Mes 10 conseils pour un entretien d’embauche // J’ai cherché du travail, partie 2

Mochi Mochi

Cet article est la deuxième partie de ma saga de l’été J’ai cherché du travail. Si vous avez raté la première partie, c’est ici : De la procrastination à la motivation.

Je redoutais le premier entretien téléphonique. Déjà, par téléphone, je trouvais pas ça super, et en anglais, ça n’arrangeait rien. Mais bon, tel le bousier qui pousse son fardeau sur des kilomètres sans se poser de questions, j’ai poursuivi moi aussi ma route : j’ai préparé le premier entretien, il a eu lieu, puis un deuxième a suivi, quelques jours plus tard. Deux semaines après, j’ai repassé un autre entretien, cette fois en chair et en os, dans les bureaux. Et puis, enfin, un ultime entretien, à nouveau par téléphone, avec la DRH. Aujourd’hui, toute cette histoire est derrière moi, et en apprentie Américaine, je peux en tirer un constructive feedback

Voici mes 10 conseils pour passer des entretiens d’embauche.

 

Conseil n°1. Préparer l’entretien. Ça peut sembler évident, mais étant parfois trop spontanée et trop bavarde, il fallait que j’apprenne à résumer mon parcours professionnel et mes études en 2 minutes, sans prendre l’interlocuteur pour mon psy. Je me suis aussi promis de bannir de mon vocabulaire des mots comme stuff, things and yeah, you know what I mean, que j’emploie à tout bout de champ. Il fallait que je parle avec un vocabulaire plus spécifique.

Parler de moi - LifeHacker

Conseil n°2. S’équiper matériellement pour se sentir à l’aise pendant l’entretien téléphonique. Avant le premier coup de fil, pour me préparer, je me suis bien habillée, au cas où, par surprise, je doive allumer ma webcam pendant l’entretien (on ne sait jamais) ; j’ai fermé les fenêtres pour étouffer le bruit de la rue ; du coup, il faisait une chaleur torride (l’été est caniculaire ici). Je suis donc allée chercher en vitesse un grand verre d’eau dans la cuisine (mais pas trop vite pour éviter un potentiel accident domestique, ça arrive toujours au pire moment ces choses-là). J’ai collé un post-it d’encouragement sur ma lampe de bureau : Smile and speak slowly. J’ai souri à mon post-it. Mon ordi était allumé, mais je me suis  empressée d’éteindre gmail, facebook et twitter pour éviter d’y errer. Je me suis aussi dit qu’il fallait que j’éteigne mon téléphone pour ne pas être dérangée au cas où. Je l’ai rallumé tout de suite après en me disant qu’il fallait que je le laisse allumé si je voulais qu’on m’appelle (je me suis trouvée alors simultanément bête et intelligente). J’ai attendu, le téléphone a sonné, je l’ai regardé, puis j’ai répondu après deux sonneries.

Conseil n°3. Etre soi-même, mais pas trop. On dit souvent qu’il faut rester soi-même pendant un entretien, mais franchement, qui voudrait travailler avec moi si je disais que j’adore les blagues salaces, que je trie mes vêtements par couleurs, que je suis intolérante aux bruits de popcorn au cinéma et que ça m’arrive d’écouter 50 fois d’affilée la même chanson, en chantonnant comme si j’étais moi-même l’interprète (et pas question de me couper pendant ces moments-là). Je me suis donc créée un moi-même charmant qui a des compétences professionnelles indéniables (sérieux, organisation, etc.), une personnalité agréable (aime le travail en équipe – à caser impérativement) et des centres d’intérêt avouables (lecture, ciné, expo ou autre chose mais évitez de dire puzzle).

Motivée, mais pas tropLa bonne attitude à adopter pendant l’entretien

Conseil n°4. Eviter les blagues. Je m’étais promis de rester discrète et efficace . Mais au cours de l’entretien, à un moment je me suis sentie à l’aise, mon anglais était étonnament bon, j’avais confiance. Trop confiance. On m’a demandé si j’étais flexible sur les horaires. Ce à quoi j’ai jugé bon de répondre par cette petite boutade « oui, évidemment, je suis super flexible, car je fais beaucoup de yoga ». Il y a eu un blanc, pendant lequel ma vie a défilé devant mes yeux, mais qui était en fait juste le temps nécessaire à la personne de comprendre mon anglais finalement assez moyen. Elle a ri de bon cœur en répétant :  « I like that, I really like that ». J’étais sauvée pour cette fois. Note pour moi-même : préparer une vraie réponse pour la prochaine fois.

Conseil n°5. Embellir ses compétences. En regardant mon CV, je me dis que maîtrise une tripotée de logiciels. Je suis plutôt fière de moi, mais en vrai, c’est à la limite de la supercherie.

The Bullshitter - The Oatmeal

Conseil n°6. Eviter les silences en meublant, coûte que coûte (mais sans faire de blague, cf. Conseil n°4). Les moments de gêne peuvent être fréquents pendant un entretien, mais il faut les éviter et préserver une atmosphère conviviale. Pour cela, on peut soit rire à la fin des phrases (j’adore ce truc piqué à une copine, mais l’effet est parfois assez creepy) ou caser des petits mots, comme Great, Awesome, Cool.

Conseil n°7. Anticiper la dernière question fatidique : « Avez-vous des questions à poser ? » Les recruteurs en raffolent, c’est souvent la dernière question d’un entretien, c’est d’ailleurs censé aider le candidat. Enfin je suppose, car c’est aussi là que tout peut basculer. Je suis épuisée, je n’ai pas compris 100% de mes futures potentielles tâches, et la vraie question que je voudrais poser est : « vous avez employé 50 fois le mot ‘X’ pendant ces 30 minutes d’entretien, je sens bien que c’est un mot-clé dans ce futur travail… mais je n’ai pas bien compris dans le contexte ce que ça voulait dire. » J’ai évité de poser cette question embarrassante qui m’aurait disqualifiée d’office. Ma question joker dans ce cas-là a été « où est la cafeteria d’entreprise ? »

Conseil n°8. Trouver la TIE, la Tenue Idéale d’Entretien.

En cas d’indécision stylistique, je fais appel à mes copines. Mais si je les avais vraiment écoutées, je serais allée à mon entretien en short en pilou et en débardeur en coton, avec mes lunettes de vue sur le nez (on m’a dit de mettre une tenue dans laquelle je me sente bien + un accessoire qui fasse intelligent). En cherchant dans ma garde-robe, j’ai bien vu que je n’avais absolument rien à me mettre. Je devais m’acheter quelque chose. Je suis allée dans un magasin américain,  J.Crew, pour rentrer dans le moule. J’ai trouvé un petit pull bleu avec des cœurs (adorable, mais pas très adapté, je l’achète quand même, je le mettrais à une autre occasion). J’ai ensuite repéré un tee-shirt rose fluo non décolleté. Je l’adore au premier coup d’œil. Je file l’essayer : dans la cabine, j’avais l’air super bronzée, et la vendeuse m’a dit qu’il était awesome. J’avais l’impression que ça faisait fille motivée et sympa (le rose) qui a envie de travailler (coupe très sobre). En rentrant, je montre mon achat à Manu, qui trouve que ça fait « retour de vacances / envie de cocktails en terrasse / grosse flemmarde ». J’ai quand même décidé de mettre ce tee-shirt de lumière, que j’ai tempéré avec une veste noire (jamais mise en 7 mois, elle était un peu chiffonée). Un jean slim que j’adore, des talons : je me sentais prête. Mais j’étouffais par 40°C dehors. Une fois dans les bureaux, j’ai béni l’inventeur de la climatisation-congélation dans les immeubles aux US.

Conseil n°9. Négocier tout ce qu’on peut négocier (salaire et vacances). J’avais évalué mon précédent salaire français en dollars, en comptant à l’année, au mois, à l’heure, pour être bien au point sur les chiffres. J’ai gonflé un peu les prix (faut bien valoriser mes 7 mois aux US). En annonçant mon tarif, on m’a dit qu’on allait « réfléchir pour trouver quelque chose qui convienne à tout le monde ». Oups. J’ai aussi dit que je pouvais commencer à travailler tout de suite, mais que j’ai prévu de partir 15 jours de Boston à la fin août. Double oups.

Conseil n°10. Relancer et s’accrocher comme une moule à son rocher. Le lendemain du premier entretien, j’avais envoyé un mail pour dire que je voulais trop bosser avec eux. Personne ne m’a jamais répondu. Au bout de deux semaines, aucun signe de vie. J’imaginais que c’était fichu. J’ai quand même envoyé un autre mail, et puis un lundi matin, on m’a prévenue que j’avais un autre entretien. J’ai donc fait cet entretien, suivi d’un autre. Après, j’ai dû fournir 3 lettres de recommandation. Et puis à nouveau, silence radio. Une semaine après, je relance à nouveau : hello there

To be continued…

The Appeaser - Oatmeal

Pitié, faites que je n’ai pas l’air d’avoir trop la dalle…

Cet article de Life Hacker m’a vraiment aidé à préparer ces entretiens : Get Hired. Et j’ai bien rigolé en lisant The Oatmeal.

Et vous, vous avez des petites anecdotes croustillantes d’entretiens d’embauche ?

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Mathilde

Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

13 réflexions au sujet de “Mes 10 conseils pour un entretien d’embauche // J’ai cherché du travail, partie 2

  1. Merci à tous pour vos petits messages ! Je viens de poster la suite… et le dénouement heureux (enfin c’est selon le point de vue) : de retour au turbin.

  2. La suiiiiteeee 🙂 j’ai un sourire qui fait 4 fois le tour de ma tête ( si si c’est possible !!) merci pour ce bon moment.
    Bisous a tous les deux. Fanny

  3. j’ai bien rigolé sur la feinte sur le yoga! bien joué! car c’était quand même un peu risqué sachant que les Américains n’ont pas vraiment le même sens de l’humour que nous, je dis cela car je me suis déjà tapée quelques bides en voulant faire ma comique avec un autochtone :-). et le coup d’éteindre ton téléphone, pas mal non plus! j’attends la suite avec impatience!!

  4. Je viens de penser à toi car je viens d’envoyer un CV pour du boulot ! Bon je ne pense pas que j’aurais un entretient pas Skype/téléphone car je connait la directrice de la boite. Je suis allée lui dire bonjour hier et aujourd’hui je vois dans le journal une annonce pour du boulot, c’est un signe !! Ou pas. J’espère que ça va se faire :). A bientôt !

  5. Chapeau bas, madame!!! J’ai un souvenir abominable d’un entretien skype pour bosser dans un labo américain quand j’étais encore en France… Grand moment de solitude!!!
    Par contre, j’ai l’impression que le processus de recrutement est bcp plus simple quand on est scientifique. En un seul entretien, c’était réglé pour moi et le language scientifique n’est pas trop élaboré. Heureusement j’étais loin d’être une star en anglais en arrivant! Pas besoin non plus de se prendre trop la tête sur la tenue vestimentaire 😉
    Après un si long processus, j’attends le happy end pour toi!

    • Un happy end très américain oui !!! Merci !
      Pour les fringues, je voulais quand même faire un effort pour l’entretien, j’arrivais pas à savoir le niveau de standing de la boîte… finalement sur ce plan-là, c’est très casual, donc pas de panique pour la suite !

  6. Tu t’es débrouillée comme une chef ! J’ai bien rit sur la blague du yoga ^^ ! « climatisation-congélation dans les immeubles aux US » Même à BOSTON ??? C’est horrible leur clim, il fait 40° dehors, tu rentre faire du shopping faut mettre une veste car il fait froid … Mais une américaine m’a dit qu’au boulot il mettait les climatisation-congélation à fond pour éviter que les employés ne s’endorment … AHAHAH !!

  7. Je rigole toujours de ta réponse – I’m very flexible because I do lots of yoga.
    Je te dis – je t’embaucherai sur le champ !!!!

  8. Je l’evoquais hier, ma seule experience d’entretien telephonique en anglais a ete epique, a tel point qu’avant meme que j’arrive, tout le labo avait entendu parler de moi et se marrait follement (bande de gnous !) : probleme de telephone (j’avais debranche sans le vouloir le telephone fixe) (je ne l’ai jamais avoue) (a ma decharge, il etait six heures du matin), j’etais donc monstrueusement affolee, n’ai quasiment rien compris a ce que m’expliquait celui qui est mon boss maintenant (il a un accent australien a couper au couteau) (donc je ne savais absolument pas sur quoi je travaillerais si j’etais retenue) et la thematique annoncee sur le papier n’etait pas celle du poste : nouveau projet, nouvelle thematique, jetant a l’eau toute ma minutieuse preparation. Avec le recul, j’en rigole mais sur le coup, beaucoup moins…
    Vivement la suite, en tout cas !

    • Tu étais vraiment prête à tout pour partir en Australie 🙂 Est-ce que tu gères mieux le téléphone après ces quelques années d’exil ? Je dois dire, enfin, je crois que c’est clair, que je n’aime pas du tout répondre ou appeler…

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