La quête d’un appartement à Boston #1

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L’appartement… le saint Graal des urbains assoiffés de mètres carrés.

On s’est auto-persuadés avec Manu qu’on était super cools et pas trop exigeants en matière d’appartement. En effet, on cherche simplement un appartement :

  • Bien situé, près de la Boston University, là où Manu va bosser.
  • Très lumineux. Le soleil, c’est la vie.
  • Excellent état de salubrité : pas de bed bugs (ni de souris ou de cafards).
  • Proche des petits commerces. On est plus petit marchand bio que caddie de grande surface.
  • En options : une baignoire, une grande cuisine avec des plaques de gaz, une chambre à part, du chauffage pas électrique, des grands placards, pas de rez-de-chaussée.

Bon, ça va comme critères, on demande pas non plus un parking et un balcon, ou l’ascenseur qui ouvre directement dans notre appartement ?!

Je ne vous cache pas que ces critères ont sérieusement été revus à la baisse, au fur et à mesure de nos visites :
  • Un studio à Back Bay. Jeudi, premier jour à Boston, rendez-vous à 14 heures avec Gary, notre real estate agent. Gary est très sympa, son agence est dans une rue vivante qui nous plaît bien, Newbury Street : on est 100 % joyeux. En plus sa voiture démarre à distance avec sa clé. Classe Gary. Le studio qu’il nous fait visiter est situé dans un immeuble nickel, et même s’il est minus, son avantage majeur réside dans sa situation : en plein Boston, avec vue sur les gratte-ciel du Financial District, à deux pas d’un beau parc et de toutes les zones a priori cools de la ville.
  • Un 1-bedroom… dans une cave. Cette deuxième visite avait bien commencé, la rue que Gary avait déniché était très chic « Les arbres en fleurs au printemps, vous verrez, c’est incroyable ». Sauf que quand on a compris que l’appartement se situait dans la cave, on a paniqué. Même si c’est grand et qu’il y a plein de rangements, c’est une cave, avec un ensoleillement de 3 minutes par jour quand un reflet touche le hublot qui sert de fenêtre.
  • Un couloir devant un ascenseur bruyant. Dans un quartier vivant avec des petits jardins potagers, Fenmore. Le temps qu’on arrive devant la porte de l’appartement, il était déjà loué.
  • Un 1-bedroom à Brighton, à l’ouest de Boston. On est maintenant vendredi matin, et notre agent du jour, c’est Vijoy (qui a l’air un peu moins dégourdi que Gary). On le suit dans sa grosse voiture familiale. Il nous montre un appart libre dès dimanche, qui est en train d’être repeint. La disposition des pièces est extra mais les alentours sont pas feng shui et c’est en rez-de-chaussée. On met tout de même une option dessus, il pourrait bien faire l’affaire.
  • Un grand studio super loin et super laid. En haut d’une côte (impossible à monter en vélo), dans une zone pavillonnaire, une maison mal en point au milieu de hauts immeubles. Des poubelles dans la cour. A l’intérieur, au rez-de-chaussée, un grand studio avec une horloge au mur, un frigo repeint en blanc et des tags visibles en-dessous. C’est moche (mais on s’est bien marré). Peut servir de repère comme « pire appartement ».
  • Un 1-bedroom ensoleillé, au dernier étage d’un trop bel immeuble. Grande chambre, plein de placards, une super grande baignoire à l’ancienne, proche de plein de commerces. Comment exprimer le rêve absolu en matière d’appart !! On décide de déposer une application immédiatement.
Déposer un dossier
Pour déposer un dossier, il faut des sous, et nous ne pouvons disposer d’argent (d’un chèque déposé la veille sur notre compte américain) que dans une semaine… Vijoy nous suggère de tirer du liquide et de le transformer en mandat-cash. Sans trop se poser de questions, on sort retirer 1 500 dollars en coupures de 20 dollars, dans la banque la plus proche, une banque chinoise où personne ne parle bien anglais. Toutes les personnes que nous croisons désormais dans la rue deviennent de potentiels tueurs qui veulent voler nos billets. On fait plusieurs boutiques lugubres avant de transformer notre cash en mandat, dans une boutique spéciale « envoi d’argent à l’étranger ». On remplit des papiers chez Vijoy, on donne les sous et on est soulagés d’avoir trouvé l’appart de nos rêves. Prêts à passer une après-midi insouciante à visiter la ville.
NB : On a terriblement hésité entre le petit studio bien situé et le grand appartement plus éloigné du centre. Merci à Léo pour ses conseils.
Le couac
Vijoy nous avait prévenu : nous n’avions qu’une heure pour faire les papiers et réunir l’argent, nous avons mis 10 minutes de trop et le propriétaire a pris d’autres locataires. Le burrito qu’on était en train de savourer semble tout de suite infâme. Déception, enfer et dammnation. Il faut tout recommencer (et au passage on avait annulé notre réservation du super studio de Back Bay). Notre insouciance se transforme en aigreur agitée, le métro ne roule pas assez vite, il fait froid. C’est l’enfer. On espère louer l’autre appartement qui nous plaisait, mais quand on arrive chez Vijoy, il est déjà loué. Nos plans s’écroulent un à un. On regarde d’autres annonces, rien du tout. Vijoy ne clique pas assez vite dans sa base de tous les appartements de la région, on est blasé. C’est alors qu’il nous propose un autre type de logement : à 10 km au sud de Boston, dans une résidence sécurisée avec une piscine et un terrain de basket. Consternation. Un gouffre d’incompréhension s’installe entre Vijoy et nous. Gary, Gary, pourquoi t’a-t-on abandonné ?
On rentre dans notre chez nous temporaire, en mode « les temps sont durs à Boston, le marché de l’immobilier est complexe ». On rappelle Gary qui nous pardonne tout de suite et on se donne rendez-vous le lendemain, samedi. Il va voir ce qu’il peut faire pour le studio de Back Bay, mais il faudrait qu’on ait le formulaire de la sécu (qu’on n’aura que lundi). L’espoir renaît doucement… Une heure plus tard, c’est au tour de Vijoy de nous recontacter : il a trouvé d’autres appartements à visiter, demain matin aussi. Finalement, il n’est pas si mauvais le bougre. On est au taquet pour déposer d’autres applications ! Le courage nous anime à nouveau, la quête peut continuer, demain matin.
« Let’s do what we can, and try to beat the other applications ». Gary, l’agent qui nous veut du bien.
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Mathilde

Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

12 réflexions au sujet de “La quête d’un appartement à Boston #1

  1. Bonjour Mathilde !

    Je suis à la recherche d’un appartement à Boston pour 4 mois, de Septembre à Décembre.
    Aurais-tu des informations ou des conseils à me donner ?

    Merci d’avance,

    Sarah

    • l’article a été écrit quand je suis arrivée il y a plus de 4 ans maintenant…
      à l’époque, j’ai fait appel à un agent immobilier et on a cherché comme ça
      pour une si courte période tu peux voir du côté du groupe facebook Boston French Connection

  2. Salut Mathilde,

    mon copain et moi même arrivons la semaine prochaine à Boston pour deux ans. Nous logeons d’abord dans un airbnb afin d’avoir le temps de trouver un appartement comme vous l’avez fait.
    Les avis sont un peu partagés concernant les agences immobilières, qu’il vaut parfois mieux chercher soi même. Qu’en penses tu?? merci!
    Marie

    • Bonjour Marie,
      Nous avions suivi les recommandations de l’employeur de Manu pour l’agent immobilier, mais finalement on en a pris 2. Tu ne les payes que s’ils te trouvent un appart, donc tu peux travailler avec plusieurs personnes. Personne en particulier à te recommander par contre…
      Good luck!

  3. Le problème avec l’appartement de Gary à Back Bay (photo 1), c’est qu’on est obligé de dormir debout étant donné la position du lit.

  4. Je suis sure que vous allez trouver un truc super, probablement beaucoup mieux que celui que vous vouliez prendre au départ!

    L’épisode des 1500 dollars en cash sur vous (et la parano que ça a occasionné) me rappelle un épisode de How I met… Back to basics!

    Julie

  5. Courage !!! Vous allez trouver quelque chose de très très bien 🙂
    Il faut avoir de la patience et garder le sourire (je sais, je sais… pas toujours facile).
    But you can do it !
    May the force of real estate agency be with you !

  6. Merci pour vos encouragements !!! Je suis prête pour attaquer cette nouvelle journée de recherches, sous un grand soleil et le ciel tout bleu !

    • l’amérique c’est grand, doit bien avoir une ptite place pour deux frenchies gentils…non?

  7. C’est sûr votre agent immobilier va vous trouver quelque chose de so nice !
    bises bises
    l’ami Rémi

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