J’ai testé le running club avec option bootcamp

Running club

Pourquoi s’inscrire à un running club ?

Et surtout : pourquoi y aller ?

C’est la question métaphysique que je me pose tous les mercredis, quand arrive le fameux jour de la course à pieds. Tout ceci est la faute d’un copain qui m’a encouragée à le faire.

Ca avait commencé comme une discussion sympa, et ça s’est transformé en “Et alors, t’es allée au running club ?”. A force, j’ai craqué, j’y suis allée. Le running club est donc un groupe de gens qui se réunissent pour courir ensemble. J’avais choisi un groupe en particulier pour des raisons complètement superficielles : il était organisé par une marque de fringues de yoga, et je m’imaginais, à tort, qu’ils allaient peut-être nous filer un short ou un tee shirt gratos à la fin, pour nous féliciter.

Chaque mercredi soir depuis un mois, je transpire des gallons d’eau (soit 3,785 litres) pendant ma séance de running club. Au départ, c’était pas gagné, et petit à petit, je me mets à aimer. Récit.

Première séance : l’échauffement.

Arrivée au point de rendez-vous, le premier étage d’un magasin de fringues de sport, une quinzaine de personnes sont déjà là. Des gens entre 25 et 40 ans à vue d’oeil, certains ont des tee-shirts des dernières courses qu’ils ont fait, et même du marathon de Boston, réputé parmi les plus durs. Ma copine Trish m’accompagne, c’est elle qui m’a motivée aujourd’hui malgré le temps maussade et la pluie menaçante (excuses non recevables).
J’essaie de faire comme si j’étais complètement à l’aise dans mes baskets roses. Ca fait environ un an que je me suis remise à courir, de façon complètement irrégulière, mais bon, au moins ma dernière course n’était pas le cross du collège en 3èB. C’est ce que je me dis pour me rassurer.
Deux groupes se forment : ceux qui vont faire du “bootcamp”, et ceux qui vont courir. Je pars avec les coureurs. On va d’abord courir 10-15 minutes pour rejoindre le jardin public, puis faire des tours de parc. Trish est comme un poisson dans l’eau. Normal, elle court 5 fois par semaines environ 7 miles à chaque fois. On papote, je deviens rougeasse au bout de quelques foulées. Je lui dis qu’elle peut continuer de me parler, mais que je suis dans l’incapacité physique de lui répondre : “Je suis hyper concentrée.” Une fois arrivée au parc, je me rends vite compte de 3 choses :

  • Le parc est en pente.
  • Le groupe court vite.
  • Je n’en peux déjà plus.

Au bout d’un tour et demi, je me suis laissée distancer par le groupe, et plus moyen de les rattraper. En bas d’une des côtes (la pire), je rebrousse chemin. Ca tombe bien, Trish est pressée, elle a un dîner, donc en tant que bonne amie, je vais l’accompagner (prétexte parfait). On trottine gentiment jusqu’au magasin. Ouf, je l’ai échappé belle. Mais j’ai comme un sentiment d’inachevé.

Deuxième séance : Bootcamp !

Ce soir, j’ai décidé de faire l’option bootcamp, ça me semble plus raisonnable que l’option on court comme des fous autour du parc. C’est Peter qui va nous entraîner ce soir, un mec petit et costaud, qui parle fort en faisant des petits bruits de bouche encourageants (type bruits de train qui démarre). Le mot “bootcamp” me fait peur : je me dis qu’on va devoir se rouler par terre et s’entraîner comme des militaires, et en même temps j’ai hâte de voir à quoi ça ressemble.

Bootcamp

J’ai rencontré des gens sympas au running club.

Après avoir couru 10 minutes pour rejoindre le parc, Peter explique le thème de ce soir : “Run hills repeat”, autrement dit grimper des côtes. Le principe est, en apparence, très simple :

  • on court dans une côte à pleine vitesse,
  • on redescend doucement pour récupérer,
  • on recommence
  • Entre chaque session de 2 côtes, on fait des exercices : les grands classiques d’abdos, pompes, etc.

Je ne sais pas ce qui s’est passé, j’ai dû arrêter de penser pendant toute cette heure, mais je me suis surpassée. J’ai aimé le bootcamp. Le coach était motivant, le groupe était motivant. Dès le début j’étais à fond. Le coach ne disait pas des trucs comme “Bande de mauviettes vous n’y arriverez jamais”, mais plutôt : “Vous êtes des rocks stars”, “Vous serez top en maillot cet été”, “Continuez c’est super !” (en anglais ça sonne tout de suite moins couillon). C’est le genre de phrases que j’ai l’habitude de dédaigner, les phrases de motivation un peu creuses, mais elles m’ont complètement inspirées ! Tout le monde se tapait dans les mains à chaque fin de set d’exercices, on était en pleine communion sportive ultra inspirante. Je me croyais dans un film américain, manquait plus que la musique à la fois triste et joyeuse. Awesome !

Motivation pour courir

Troisième séance : baisse de régime.

Je choisis là encore l’option bootcamp mais la séance est nettement moins productive. Peter n’est pas là, deux nanas vont s’occuper du cours mais n’ont pas le peps du fringant coach. “Bah… faites une quinzaine d’abdos si vous voulez”.

Quatrième séance : vitesse de croisière.

Pendant les deux fois dix minutes de course pour aller jusqu’au parc, on court en groupe. Et je crois que j’ai enfin pigé le truc du running club : la motivation de courir en groupe. En effet, quand je cours, plusieurs possibilités :

  • Quand je cours seule, je fais toujours le même circuit, et je me mets à marcher à peu près toujours au même endroit. Et puis quand je cours seule, je ne vais pas vite du tout (“A quoi bon ?”), je ne me pousse pas vraiment, c’est tranquille, même si quand j’arrive chez moi je suis KO.
  • Quand je cours avec Manu, je me plains tous les dix mètres. Je me trouve des blessures imaginaires, je souffle : « C’est trop dur ! »
  • Quand je cours au running club, je n’ai pas envie de passer pour la nullasse de service, ni la chiante qui râle au moindre effort. Du coup, il n’y a qu’une seule option : courir.

Le niveau du groupe est élevé : la plupart sont habitués à courir, et viennent au running club pour le côté social (on a droit à un apéro gratuit après). Du coup quand je suis dans le pack de gens, ça va un peu trop vite pour mon rythme de croisière, mais je me mets en mode zombie ou chien – selon la métaphore du jour qui m’inspire le plus. Je cours, je ne pense à rien, je ne pense pas à mes jambes ou au fait que je sois toute rouge et que je transpire. Je me dis juste : reste à côté de la fille près de toi, suis-la. C’est creepy mais ça marche, le fait de courir près d’elle « me porte » en quelque sorte. Je me dis aussi après 20 minutes de course : “Dis toi que c’est comme si tu venais juste de commencer.” Ca m’aide !

running

Hélas, mercredi prochain, je peux pas aller au running club, j’ai musée. Je vais essayer de me faire mon petit bootcamp et ma course toute seule de mon côté. Pas envie de perdre les efforts déjà faits !

J’ai testé d’autres sports ces derniers mois aux Etats-Unis :

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Mathilde

Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

14 réflexions au sujet de “J’ai testé le running club avec option bootcamp

  1. Je n’ai jamais testé les groupes de running. Au départ, c’était par peur de ne pas m’intégrer. Maintenant que je cours très régulièrement, c’est juste que ma routine est faite. Mais je comprends tout à fait la motivation que ça doit être. Quand tu auras fait une 1ère course (parce que tu en feras forcément une… impossible autrement en étant aux États-Unis et en courant régulièrement), je pense que tu auras le même type de sensation. En groupe, on dépasse plus facilement ses limites.

    • Bon je ne dirais pas que je suis intégrée au groupe, on se reconnaît, on se dit bonjour. Je suppose que ça se fera au fil du temps !
      Pour ce qui est de la course, je n’en suis pas encore à ce niveau-là, même si on m’a proposé de courir un 10K !! On verra…

      • Ah ah… ça commence toujours comme ça : « allez, tente au moins une course ! justement il y a un petit 10K comme objectif…’ 😉

  2. Tu es bien courageuse ! J’ai recommencé à « courir » depuis quelque temps mais au bout de 10 minutes (ce qui est déjà un record) je suis à bout. J’ai tellement honte de ma vitesse d’escargot que je refuse de courir accompagnée, alors en groupe… Félicitations !

    • En fait je ne le vois pas vraiment comme quelque chose de très courageux de ma part, puisque ça me fait plaisir – enfin bon, pas comme manger un frozen yogurt tout de même, mais j’aime bien me dépenser physiquement !

  3. Le bootcamp a l’air super comme option ! Ca permet de courir un peu pour garder la forme mais de ne pas se laisser déborder si jamais le groupe a un meilleur niveau que toi, c’est un bon compromis.
    J’adorerais pouvoir faire ça, je crois qu’il y a un truc comme ça à Davis Square, mais je suis pas en forme du tout pour me lancer là dedans. Il faudrait que je fasse un peu de cardio avant pour pas cracher mes dents au bout de 5 minutes.
    Bravo pour ta motivation et ta volonté !

    • Courir dans des côtes n’est apparemment pas très habituel pour les coureurs classiques, donc le niveau était assez similaire (à part pour les bourrins super forts en tout).

  4. Hello,

    J’adore le concept. C’est certes organisé par des marques qui espèrent ainsi nous pousser à la consommation, mais nettement plus accueillant que les sacro saint club d’athlétisme oû il faut justifier d’un certain niveau de pratique si on ne veut pas être constamment à la traine (Ca sent le vécu et pour cause!!)
    Très bonne source de motivation et de satisfaction que de courir dans ces conditions. Je t’envie un peu, je dois l’avouer. J’espère que ce concept pour le moment très parisient en France va s’exporter dans les moyennes et petites villes comme celle oû je vis.

    En attendant, je te félicite pour ton dynamisme débordant. Je suis totalement fan et je dois concéder que tu n’es pas loin d’être une source d’inspiration (Pas de panique, hein). Je vois tellement de personnes se laisser bercer par la vie et se plaindre qu’ils n’ont pas le temps de faire ce qu’ils rêveraient de faire que j’ai tendance à culpabiliser lorsque je me lance dans telle ou telle activité pour voir. Lire tes péripéties outre atlantique, c’est constater que ce n’est pas le cas de tout le monde. Ca soulage!

    Merci de nous faire partager tout cela!
    Mystinguett.

    • Merci pour ton message !
      J’ai une certaine tendance naturelle à l’enthousiasme, mais le blog amplifie tout ça, puisque je parle surtout (voire uniquement) des bons côtés 😉

  5. Bravo! Perso je cours aussi régulièrement (enfin je m’y suis remise il y a 2 ans) et j’adorerai avoir un groupe. Mais personne de mon niveau ou approchant (mon mec et ses potes font le marathon en 3h et quelques) alors je t’envie

  6. Ah genial! Je me prepare pour mon premier triathlon (dis comme ça c’est la classe mais en fait on fait un relai donc je fais juste la partie course…) et je commence pareil a aimer courir. Mr Mine était un Cross Country athlete a l’univ alors forcement j’ai mon coach perso! J’arrive même a me motiver seule maintenant. Tu m’aurais dis ça l’année dernière je t’aurais collé une baffe et j’aurais ri bien fort!!

    • Eh oui, le triathlon, ça fait hyper pro !! C’est bien en plus si tu as un coach perso… un pote m’a promis de me faire un programme si je m’inscrivais à une course et que je continuais le running club. ‘soupir’

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