Marine raconte son expatriation aux Etats-Unis de la Californie au Texas

de la californie au texas

J’ai rencontré Marine lors d’une visite guidée de Boston. Française expatriée en Californie puis au Texas, elle et son mari ont passé la journée à Boston, et ils m’ont cuisiné de questions sur la ville ! On a bien discuté aussi de la vie aux Etats-Unis, et j’ai trouvé leur parcours intéressant : passer d’une vie en Californie pour s’installer au Texas. Pas forcément évident, même si les raisons professionnelles le justifient – lui est chercheur dans les matériaux en aéronautique, et elle est ingénieur en bâtiment, la réalité de la vie au quotidienne est ensuite « à gérer ». Marine ne peut pas bosser pour le moment, elle m’a dit elle-même  « je lutte contre le blues de la spouse en suivant des cours en ligne, en montant un projet professionnel. Bref, j’essaye de profiter de tout ce temps libre pour faire des choses constructives ! » Elle tient aussi 2 blogs : Il est 20h à LA , qu’elle décrit comme un album photo, et Il est 20h à Pasadena où il est questions de sujets variés sur l’expatriation et les voyages aux USA. Voici quelques questions/réponses :

Nombre d’années passées aux Etats-Unis :

Cela fera 2 ans tout rond dans un mois ! Cela commence à faire un bout de temps, même si j’ai toujours l’impression de venir d’arriver.

Ton type de visa :

Nous sommes arrivés avec un visa J1 – visa étudiant en général, mais pour post-doc dans notre cas – pour mon mari et J2 pour moi. Mon mari a ensuite changé de boulot et nous sommes passés sous les visas H1b (visa pour travail non permanent) et H4 pour moi. La prochaine étape devrait être la carte verte pour me permettre de retravailler !

Le nombre d’Etats où tu as vécu :

2 : la Californie 1 an et 9 mois et le Texas 3 mois.

Ton plus beau souvenir de voyage aux Etats-Unis :

Mon plus beau souvenir a été à Cliff Dwellers dans l’Arizona. On s’est retrouvés à rouler avec nos meilleurs amis pendant des kilomètres au milieu de paysages magnifiques et déserts, pour finalement atterrir dans un petit motel où j’ai mangé le meilleur brunch de ma vie. On avait vraiment l’impression d’être dans un film, c’était extraordinaire.

Nos amis et nous dans notre petite voiture en quittant Cliff Dwellers

L’endroit que tu rêves de visiter aux Etats-Unis :

L’un de ceux qui me fait le plus rêver est l’Alaska…peut-être parce que ça sera probablement le voyage le plus difficile à réaliser !

Ta junk food américaine préférée :

Le California burger : un bun bien moelleux et à l’intérieur un steak (veggie de préférence), de l’avocat, du bacon et du fromage. Si possible accompagné d’haricots noirs. Dit comme ça, ça n’a pas l’air très léger, mais en fait, ça se mange plutôt bien !

Le truc que tu n’as pas encore osé manger :

Le sunday au bacon. J’adore le mélange sucré/salé, mais là quand même, c’est au dessus de mes forces ! Il y a aussi les nourritures directement sorties de L’aile ou la cuisse type le fromage en bombe ou en ficelle que je n’ai pas encore osé tester, mais je pense que j’essayerai quand même un jour, histoire de connaître ce que je critique…

L’expression américaine dont tu ne peux plus te passer :

Quand je vivais en Californie, je mettais un you know et un like toutes les 3 secondes. Maintenant, je le dis un peu moins, mais je ne suis pas encore passée au « Y’all » !

Le fait récent d’actualité aux US qui t’a le plus intriguée :

Très récemment, le traitement des attentats en France m’a intriguée. Beaucoup de sensationnel et très peu d’articles de fond. L’histoire des No-Go-Zones m’a notamment beaucoup choquée. Je ne comprends pas qu’une chaîne d’infos aussi importante que Fox news se permette de dire de telles conneries (même si c’est apparemment fréquent). Ni qu’elle ne soit pas rappelée à l’ordre. Dans les faits d’actualité américains, j’ai été très choquée par l’acquittement de Zimmerman et en général par l’impunité dont on peut bénéficier ici lorsqu’on tue quelqu’un « pour se défendre ».

Ce qui t’émerveille encore aux Etats-Unis :

Les paysages. L’impression que tout est possible. C’est un peu lié d’ailleurs. Mais quand on traverse ces grandes étendues vierges, le sentiment de liberté est grisant et je crois que je ne m’en lasserai jamais.

joshua tree californie

Ce qui te choque toujours aux Etats-Unis :

Le port d’armes, le prosélytisme et le racisme. Bon, je sais que question racisme, on est pas beaucoup mieux en France, mais j’ai quand même l’impression que les gens se mixent plus. Pour le prosélytisme, c’est une question de mentalité, pour moi, la religion est quelque chose de personnel et même quand on organise des événements caritatifs au sein d’une assoc’ religieuse, le côté religieux doit rester en retrait. Ici, la religion fait partie intégrante de la vie sociale et s’affiche, donc j’ai du mal avec ça. Pour le dernier point, je suis farouchement opposée au port d’armes et comme c’est quelque chose qui est très ancré dans les mentalités, et d’autant plus au Texas, il va aussi falloir que je fasse avec.

Est-ce que t’es mise à écouter de la country depuis que tu vis dans le Texas ?

Oui ! En fait, à part 2-3 chansons, je ne suis pas fan de country, mais ici difficile de trouver une radio qui n’en passe pas. Difficile de trouver une radio tout court d’ailleurs, on capte très mal. Du coup, j’en ai trouvé une qui alterne vieux rock et country sirupeuse et je fais avec !

Texas

Les 3 habitudes dont tu ne pourrais plus te passer depuis que tu vis aux Etats-Unis :

1/ Les magasins ouverts à toute heure. Quand on habitait à Paris, j’avais beaucoup de mal à trouver un moment pour aller faire mes courses sans me taper la cohue du samedi. Ici la plupart des magasins sont ouverts 7j/7, jusqu’à 23h. Et si vous avec besoin de détergeant à 3h du mat, il y a Wal-Mart ouvert 24/24 !!

2/ C’est une habitude que j’ai dû perdre depuis qu’on vit au Texas, mais avoir des supermarchés spécialisés en nourriture étrangère. A Paris, on trouvait des supers restos de toutes nationalités, mais acheter des produits indiens spécifiques était vraiment compliqué et l’épicerie japonaise hors de prix. Alors qu’en Californie, c’était sashimi frais toutes les semaines et bons petits plats indiens à volonté !

3/ Les moustiquaires aux fenêtres. J’en avais déjà mis à l’arrache aux fenêtres de ma chambre de bonne en France pour aérer sans attirer toutes les bestioles de Paris, mais ce n’était pas facile à trouver pour pas cher. En Californie, ce n’était pas très utile car il n’y avait pas vraiment d’insectes embêtants – Ce n’est pas génial, ça ? Un temps à barbeque toute l’année et pas un moustique !, mais au Texas c’est indispensable. Et si je rentre en France, je ferai l’investissement !

4/ Désolée d’en rajouter une, mais il y a aussi l’abondance d’animaux sauvages ici qui est assez géniale !

Les 3 choses françaises qui te manquent :

1/ La nourriture ! Je pense que c’est vrai pour tout immigré, mais je donnerais n’importe quoi pour me faire des tartines, manger de la confiture de marrons, faire une razzia dans une boulangerie, manger un bon cassoulet, dévaliser le rayon gâteaux et confiseries, etc. Récemment, j’ai trouvé du vrai cidre chez Trader Joe’s et je ne peux pas décrire à quel point j’ai été heureuse !

2/ Les pharmacies. Je tombe malade toutes les 5 secondes et je trouve ça appréciable d’avoir un pharmacien de confiance qui sait m’aiguiller et me fournir accessoirement des produits de parapharmacie de qualité sans que je sois obligée de passer par la case médecin (devant qui j’ai toujours honte de ne pas être suffisamment malade).

3/ Un supermarché pour tout, avec un scanner. Quand on peut tout acheter dans le même magasin et surveiller ses dépenses en scannant soi-même ses courses, c’est quand même plus pratique !

4/ Encore une quatrième, mais la mode française me manque beaucoup aussi. Je ne suis pas une fana de shopping, mais j’aimais beaucoup regarder les looks travaillés des gens en France, et ici le look l’est beaucoup moins. Pour les quelques fois où je faisais du shopping, j’aimais bien avoir beaucoup de choix alors qu’ici (c’est surtout vrai au Texas), le choix est restreint à quelques marques nationales. C’est vrai pour d’autres produits que les vêtements d’ailleurs, dès qu’on s’éloigne des grosses villes, le choix est finalement plus restreint qu’en France : les magasins vendent tous les mêmes choses !

Un gros cliché sur les Etats-Unis que tu confirmes :

En arrivant aux US, j’avais 4 clichés : je pensais que c’était le pays du progrès rempli d’obèses armés, mal élevés et incultes. J’exagère volontairement les traits, je précise !
Finalement, les US sont en retard par rapport à l’Europe sur pas mal de points structurels* et les habitants de Pasadena et de Collège Station sont minces et sportifs.

*Il y a énormément de défauts de construction, ou même tout simplement de choses qui sont faites ici et qui ne sont plus faites en France depuis plus de 20 ans, par exemple un bâtiment ou une autoroute telle qu’elle est construite ici (je compare surtout à la Californie) n’aurait jamais eu l’autorisation d’être livrée et serait considérée comme complètement obsolète, voire dangereuse en France.

Par contre, les autres clichés se sont confirmés. Attention, ça reste des clichés et il ne faut pas mettre tous les Américains dans le même panier. Mais j’ai effectivement été surprise par le manque de culture d’Américains pourtant très éduqués, et j’ai rencontré beaucoup d’Américains pro-armes. Pour la politesse, c’est plus mitigé, car les Américains sont super forts pour s’excuser, le small talk et le respect des files d’attente, entre autres. C’est plus sur des détails comme le bruit dans les espaces publics ou le comportement des enfants que mes sentiments ont été confirmés. Du coup, les Américains peuvent passer du tout à son contraire à ce niveau-là.

san francisco

Est-ce que tu connais les règles du base-ball, du football américain et du hockey :

Pour l’instant, je ne connais que les règles du baseball. Je n’ai jamais vu de hockey et je n’ai pas beaucoup accroché au football américain. Mais je vais m’y mettre, car dans l’université où on est, c’est une religion !

Ton plus gros défi de ton expatriation :

Mon plus gros défi est d’arriver à travailler. Je faisais des petits jobs en Californie, mais j’aimerai vraiment rebosser dans le bâtiment, et finaliser mes projets perso en parallèle. Je rajouterai aussi le défi de l’intégration, car si en Californie, ça avait été très facile, ici c’est beaucoup plus compliqué et on est moins motivé, bref, c’est très loin d’être gagné… Et pourtant, j’aimerais beaucoup mieux découvrir la culture texane qui a probablement beaucoup plus à offrir que ce qu’on en a vu jusqu’à présent !

C’est quoi ton rêve américain ?

Mon rêve américain est de rester suffisamment longtemps pour trouver un boulot intéressant et y progresser. Et pourquoi pas y avoir la carrière que j’aurais aimé continuer en France. L’idéal étant de trouver un boulot qui me permette suffisamment de flexibilité pour suivre Jibouille dans ses voyages et continuer mes projets persos. Pour le reste, on ne sait pas encore trop ce qu’on veut. Notre première idée en venant ici était de découvrir une autre mentalité et de voyager. Puis, avec le nouveau poste de Jibouille, on s’est dit qu’on pouvait profiter des avantages financiers ici pour économiser et pouvoir retourner en France sans soucis d’argent. Peut-être qu’on évoluera encore, mais en tout cas, on ne s’est pas encore fait un plan sur 20 ans ici et ça me plait !

 Un grand merci à Marine pour le partage de son expérience, et retrouvez-la sur ses deux blogs : Il est 20h à LA , et Il est 20h à Pasadena

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Mathilde

Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

2 réflexions au sujet de “Marine raconte son expatriation aux Etats-Unis de la Californie au Texas

  1. Je n’ai pas compris ce que vous voulez dire par « le bruit dans les espaces publics et le comportement des enfants ». Qu’est-ce que font les américains que ne font pas les Français

    Cordialement

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