Sorties // Poésie & musique vs John Carter

Boston Phoenix

Dans la série courrier des lecteurs*, plusieurs d’entre vous m’ont demandé si on était allé au cinéma depuis notre arrivée. C’est chose faite depuis vendredi dernier. Ca nous a pris du temps pour nous décider, et pourtant j’ai longtemps médité devant le programme ciné du Boston Phœnix , un gratuit local à disposition dans la rue.

Il y a un cinéma près de chez nous qui m’attire pas mal, tant par sa programmation que par sa dégaine de vieux cinéma américain : le Coolidge Corner. Ils ont des soirées thématiques (comme des soirées de l’horreur, avec des films projetés après minuit), plein de rencontres avec des invités, etc. bref, un bon cinéma de quartier. Mais on n’arrive pas à se mettre d’accord avec Manu pour le choix du film. Manu est assez branché Super Héros et Naruto alors que moi je suis plus schématiquement Télérama (avec un penchant secret pour la chick flick et X-Men tout de même).
En sortant du yoga vendredi soir dernier, ma copine Cori me propose un ciné (pas le Coolidge, le Regal). C’est parti pour une soirée à 4, avec un combo resto coréen + film. Pas le choix : ce sera un Disney, John Carter.

John Carter

L’affiche américaine claque bien.

Cori et son copain sont de Los Angeles et connaissent plein de gens dans l’industrie du spectacle (et surtout plein de gens qu’on connaît pas, qui ont bossé sur des clips de chanteurs qu’on connaît pas non plus). Parmi eux, le scénariste, si j’ai bien compris, du film John Carter – qui est au départ un bouquin, un classique de SF. Manu est ravi, moi sceptique, mais mon principe de ne refuser aucune soirée prend le dessus. La séance est prévue à minuit et demi, tout de même.
Comme en France, hélas, le public apporte sa bouffe, dans le cinéma, mais ici la nourriture vedette c’est le nacho (NB: à part l’Utopia à Toulouse, jamais vu de cinéma qui interdisait de manger dans les salles).
Ce qui est cool, ce sont les fauteuils immenses (merci, j’ai pu piquer un somme vers 2 heures du mat, ça m’était pas arrivé de dormir au ciné depuis Dr Mabuse, mais le film dure tout de même quelques longues heures).
Quant au John Carter, c’est un divertissement gentillet, de beaux décors, et vive la 3D (les lunettes 3D sont les mêmes qu’en France, toujours ces imitations pas chics de Ray Ban). Ce film sera oublié rapidement, en dépit d’une histoire loufoque : John Carter est un déserteur de l’armée américaine, au milieu du 19e siècle. Poursuivi par des Indiens, il se réfugie dans une grotte et ramasse un bijou étrange, qui le propulse sur la planète Mars. Il devient combattant pour la libération des Martiens. True Story.

The Middle East - Cambridge

Face à cette débauche de divertissement facile, le démon de la culture a eu sa revanche. Trois jours après, où on est invité par ma copine Nathalie à une soirée poésie & musique. Poésie et musique. Poésie. Mais bon, comme vous le savez, impossible de refuser une soirée ; nous nous y rendons le cœur léger. La poésie en anglais, c’est pas facile facile. Surtout qu’il a beaucoup été question de Dieu et de foi, et ça a tendance à vite nous gonfler. Mais on se laisse bercer/entraîner par la musique.

Tony Bee & Diamond

J’ai trouvé l’idée de cette soirée super : à Cambridge (la ville de Harvard et du MIT, en face de Boston) la population élit tous les deux ans un poète. Pour les deux années en cours, c’est une certaine Toni Bee qui représente la ville, elle a pour mission de faire découvrir son art et d’encourager à la création par le biais d’évènements dans la ville, comme cette soirée.

Toni Bee

C’était aussi un « Open Mic », c’est-à-dire que le micro est ouvert à quiconque veut prendre la parole et réciter sa poésie (comme un karaoké, mais sans les paroles sur la télé). Et croyez-moi, il y a des volontaires (certains bizarres et stressés, d’autres tout simplement normaux et plutôt jeunes, qui lisent leur poème sur leur téléphone). Nous, on est gentiment resté sur nos chaises à écouter et comprendre tant bien que mal les poètes.

Pour finir, je vais saboter un mythe français : personne parmi nos amis ne connaît Jean Dujardin. A chaque fois les réactions sont les mêmes : qui ça ? Même s’ils ont pu entendre parler du film The Artist, le nouveau Clooney ou le double masculin de Marion Cotillard n’est pas encore arrivé.

*Courrier des lecteurs : n’hésitez pas à m’envoyer d’autrse requêtes, doutes, préjugés, etc.

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Mathilde

Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

3 réflexions au sujet de “Sorties // Poésie & musique vs John Carter

  1. Nous vivons à une époque de significations insaisissables. Cinéma immergé dans une tourbière du pessimisme. Avec tous les écrans, nous continuons sur la futilité des efforts humains pour changer quelque chose, mais Andrew Stanton a réussi à prendre un film affirmation de la vie même.

  2. Parenthèse liminaire : (C’est quoi ce code DP69? Je veux bien que t’évite les spams mais bon là c’est légèrement tendancieux)…

    Bon sinon:
    – C’est dingue toutes ces copines que t’as.
    – Sur la soirée poésie musique, chapeau ! moi j’aurai sûrement eu très très peur et serais retournée voir John Carter…

    Bref, Bravo !

    • Je contrôle pas le code anti-spam, espèce de coquine.
      Pour les copines, je suis trop contente aussi, je prépare même mon premier ‘dîner de couples’ pour très bientôt.
      Et quant à la poésie, le contexte d’expatriation a ouvert mes chakras !!

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