Ou, pour être plus exacte, c’est un résidu de fond de cuve de bière. On peut donc considérer que c’est de la bière solide, les bulles, la mousse et le bon goût en moins. Ca sent assez fort, le goût oscille entre sauce de soja solidifiée et poisson séché au grand air des montagnes (et donc déjà plus très frais au moment d’arriver au dit grand air) (pauvre poisson) (et pauvre grand air). Enfin, ça, c’est la version du Vegemite made in LaGB. Parce que LeGB (qui est tombé du côté obscur de la force du pot de Vegemite) est formel, dans un cheesymite scroll (un feuilleté mi-Vegemite mi-fromage), c’est rudement bon Et puis finalement, en tartines, c’est plutôt sympa aussi…

Quelle est votre spécialité culinaire australienne préférée ? La cuisine australienne tient plus du melting pot géant qu’autre chose. Mais, dans les spécialités les plus aussie, aussie, aussie, oï, oï, oï, il y a, à part le Vegemite, les meat pies, des tourtes à la viande absolument extra, à grignoter sur le pouce en se brûlant la langue et en se léchant les babines. On a adopté avec grand plaisir certaines habitudes culinaires australiennes : betterave et citrouille à toutes les sauces (rien de mieux que de la betterave pour vous révolutionner un hamburger), gherkin relish (une sorte de chutney à base de cornichons coupés en tout petits dés) à tous les étages, barbecues jusqu’en plein milieu de l’hiver et barbecue de compétition sur la terrasse, crackers avec le fromage… On a, en revanche, fait le deuil du bon beurre et du saucisson (la vie est injuste).

J’aime bien votre liste des 100 choses à faire en Australie. A quand le number 1 ? Si tout se passe bien, peut-être pour l’année prochaine. LeGB souffle une demi-dizaine et comme l’occasion fait le larron, on commence à se renseigner scrupuleusement et à noircir le Lonely Planet d’annotations. Parce que, si l’on en croit ceux qui ont vu ceux qui ont vu ceux qui ont vu Lord Howe Island, il s’agit tout bêtement de la plus belle île du Pacifique… Là-bas, il y a des phasmes fabuleux, des tas de plantes endémiques merveilleuses et tout autant d’espèces endémiques d’oiseaux (passion photographique du LeGB depuis notre arrivée down under). Et puis l’idée de passer un moment sur un confetti de 14 km2 à quelques encablures de l’île immense qu’est l’Australie, ça a quand même son charme, non ?

Walk and marvel all through the night - Les Chercheurs d'Oz

Qu’est-ce que ça vous apporte de tenir un blog ? Plein de choses ! Les Chercheurs d’Oz, c’est un peu notre journal de bord, une excellente façon de consigner nos émerveillements et nos fous-rires, nos ratés linguistiques et nos coups de cœur. C’est le meilleur moyen pour nous de garder un œil neuf sur notre environnement, de chercher toujours un peu plus loin, de rester curieux. C’est un lien qu’on continue de tisser avec la famille, les copains, un lien qu’on commence à tisser avec d’autres, des rencontres extra, un échange, un partage de « notre » Australie. Mais pas que ! C’est aussi un espace créé à deux, partagé chacun à son poste et ensemble aux manettes. Et puis, pour chacun d’entre nous, c’est aussi sans aucun doute une façon de progresser dans nos passions : sans le blog, LeGB n’aurait peut-être pas autant consacré de temps à la photo et LaGB n’aurait peut-être jamais osé enfin passer de la lecture acharnée à l’écriture régulière… En somme, c’est un moyen de nous lancer des défis. Et ça, c’est super !

Après l’Australie, vous repartez ailleurs ou vous rentrez en France ? On espère très fort rester en Australie le plus longtemps possible, bien plus longtemps que les trois ans prévus à l’origine. On commence les démarches pour la résidence permanente, on se verrait bien rester ici toute la vie, en fait… Mais si on devait quitter l’Australie, une chose est sûre, on ne rentrerait pas en France. Ni en Europe. Peut-être irait-on en Nouvelle-Zélande, en Asie, aux Etats-Unis ? Mais dans nos plans au crayon de papier sur la comète, on reste ici, à Canberra. Ou encore à Perth, Adelaïde, Brisbane ou Melbourne. Il nous reste encore tant à découvrir de l’Australie !

Blue Lake, Jenolan Caves - Les Chercheurs d'Oz

Merci à LaGB d’avoir répondu à mes questions. Si l’Australie aussi vous fait rêver, rendez-vous sur le blog des Chercheurs d’Oz.

Facebook
Pinterest
Twitter
Email
Mathilde

Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

3 réflexions au sujet de “Vivre à Canberra en Australie // Le blog des chercheurs d’Oz

  1. Super partage ! Vous avez des articles sur le rugby australien et leur célèbre maillot rugby australie ? Je suis fan des Wallabies et voir votre reportage ça me donne vraiment envie de concrétiser ce voyage !

  2. Pour trouver du vrai beurre en Australie, allez chez Thomas Dux (une chaine de magasins qui se veut bio) et vous trouverez du beurre des Ardennes « Carlsbourg » (beurre doux 250g à AU$ 8,00 tout de même!) et des fromages français hors de prix ! mais pour une occasion spéciale…!

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.