Rencontre avec Luc, éditeur de guide de voyage

Luc Decoudin, éditeur au guide vert michelin

Je n’ai pas rédigé le Guide Vert Michelin de Boston et la Nouvelle Angleterre toute seule, c’était un vrai boulot d’équipe. C’est pourquoi j’avais envie de vous présenter Luc, l’éditeur qui m’a contactée pour travailler avec lui sur ce titre. C’est le genre de métier qui peut faire rêver, on imagine un boulot où on mangerait tout le temps dans de bons restos, on serait bronzé en permanence, avec un sac à dos toujours prêt, et des carnets de voyage remplis de notes, prises le nez au vent. Ok, j’idéalise sans doute un peu trop la réalité, Luc va vous parler de son métier mieux que moi…

Hello Luc, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Luc Decoudin, j’ai 35 ans et je suis éditeur de guides de voyage depuis plus de 10 ans. J’exerce la fonction d’éditeur et rédacteur pour le Guide Vert Michelin depuis presque 4 ans.

Comment es-tu devenu éditeur de guide de voyages ?

Par hasard et par chance. J’ai toujours été fasciné par les voyages, les planisphères, les terres inconnues. Enfant j’imaginais déjà ce qui se cachait derrière des pays aux noms exotiques et je m’étais lancé comme défi de connaître toutes les capitales du monde.
Après le lycée, j’ai suivi des études de Géographie jusqu’en maîtrise. J’ai alors décidé de faire le point sur ce que je voulais vraiment faire et je suis parti voyager aux Etats-Unis pendant plusieurs mois. A court d’argent, je suis rentré plus tôt que prévu et par chance, j’ai trouvé une offre de stage pour intégrer une maison d’édition qui publiait des guides de voyage.
J’ai tout de suite aimé les discussions sans fin autour des périples sac à dos, les photos qui défilent, les cartes qui circulent.
Et c’était parti pour le parcours classique de celui qui veut devenir éditeur : stage, piges, CDD et enfin CDI… Ce qui ne m’a pas empêché de faire un Master de Tourisme et Culture en parallèle de mes premiers pas dans le métier…

Qu’est-ce que tu préfères dans ton job ?

Difficile d’isoler un aspect en particulier. Le métier d’éditeur est polymorphe : il faut recruter des équipes de contributeurs, élaborer des synopsis, gérer des plannings et des budgets, savoir retravailler des textes, élaborer les maquettes des guides, etc… C’est vraiment la maîtrise de l’ensemble qui procure le plus de satisfactions.
On peut comparer l’éditeur à un chef d’orchestre qui coordonne l’ensemble des musiciens pour s’assurer que la partition soit bien jouée et que les fausses notes soient bannies.
Evidemment il y a des moments privilégiés : imaginer le contenu d’un guide que l’on souhaite créer par exemple, quand l’on passe des heures le nez plongé dans les cartes, à essayer de construire des itinéraires qui seront testés ensuite sur le terrain…
Ou bien entendre le discours enjoué d’un auteur qui revient d’une tournée et qui annonce avec fierté avoir trouvé des adresses qu’il considère comme des perles… Sentiment que je ressens profondément quand je pars sur le terrain et que je déniche des adresses exceptionnelles.

Est-ce que l’éditeur de guides voyage vraiment, ou il reste derrière son bureau ?

Chez Michelin, les éditeurs ont des profils de rédacteur : ils se rendent « sur le terrain ». C’est ce qui nous permet de donner des étoiles, une, deux, ou trois (le fameux « vaut le voyage » pour les plus beaux endroits). C’est un travail de sélection, pour mieux guider le voyageur sur place.
Quand j’envoie un auteur dans le Sud-Ouest américain, je sais qu’il ne pourra pas voir TOUS les sites traités dans le guide, le territoire étant immense. Je prends donc mon sac à dos, mon ordinateur et mes carnets de notes et je pars couvrir les zones où il ne pourra se rendre…

Quels sont les pays ou régions où tu aimerais retourner ?

Pour le Guide Vert Michelin, j’ai eu la chance de découvrir des endroits inoubliables : je pense à l’Islande ou à la route 40 en Argentine. Pour ce périple, je suis resté plus d’un mois sur place, j’ai parcouru plus de 6000kms, testé plus de 120 hôtels, une soixantaine de restaurants, etc…
Mais pas besoin de faire des milliers de kilomètres pour découvrir des petits coins de paradis. En France je garde un souvenir ému de mes tournées dans la Drôme provençale, dans le Quercy ou en Corse.
Et parmi les voyages effectués à titre personnel, je ne peux que recommander l’Asie centrale (Ouzbékistan et Kirghizistan), peu connue et peu fréquentée mais qui recèle des paysages extraordinaires et où l’aventure humaine est omniprésente…

Pourquoi acheter un guide de voyage à l’heure où il y a autant de blogs de voyages ?

Un Guide Vert Michelin, c’est d’abord une expertise, solide et complète : des sites classés par étoiles qui permettent de préparer son voyage de façon efficace, tout le volet pratique avec des centaines d’adresses testées et sélectionnées avec soin, des circuits et promenades conseillés.
Les blogs sont évidemment utiles aux voyageurs : ils donnent une mine d’informations, mais souvent plus ciblées ou plus fragmentées…
Mais malgré la prolifération des blogs ayant pour thème le voyage, le marché des guides de voyage est un marché solide : il s’est vendu en France plus de 7 millions de guides en 2013 ! Les voyageurs continuent de faire confiance aux publications papier et notamment aux Guides Verts.
En conclusion, je ne pense pas qu’il faille choisir : blogs et guides sont assez complémentaires finalement…

Qu’est-ce que tu as préféré visiter à Boston ?

Pas évident de choisir car chaque jour recelait son lot de (bonnes) surprises. Disons que j’ai vraiment aimé visiter puis décrire dans le guide des endroits où l’on sent une certaine émulation : je pense à South End et SoWa pour l’ambiance branchée et décontractée et la multitude de bonnes adresses pour faire une pause, dîner, etc…
Difficile également de ne pas évoquer la qualité exceptionnelle des musées : Museum of Fine Arts et Isabella Stewart Gardner en particulier.

Quels seraient tes 3 incontournables à voir à Boston ?

Se perdre dans les ruelles pavées de Beacon Hill pour une balade hors du temps, manger des fruits de mer (excellents !) dans un bistro branché de South End, admirer les toiles des primitifs italiens et des maîtres flamands dans l’étonnant palais vénitien du Isabella Stewart Gardner Museum.
Et tellement plus de choses encore… que les curieux découvriront dans le Guide Vert Michelin Boston et la Nouvelle-Angleterre !

Vous pouvez acheter le guide en librairie, ou en ligne sur Amazon.

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Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

8 réflexions au sujet de “Rencontre avec Luc, éditeur de guide de voyage

  1. Hello!
    Je crois que beaucoup de blogueurs rêvent de ce genre de rencontre et de métier! Et comment cela se passe, tu dois voyager incognito ou tu te présentes comme quelqu’un du guide vert? Peut-être un jour notre tour ! 🙂
    A bientôt!
    Murvin

  2. Je suis ravie de découvrir les « dessous » du métier. Moi qui pensais qu’écrire un guide c’est un travail sans fin, je comprends tout à fait l’utilité du travail en équipe. En tout cas, être rédacteur ou éditeur de guides de voyage, ça fait rêver !

  3. C’est le métier rêvé ! Je suis rédactrice et un jour j’espère bien l’être dans le domaine du voyage aussi ! Ça m’a fait penser à l’autobiographie de Philippe Gloaguen, ça m’avait beaucoup impressionné.

  4. Hyper intéressante cette interview ! Et c’est bien d’avoir le point de vue de quelqu’un du métier sur les blogs voyage et l’éventuel complément qu’ils peuvent apporter sur les guides.

  5. Hello,

    C’est clairement le métier que j’aurais rêver de faire! Voyager, écrire, partager, un vrai bonheur!
    Et toi, Mathilde, comment s’est passée cette collaboration? Ca doit être tellement sympa 🙂
    A+,
    Mystinguett

    • J’ai raconté ma collaboration avec Luc dans le précédent article ! Pas de façon super détaillée, mais dans les grandes lignes, non ?
      Bises,

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