Le mouvement Black lives matter

black lives matter

ART gauche: Kendrick Daye, Political Prisonners
centre: Sharee Miller, Body Positivity
droite: Nancy Cepero Dominico, Immigration

Cet article a été écrit en juillet 2016, et remis à jour en juin 2020, car la news de la brutalité policière à l’encontre des personnes noires semblent se répéter encore et encore.

Il n’y a pas plus polarisant que le sujet des races aux Etats-Unis.

On pourrait croire aussi qu’avec Obama on soit dans une Amérique post-raciale, mais l’exécution par des policiers la semaine dernière de deux hommes Noirs, Alton Sterling et Philando Castile, sans raison apparente, démontrent encore une fois le contraire.

Pas seulement ces deux hommes en particulier, mais les dizaines d’autres ces derniers mois. Les chiffres sont effrayants.

S’en sont suivis en fin de semaine des manifestations énormes, et des policiers tués par un sniper lors de ces manifestations à Dallas ce qui enveniment la situation. Certains parlent de guerre civile, ça peut sembler exagéré, mais le problème de races* en Amérique est bien là. (* on est d’accord qu’il n’y a pas de races au sens biologique, mais qu’il y en a qui ont des implications au sens culturel, social et économique : grandir et vivre en tant que noir, hispanique, blanc, asiatique aux Etats-Unis n’est pas la même chose)

Le mouvement Black Lives Matter (les Vies des Noirs comptent) existe depuis 2012, suite à l’acquittement de George Zimmerman du meurtre du jeune Trevor Martyn. Le mouvement n’a pas cessé depuis toutes ces années,  car le nombre de Noirs tués par la police sans raison apparente n’a pas diminué. Des stars comme Beyoncé, Jessie Williams, et même Kim K., des athlètes utilisent leur voie pour diffuser le message.

J’ai un copain qui milite pour ce mouvement, Black Lives Matter. Dès que vous êtes amis avec lui sur Facebook, vous êtes inondé de messages, de statistiques, d’articles sur le sujet.

Comment être blanc et allié ? Comment être sensibilisé au problème des brutalités policières, au problème du racisme institutionnel ? Que sont nos privilèges, comment en parler aux enfants ? 

Je lui ai demandé une sélection d’articles sur le sujet, les articles à lire pour en savoir plus, histoire de se documenter avant d’en discuter ensemble.

Voilà ce que Ben m’a transmis comme articles, ce sont ses commentaires que j’ai traduits :

  • « Lire sur le privilège d’être blanc est un bon point de départ. On peut lire cette bd bien fichue. Si vous n’avez pas déjà lu Invisible Knapsack, c’est aussi un bon début pour réfléchir sur le même sujet.
  • Un autre problème est la « fragilité d’être blanc (White fragility) » c’est-à-dire, l’inconfort des blancs à parler de races, ce qui amène souvent les Blancs à éviter les discussions à propos de la race et à se concentrer sur leurs propres sentiments.
    Une partie de cette gêne est due au fait que les Blancs sont moins au courant des enjeux de races que les gens de couleur, et par conséquent ils ne savent ni en parler ni développer une réflexion à ce sujet, et sont empêtrés dans leurs propres sentiments de culpabilité et de honte. Une partie de cette gêne vient aussi de la peur des Blancs à ce que leur racisme internalisé ressorte à travers des commentaires banals sur les gens de couleur – voilà quelques uns de ces faux pas que les Blancs font lors de discussions sur les races.
    En fait, ce n’est pas comme s’il y avait des racistes et des gens pas racistes : si on vit dans un système raciste, tout le monde est de facto raciste (dur à entendre, mais prenez le temps de digérer l’info, raciste n’est pas juste : haïr la face de l’autre, ce sont aussi tous les biais presque inconscients qui nous animent), et on ne peut que devenir moins raciste, en reconnaissant ton racisme !
    Jay Smooth utilise l’analogie des amygdales* et de la brosse à dents pour se détendre par rapport à l’alternative rigide entre racistes et non-racistes : ce n’est utile dans les discussions (*ndla: l’analogie des amygdales est la suivante : contrairement aux amygdales qu’on nous a retiré ou pas, on ne nous retire jamais complètement nos préjugés ; pour l’analogie sur la brosse à dents, je vous invite à regarder la vidéo ! ça arrive vers la fin, il faut vraiment tout regarder…)
  • Enfin ici on peut trouver des faits historiques sur le racisme systémique dans une courte video sur le sujet
  • Et sinon, un dernier lien avec plein d’autres ressources ! »

☞ En vivant aux Etats-Unis, sans avoir grandi ici, ça me semble être un des plus grands gaps culturels qui soient, pour comprendre la société américaine : parler de races (et ça peut être utile pour comprendre la nôtre aussi, d’où que l’on soit originaire ! les discriminations n’ont pas de frontières) Même si les tensions sont nombreuses, on parle ici de ces différences, les questions sont posées – en attendant de développer des solutions, on donne des statistiques – ce qui me choquait au départ en arrivant, et que maintenant j’ai intégré du monde anglo-saxon.

☞ Si ça vous inspire des commentaires, allez-y, écrivez-moi, ou posez des questions à Ben, je lui transmettrais (il ne parle pas français). Comme d’hab, les commentaires sont modérés

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Mathilde

Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

20 réflexions au sujet de “Le mouvement Black lives matter

  1. La plupart des noirs qui sont tues – et il y en a beaucoup – sont tues part des noirs. Les noirs qui sont tues par des blancs sont une petite minorite et les noirs qui sont tues par des policiers sont encore moins nombreuse. Apparament les vies des noirs tues par des policiers sont plus precieux que les vies des noirs tues par des noirs. Il faut d’abord dire « Black Lives Matter » au noirs, mais ca requiert du courage…

    • Tu mélanges des phénomènes différents. Certes, la majorité des meurtres ont lieux au sein des races (les blancs tuent plus des blancs, les noirs tuent plus de noirs); c’est lié surtout au fait que, le plus souvent, les gens sont entourées de personnes de la même communauté. Dans ce post ici, il est question de quelque chose différent, de l’inégalité dans le rapport de force entre blanc et noir, de l’inégalité devant la justice et devant les violences policières.

      • Et donc la raison les noirs se tuent plus souvent c’est parce qu’il sont entoures des noirs? Tu as raison qu’il y a de l’inegalite… il y a beaucoup plus de confrontations entre noir et policier que blanc et policier. La raison pour ca, est-ce que c’est le racisme ou est-ce que c’est une probleme de criminalite dans la communaute noire, lie au pauvrete et dieu sais quelle autre raison? Une communaute qui ont des confrontations avec des policiers doit d’abord s’interroger eux-meme et trouver la cause et la solution au sein de sa propre communaute… la communaute juive ou la communaute japonaise n’a pas ce probleme, mais il ont tous subit du racisme. Pour quelqu’un, noir ou blanc, qui ne viole pas la loi, qui respect le contrat social, les policiers sont ses meilleurs amis, ils sont les guardiens de la loi. Cette etude, fait par une economiste noire d’Harvard, montre qu’il y a plus de confrontation violente (pas toujours fatale) entre noir/hispanique contre policier mais aucune preuve de discrimination dans les incidents fatales – http://www.nber.org/papers/w22399.pdf Il y a une solution de tout ca… Les policiers peuvent refuser categoriquement d’aller dans les communautes noirs – ca va vraiment reduire les incidents entre noirs et policiers, mais est-ce que ca va ameliorer la vie des noirs qui habitent dans ces regions, qui ne sont pas des criminels, sont contrairement les victimes des criminels, qui veut tout simplement aller a l’ecole dans la paix? Ayant grandi tout (trop) pres des « banlieues » noirs a Los Angeles, j’en doute. Le racisme est bien une probleme ici, mais il faut pas croire que le racisme existe seulement dans la relation noir blanc. En fait, la plupart de racisme que j’ai vu ici est entre des races « non-blanc. » Le racisme dans l’histoire des Etats-Unis a toujours exister – contre les Italiens, contre les Polonais, contre les Japonais etc et entre une multitude de nationalites. Moi comme americain d’origine corean se souvient de L.A. riots ou beaucoup des gens (noirs il faut dire) ont malheureusement descendu dans le quartier coreen pour le bruler entierement. Il y avait du racisme dans ce cas la, croyez-moi MAIS c’est la passe. Si tu avait l’experience incroyable d’habiter tout pres d’une quartier pauvre/noir (quelle chance!), je suis sur que tu aurait une opinion different, et plus modere, de cette situation.

        • Je comprends mieux tes commentaires précédents avec les indications don tu fais part sur ta propre expérience : tu as eu de mauvaises interactions avec la communauté noire et tu voudrais montrer que ton vécu est une généralité.
          Les éléments que tu décris en vrac sont typiques d’un discourt conservateur mais ne sont pas basés sur des faits, seulement sur un ressentis négatif (note que je ne remets pas en question ton ressenti).
          Je ne pense pas du coup qu’en échangeant quelques messages on pourra se mettre d’accord. L’article que tu cites ne dit pas vraiment ce que tu essaies de lui faire dire… Certes ils n’ont pas pu trouver dans leurs données plus de shooting par la police sur les noirs que sur les blancs, mais ils montrent que la police exerce significativement plus de force lors d’une interaction avec des noirs (sortir son arme, pousser contre un mur, …). C’est aussi de ce genre de discrimination dont on parle, du rapport de force disproportionné. Si tu veux plus de chiffres ou de discussions, tu peux aussi jeter un oeil sur cette page et celle-ci.
          Je te conseille aussi deux podcasts plutôt interéssant de This American Life: Cops See It Differently (en deux parties) qui parle du point de vue de la police, de biais racial et des programmes d’éducation que certains départements de police ont commencé à mettre en place pour entrainer les policiers à identifier les biais raciaux dans leurs actions/décisions. Je trouve que ça dit quelque chose quand la police elle-même décide de s’éduquer sur le sujet – ce que tout le monde devrait faire, moi, et toi y compris, éducation basé pas seulement sur du vécu et de mauvaises interactions.

  2. Merci beaucoup pour ce post qui donne des clés pour comprendre les enjeux du racisme aux USA, surtout quand on n’y a pas grandi. Penser dans des termes américains permet effectivement, même si l’histoire et le contexte divergent, de se poser les bonnes questions concernant la France, grande puissance coloniale il y a encore peu de temps.
    Une vidéo qui aide à comprendre pourquoi la situation ne s’améliore pas rapidement pour les Noirs aux USA : https://www.facebook.com/OccupyDemocrats/videos/1178118032281249/
    > les « White Americans » savent très bien ce que vivent les Noirs et pourtant n’agissent pas.
    Une révolution doit se mettre en marche…

    • yes !
      Cela dit, je ne suis pas aussi radicale sur les Blancs américains quand tu dis qu’ils n’agissent pas : beaucoup de Blancs militent aussi pour BLM, et il y a aussi de nombreuses façons d’être un allié (le terme employé en anglais) : le terme est posé, l’idée et les actions sont déjà là – mais certes à continuer, modifier, faire évoluer.

  3. Sujet très intéressant Mathilde. Je suis Francais vivant à Dallas. Je ne suis ni blanc, ni noir. Ce que je me demande c’est comment faire pour diminuer les tensions. Je crois que maintenant, un noir est à priori nerveux à l’approche d’un policier blanc et vice versa. Cela complique probablement déjà tout dès le début je pense. J’ai aimé le discours d’Obama qu’il a fait dans ma ville d’accueil. Il a essayé d’identifier les problèmes, sans ménager qui que ce soit, y compris son auditoire majoritairement policier. Il a aussi dit que la société Americaine demandait trop à sa police. Incarner l’ordre, s’occuper du social, de l’éducation dans des quartiers où la société refuse d’investir plus dans l’éducation et où il est parfois plus facile de s’acheter une arme qu’une tablette ou un livre.

  4. intéressant cet article
    triste de voir que en 2016 le problème existe toujours
    on en est encore la. J avais revu il y a quelques mois le film devine qui vient dîner ce soir, tellement émouvant. Ok c’était dans les années 60 mais a t on beaucoup avançé ??

    • Hello Tania,
      J’ai regardé la bande-annonce du film Qui vient dîner ce soir ?
      Ah les 60’s…
      Les choses ont progressé tout de même, mais y’a encore du boulot… (j’essaie de rester positive 😀

  5. Coucou Mathilde,
    Merci pour les liens partagés, ton article est très intéressant comme tous tes #Mondaymorning post d’ailleurs 😉 Je commente aujourd’hui car cela fait écho à un cours que je suis en ce moment intitulé « work with diversity ». Je vis en Australie, société très multiculturelle et marquée par une immigration originelle basée sur la white Australian policy (Européene et blanche).
    Dans ce cours , on parle de diversité culturelle, ethnique, religieuse, de genre…etc. On a tenté de répondre individuellement à la question « what’s your diversity? »
    J’avoue que j’étais assez mal à l’aise lorsque nous avons évoqué la notion de race, alors qu’il n’y avait aucun problème à ça. Mais peut être parce qu’en France, le diversité existe mais on en parle pas ou peu et pas de manière très constructive. Je suis une femme, je suis Française , je suis noire , j’ai suis de telle foie…Au prime abord, ça m’a donné l’impression de mettre les gens dans des cases, mais en fait pas du tout. Comprendre qui on est, quelles sont nos valeurs , qu’est qui a fait /façonner nos valeurs, c’est important et cela permet aussi d’aller vers l’autre. Je ne sais pas si j’aurai été une personne différente avec une autre couleur de peau , je pense que non…Mais si j’avais grandi aux USA ou ailleurs… sûrement… Mais pour moi, la couleur de peau est secondaire, peut être par ce que je suis née en France dans les années 80, je suis allée à l’école Laique, je suis devenue enseignante de l’Education Nationale …Je ne me suis jamais posée la question d’appartenir à telle ou telle communauté (ethnique, religieuse,de genre…)
    Je pense que la diversité est une chance et que c’est bien d’en parler . C’est sûr que chaque pays à son histoire plus ou moins lourde, l’Australie n’en est pas épargnée avec les populations aborigènes. Les traumas existent, sont transgénérationnelles et ne peuvent disparaitre d’une poignée de mains. Mais c’est bien d’en parler , et d’essayer de mener des actions de vivre ensemble pour une meilleure société.
    Ja’i aussi aimé le fait que tu dises qu’au départ la culture américaine qui parle ouvertement de ces questions te choquait , mais maintenant que tu y vis, tu as fait l’effort de comprendre et tu l’as intégré comme facteur culturel.
    Recemment j’ai appris les termes « culturaly aware » ou être conscients de la diversité point barre et « culturally competent » accepter/comprendre/intégrer la diversité…
    Bref,pour finir ci joint une petite vidéo assez drôle , peut- être que tu l’as déjà vu https://www.youtube.com/watch?v=crAv5ttax2I
    Vivant à l’étranger , cette question revient assez régulièrement « where are you from? » , j’ai beau répondre avec mon plus bel accent « I am French, from France », dans 90%des cas mon interlocuteur me répondra « hun okay,but what’s your family background? » sous-titré [ but I can see you’re black so WHERE are you from FOR REAL]…
    Mon copain (regular white French guy) me dit que s’il était à ma place à force ça l’agacerait , mais pas moi, ça fait partie de mon identité…Et puis pour les gens c’est souvent la 1ère fois qu’ils entendent parler de l’île de mes origines, donc ils sont contents d’apprendre quelque chose.
    Bonne continuation à toi.
    Ps: J’aime beaucoup les illustrations que tu as choisies.

    • Salut Habiba,
      MERCI pour ton message, top top top à lire !
      C’est vrai qu’en France on insiste plus sur l’origine par rapport à la nationalité (ou une région), ou l’appartenance à une religion plutôt que la race (mot honni pour plein de raisons) , quand je vivais en France, je voyais les communautés comme du communautarisme, a.k.a. le grand ennemi de notre nation prétendument Une… Alors que maintenant je me dis que c’est une force, un héritage, et pas quelque chose qui est « contre » d’autres personnes (le gros débat de la semaine passée : les gens qui disent « All lives matter » et pas seulement les black lives, comme si le fait de vouloir que les vies des personnes noires comptent impliquait que celles des autres étaient moindres…)
      Pour le mec qui te demande si tu es vraiment française, c’est quand même un peu relou, ça arrive à des copains asiatiques ici « you’re really from California » Yeah man, born and raised ». Il faut un peu de tact aussi, on vit dans un monde multi-culturel, multi-ethnique et le concept « de souche » n’a plus aucun sens.
      Des bises !

  6. Salut Mathilde. Merci pour cet article, je vais regarder les liens. Ce sujet m’intéresse, à cause de la triste actualité mais aussi parce que tout récemment j’ai lu Americanah, de Chimamanda Ngozi Adichie qui en parle très bien. Difficile pour les Français en effet de parler de « race », c’est tout de suite mal vu, alors qu’aux USA le terme et le « concept » sont effectivement très ancrés.

  7. Article très intéressant, et très clair. Aux USA on met très souvent en avant la liberté (de penser, d’être soi-même, d’inventer sa vie, de posséder une arme), moins souvent l’égalité. Cela peut expliquer pourquoi il y a tant d’individus qui ne parlent jamais, voire ne croisent que très rarement, des gens de classe, ou d’origine ethnique différente. Une question de toute façon manifestement pas résolue, mais à laquelle beaucoup de gens travaillent aussi pour améliorer les choses. Un pays de contrastes…

    Pour répondre à Manon, le livre de Ta-Nehisi Coates intitulé « Une Colère Noire : Lettre à Mon Fils », est très intéressant, et l’un des plus récents. Cela permet de se rendre compte que les parents Afro-Américains doivent avertir leurs enfants du danger réel de se faire abattre dans la rue.

    • Merci pour ton commentaire, je trouve ça aussi très juste cette insistance sur la liberté sans l’égalité (et quelles inégalités dans ce pays !)
      Je n’ai pas encore lu le livre de Ta-Nehisi Coates, seulement ses articles parus dans The Atlantic ou le NY Times. C’est horrible de se dire que des enfants ont à être confrontés à ce problème : « fais attention à ne pas mettre de capuche pour ne pas être pris pour un gangster »…

  8. Curieux hasard, pendant que je lisais ton article et parcourais quelques-uns des liens que tu y as mis, « Talking ‘Bout a Revolution » de Tracy Chapman, puis « American Skin (41 shots) » de Bruce Springsteen sont passés à la radio… Ces deux chansons qui datent déjà sont d’une actualité frappante…
    Quand j’ai annoncé à mes grands-parents que je partais vivre aux USA ce weekend, mon grand-père (qui a servi dans l’armée belge au Congo à l’époque coloniale et est donc habitué à penser en tant que « race dominante ») s’est inquiété de savoir si je n’avais pas peur d’y aller avec les heurts actuels « perpétrés par les Noirs ». J’ai tenté de lui expliquer la légitimité des manifestations, notamment en démontant son argument de « On était là avant » (sous-entendu « les Blancs », argument qu’il utilise pour rejeter les réfugiés qui arrivent chez nous) en lui prouvant qu’ils avaient un passé aussi important que « les Blancs » aux USA, puisqu’ils y étaient arrivés en même temps … en tant qu’esclaves. Dommage qu’il ne parle pas anglais, sinon je lui aurais montré la dernière vidéo de ton article, très bien faite.
    Pour en revenir au territoire américain, la première fois que je suis allée aux États-Unis, c’était en Louisiane. Ce qui m’avait fortement interpellée là-bas, c’est que, dans les plantations que l’on pouvait visiter, on parlait abondamment des riches propriétaires blancs, mais qu’il était rarement fait mention des esclaves et des horribles traitements qu’on leur affligeait. Pour moi, la lutte contre le racisme passe d’abord (et entre autres) par la reconnaissance de ce douloureux passé, parce que les vies des Noirs comptent non seulement aujourd’hui, mais elles auraient dû compter depuis toujours…

    • Hello Aude,
      Je pense que c’est top de pouvoir discuter avec des personnes âgées de ce sujet (même si le gap des générations est parfois insurmontable) ; pour les plantations, je pense que ça dépend beaucoup desquelles : à Charleston, j’avais suivi un tour sur la vie des esclaves dans la plantation, le sujet était abordé frontalement. A Oak Alley par contre en Louisiane, on ne parlait que de la famille de planteurs blancs… Certaines ignorent le sujet et parlent de la vie « antebellum » de façon romancée, c’est clair.

  9. Hello !

    Je m’intéresse beaucoup à la société américaine, et notamment le rejet des personnes de « race » noire dans la société.
    Pour preuve, je ne me lasse pas de regarder encore et encore The Help, c’est vraiment mon film préféré.
    J’ai beaucoup aimé ton article ! Je souhaiterais savoir si tu as des livres sur le sujet (romans ou autre) à me conseiller ?

    Bonne journée !

    Manon

    • Sur quel sujet exactement ?
      Une bonne façon de promouvoir les auteurs noirs est aussi de lire leurs livres 🙂 Tu peux écouter le Ted Talk de Chimamanda Ngozi Adichie sur le sujet.
      Sinon côté histoire, le livre de Howard Zinn est top, pour te faire une idée des sujets d’actu le groupe Facebook Afro Punk est bien.
      Après, papillonne sur les liens que j’ai mis et qui de fil en aiguille permette de donner un aperçu de ce que la culture pop propose !

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