Mode d’emploi du travail à la maison aux USA

Work from home

Travailler depuis la maison, alias « WFH – Work from home » est une pratique autorisée et courante dans ma boîte. En français on parlerait sûrement de « télétravail », mot que je trouve particulièrement ringard (je l’associe à Minitel). La première fois que j’ai travaillé depuis chez moi, c’était la fête à la maison : on m’avait demandé de ne pas venir au bureau pour la journée, et j’ai eu l’impression que ce jour était cadeau. Hélas, ce n’était pas le cas, le principe étant de continuer à travailler depuis chez soi. Le sujet du travail à la maison a récemment fait débat ici aux Etats-Unis, car la PDG de Yahoo a interdit à ses employés d’y avoir recours. Avant que ça me tombe sur le coin du nez, voici comment j’ai envisagé la chose jusqu’à présent…

Je suis encore assez timorée du travail à la maison – autrement dit, je n’en abuse pas. C’est un peu comme quand je commence un nouveau boulot, au début je n’ose pas aller sur internet et j’utilise avec parcimonie toutes les fournitures mises à disposition.

Après quelques semaines, c’est la débandade. Eh bien avec le travail à la maison, j’en suis encore au stade 1, « j’ose pas trop », je le fais quand j’en ai vraiment besoin :

  • si j’ai un rdv chez le doc en pleine après-midi, j’y vais puis je rentre chez moi bosser et compenser mes heures « perdues »
  • si j’ai une réunion tardive avec la côte Ouest – qui a 3 ou 4 heures de décalage avec Boston.
  • quand les conditions météo sont très défavorables. Cet hiver, par deux fois, j’ai reçu des messages d’alerte sur mon portable : une voix enregistrée se présentant comme « la voix de l’entreprise » me demandait de rester chez moi jusqu’à nouvel ordre « Validez en tapant 1 si vous avez compris le message ». La première fois, c’était à cause d’un ouragan, et la deuxième fois, à cause d’un blizzard. C’était pas de la rigolade, pas question de venir au boulot, d’ailleurs le métro ne marchait pas, interdiction pour les voitures de rouler ou de se garer dans la ville.

Parfois, j’aurais pu rester chez moi mais je n’ai pas osé, c’est bête mais lors des dernières tempêtes de neige à Boston – de moindre envergure que le blizzard début février, je me suis retrouvée seule dans le grand open space. Je n’avais pas reçu le message d’alerte et en bonne élève, j’avais mis mes bottes fourrées pour aller  jusqu’au bureau. Pas mal de gens étaient restés chez eux.

Les avantages du travail à la maison

  • La flexibilité. Ce qui me plait par dessus tout dans la possibilité de travailler à la maison, c’est de ne pas avoir une rigidité oppressante de devoir absolument aller bosser au bureau. C’est ce qui me manquait en France, parfois avec les grèves de métro, ou juste les matins où « je ne me sentais pas bien » (aussi vague que ce soit), ça aurait pu être une bonne solution de bosser chez moi. Mes contraintes de vie sont assez légères : pas d’enfants à aller chercher, pas de famille à qui rendre service dans les parages, je suis en bonne santé. Pour certaines personnes, c’est vital d’avoir un peu de souplesse dans les horaires du boulot. Du coup, quand la PDG de Yahoo a décidé d’interdire le travail à la maison aux employés de son entreprise, ça a fait débat. Ses arguments reposaient surtout sur l’esprit d’équipe qui doit être favorisé, en bossant depuis le bureau, et l’importance d’être bien focus sur son travail.
  • Chez moi, c’est cozy. Mon degré de productivité dans le cubicle est similaire à celui chez moi : ça dépend des jours. De façon générale, je trouve ça tout de même plus confortable de bosser dans mon appart. Mon cubicle est vraiment trop moche, marronnasse et surclimatisé. alors que mon coin bureau chez moi est super mignon, face à la fenêtre. Mes collègues bossent en pyjama depuis chez eux (j’ai mes sources), moi je ne suis pas trop fan… à la limite la tenue comfy de yoga, mais travailler avec le cheveu gras devant l’écran me donne des frissons psychologiques.

Ce qui me plaît moins…

  • Lonesome worker. L’avantage d’aller au bureau, c’est de passer du temps avec mes collègues, de se sentir membre d’une équipe, de papoter en déjeunant le midi.
  • Faire preuve de zèle à distance. Il faut faire très attention de bien le dire à tout le monde : je commence par envoyer un mail à toute l’équipe avec comme objet WFH et le numéro de téléphone auquel je peux être jointe à tous moments. Je mets à jour tous mes statuts de réseaux sociaux de l’entreprise (gtalk, twitter, facebook, etc) pour bien montrer que j’ai allumé mon ordi et que je vais TRAVAILLER depuis la maison. Je n’ai pas l’excuse de dire que je n’ai pas le dossier Machin sous la main, car tous les documents de travail sont partagés sur un serveur commun accessible de partout, le « cloud ». Chapeau bas pour l’efficacité.
FAcebook et Twitter vintage Poster

Est-ce qu’on vous autorise à faire du « télétravail » dans votre boîte ? Et pour ceux qui bossent tout le temps chez eux, est-ce que ça leur manque ou pas du tout l’ambiance de bureau ?

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Mathilde

Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

8 réflexions au sujet de “Mode d’emploi du travail à la maison aux USA

  1. Bonjour,

    Je suis tombé par hasard sur votre blog que je trouve intéressant sur le travail à domicile aux USA avec l’expérience que vous vivez. Pour ma part je développe le sujet et d’autre thème mais qui reste sur le sujet du travail pour la France .
    J’aurais voulu vous contacter directement mais je n’ai pas trouver de possibilité pour y arriver.
    http://job-en-ligne.blog4ever.com/
    Cordialement
    Philippe

    • Bonjour Philippe, il y a un pourtant un formulaire de contact dans la page About/ Qui suis-je, accessible depuis la page d’accueil du blog (premier encadré de la colonne de droite).
      A bientôt !
      Mathilde

  2. Bonjour!
    Pourrais-tu faire un bref article sur ton job aux USA? Que fais tu exactement? Ou peut-être as-tu un lien d’un article où tu as déjà parlé de ça?

    • Bonjour !
      Je n’ai délibérément pas trop développé. Je travaillais comme éditrice à Paris, et j’ai trouvé un job dans l’édition, une boîte américaine ici à Boston. Même domaine, mais pas le même métier.
      Pourquoi est-ce que ça t’intéresse ?

  3. Impossible ici malgré l’heure et demi de commute. La seule fois où je suis restée à la maison c’était à cause de la neige et j’avais ordre de ne pas bosser et juste prendre ma journée. Ici la maison c’est considéré comme le lieu où on ne travaille surtout pas, sauf une collègue qui s’occupe du marketing et bosse exclusivement chez elle.
    Mon rôle ici c’est d’aider ponctuellement les avocats, parfois plusieurs à la fois, donc je dois être tout le temps dispo. Je pense que si pendant une période j’ai un gros truc à rédiger qui me prendra plusieurs jours je pourrais le faire de chez moi si je demande mais c’est pas trop l’esprit de là où je bosse. J’aimerais bien pourtant, ça me permettrait d’organiser mon temps de travail et de faire des trucs utiles quand je m’ennuie (ce qui représente une bonne partie de mon temps…).

  4. Moi mon commute est de une heure donc forcement dès qu’il y a des intempéries ou alors la saison de baseball qui double mon temps de retour j’ai le droit de rester chez moi. Mais comme toi, je suis obligée de m’habiller sinon je me sens pas productive et surtout je fais bien en sorte d’envoyer plus d’e-mails que nécessaire pour être crédible que je travaille pour de vrai! C’est à double tranchant. C’est bien de rester comfy chez soi mais j’ai l’impression que le manager t’attend au tournant si t’as l’air de ne rien faire!

  5. Je bosse de chez moi tous les vendredis et quand je suis confronté à ce qu’ils appellent ici « an act of God », comprendre intempéries etc. J’y gagne en temps de « commute », j’ai pas le collègue super lourd qui vient te parler de sa vie toutes les 15min, je peux communiquer avec la maison mère en France avant l’apéro et avec le vpn j’ai accès à tout (emails, serveur etc). Non, franchement c’est bien mieux même si les distractions sont plus présentes (télé et cie).

  6. Je n’ai pas grand chose a rajouter car cela marche exactement comme chez toi dans ma boite. Moi je n’utilise pas trop le WFH, si cela m’arrive 4 ou 5 fois par an c’est tout. D’une j’habite a 15 min en transport de mon bureau donc on peut pas dire que je perd beaucoup de temps dans les transports. Apres je ne bosse a la maison que si je n’ai pas d’enfant dans l’appart (au moins pas le petit) sinon c’est pas jouable ou alors j’ai les 2 qui court autour de mon ordi ou si j’ai une babysitter j’ai l’impression d’avoir du personnel de maison ce qui me fait tres bizzare. En plus comme toi, j’aime bien aller au bureau voir mes collegues. Enfin, quand je bosse de la maison, j’ai du mal a m’arreter. Comme toi je veux montrer que je bosse et que je glande pas sur mon canap’, mais du coup je zappe la pause dejeuner ou je continue bien apres que tout le monde soit parti du bureau.
    Beaucoup de mes collegues, surtout ceux qui ont 1h de trajet ou presque, bossent 1 a 2 jours a la maison. Quelques uns sont a 100% a la maison car ils ont decide d’habiter a plusieurs centaines de kms de nos bureaux. Mais j’apprecie la flexibilite car je sais que j’ai toujours cette option au cas ou.

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